EMMETT TILL - Chinonye Chukwu

A PROPOS

Nous sommes en 1955. Le jeune Emmett Till passe un séjour chez ses cousins du Mississippi. Ce qui devrait être le cadre de vacances bucoliques est bien différent pour cet adolescent de 14 ans. Car il est noir. Sa simple couleur de peau lui impose de vivre avec la peur, de se méfier de tout ce qu’il dit, de tout ce qu’il fait. Mais lui ne vient pas de cette région du Sud des États-Unis, il est un simple gamin qui aime rire avec ses amis. Alors un jour, lorsqu’il se rend dans une échoppe locale, il ose complimenter la vendeuse, une remarque anodine, banale, dont les conséquences seront terribles. La nuit, une bande d’hommes blancs viendront le kidnapper devant sa famille impuissante, avant de le torturer et de le tuer.
Reconstitution appliquée et efficace, le film choque par la violence sourde de cet acte barbare. Habilement, la caméra nous en tient éloigné, ne préférant pas donner une vitrine à une telle atrocité. Ce corps mutilé sera presque invisible pour le spectateur, l’érigeant en symbole d’une époque où le racisme était impuni et les hommes de couleur obligés de baisser la tête. Si le métrage porte son nom, toute la suite se focalisera sur la mère du défunt, Mamie Till-Mobley, une femme qui transformera sa colère et ses pleurs en une arme pour lutter contre le racisme systémique. En s’adressant à la dépouille de son fils, elle lui chuchotera qu’il ne lui appartient désormais plus à elle seule, se sentant investie d’une obligation envers lui, celle de se battre corps et âme pour les droits civiques.
L’hommage est bouleversant malgré un académisme certain. Mais les faits retracés sont bien réels, et leur évocation ne manquera pas de réussir à émouvoir, grâce à une pudeur inattendue dans ce type de productions. Le plus déchirant est qu’on aimerait tellement pouvoir se dire que cette première réalisation de Chinonye Chukwu à atteindre nos salles hexagonales renvoie à une époque révolue. Et puis, on se rend sur un site d’actualités…
Christophe Brangé (Abus de ciné)

Soirée rencontre
vendredi 8 décembre 2023 à 20h00

En présence d'Arnaud Floc'h, scénariste, dessinateur de la BD Emmett Till, Derniers jours d’une courte vie (Editions Sarbacane)

Soirée organisée en collaboration avec l'association Angers BD dans le cadre du Festival de la BD d'Angers


EMMETT TILL

de Chinonye Chukwu

Avec Danielle Deadwyler, Jalyn Hall, Whoopi Goldberg
USA - 2022 - 2h12 - VOST

D’après une histoire vraie.
Jeune veuve élevant seule son fils de 14 ans, Mamie Till-Mobley est aussi l’unique femme noire travaillant pour la US Air Force à Chicago. Quand Emmett est assassiné parce qu’il aurait sifflé une femme blanche dans le Mississippi de 1955, Mamie bouscule les consciences en insistant, lors des obsèques, pour que le cercueil de son fils reste ouvert et que l’opinion publique comprenne l’horreur qu’il a subie. Un geste fort pour refuser l’oppression et la haine. Elle cède également au magazine Jet les droits exclusifs de publication des photos de son fils mutilé, si bien que le monde entier s’émeut de ce lynchage particulièrement atroce.
Avec courage, Mamie Till s’engage dans le mouvement des droits civiques et devient une militante active pour la NAACP, principale organisation de défense des Afro-Américains, réclamant davantage de justice sociale et d’accès à l’éducation pour la communauté noire.
https://www.universalpictures.fr/micro/till

A PROPOS

Nous sommes en 1955. Le jeune Emmett Till passe un séjour chez ses cousins du Mississippi. Ce qui devrait être le cadre de vacances bucoliques est bien différent pour cet adolescent de 14 ans. Car il est noir. Sa simple couleur de peau lui impose de vivre avec la peur, de se méfier de tout ce qu’il dit, de tout ce qu’il fait. Mais lui ne vient pas de cette région du Sud des États-Unis, il est un simple gamin qui aime rire avec ses amis. Alors un jour, lorsqu’il se rend dans une échoppe locale, il ose complimenter la vendeuse, une remarque anodine, banale, dont les conséquences seront terribles. La nuit, une bande d’hommes blancs viendront le kidnapper devant sa famille impuissante, avant de le torturer et de le tuer.
Reconstitution appliquée et efficace, le film choque par la violence sourde de cet acte barbare. Habilement, la caméra nous en tient éloigné, ne préférant pas donner une vitrine à une telle atrocité. Ce corps mutilé sera presque invisible pour le spectateur, l’érigeant en symbole d’une époque où le racisme était impuni et les hommes de couleur obligés de baisser la tête. Si le métrage porte son nom, toute la suite se focalisera sur la mère du défunt, Mamie Till-Mobley, une femme qui transformera sa colère et ses pleurs en une arme pour lutter contre le racisme systémique. En s’adressant à la dépouille de son fils, elle lui chuchotera qu’il ne lui appartient désormais plus à elle seule, se sentant investie d’une obligation envers lui, celle de se battre corps et âme pour les droits civiques.
L’hommage est bouleversant malgré un académisme certain. Mais les faits retracés sont bien réels, et leur évocation ne manquera pas de réussir à émouvoir, grâce à une pudeur inattendue dans ce type de productions. Le plus déchirant est qu’on aimerait tellement pouvoir se dire que cette première réalisation de Chinonye Chukwu à atteindre nos salles hexagonales renvoie à une époque révolue. Et puis, on se rend sur un site d’actualités…
Christophe Brangé (Abus de ciné)