ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
L’Histoire a retenu la date, le lieu, le nom des participants et quelques notes dactylographiées attestant de cette planification sordide sans commune mesure dans l’histoire de l’humanité. Le film rejoue ce moment-clé de la Seconde Guerre mondiale où quinze représentants des SS, du parti nazi et de la bureaucratie allemande se sont réunis dans une villa située dans les faubourgs de Berlin, au bord du Lac de Wannsee, pour définir les contours précis de la "Solution finale", telle que voulue par Hitler, pour exterminer le peuple juif, soit 11 millions de personnes. Il s’agissait d’établir scrupuleusement et rationnellement la logistique et la méthodologie de cette entreprise de grande envergure, cette tuerie de masse qui ne visait plus seulement les Juifs Allemands mais aussi tous les Juifs d’Europe établis sur les territoires occupés par l’Allemagne, "de la Méditerranée jusqu’à l’Oural".
Reinhard Heydrich (Philipp Hochmair), chef de la Gestapo, entend convaincre chaque membre de l'assistance de se joindre à cet "effort commun" et cette tâche "inédite dans l'Histoire" dont la responsabilité "incombe à leur génération d'Allemands respectables". Le jeu sur le langage, la précision des chiffres et de la logistique sont donc cruciaux.
À ses côtés, on retrouve notamment Adolf Eichmann, chef du Département des Affaires Juives de la Gestapo et Otto Hoffman, représentant du Bureau de la Race et du Peuplement, mais aussi deux ministres du Reich et des responsables des différents territoires occupés par l’Allemagne.
Entre pause buffet, cigarettes et cognac, chacun fait valoir son bon droit ou ses prérogatives afin d’assurer sa part de pouvoir ou son poste dans la nouvelle organisation mise en place par Hitler. Ceci, alors que la réalité de la destruction du peuple juif dans les ghettos et via les commandos spéciaux est déjà en cours et connue de tous.
La réalisation sobre et quasi documentaire de Matti Geschonneck retranscrit bien l’approche froide et bureaucratique de cette réunion cruciale de l’histoire nazie, reconstituée sur base des notes et compte-rendu établis à l’époque par l’administration de Heydrich et filmée en partie sur le lieu même de la Conférence. Le détachement et l’efficacité tatillonne des organisateurs - Heydrich et Eichmann - et des zélés participants contraste singulièrement avec les rares questions de droit ou de morale soulevées par certains membres du gouvernement du Reich. Dans le but d’asseoir leur fonction ou de calmer leurs propres angoisses en tant qu’exécutants.
Même si les faits historiques sont connus, y être ainsi exposé, dans cette reconstitution sans fioritures ni musique, reste glaçant. Et rappelle bien l’apparente banalité du mal dans cette entreprise de totale déshumanisation rendue possible par le racisme, la lâcheté, l’avidité, l’insensibilité et la soif de pouvoir de quelques-uns.
Karin Tshidimba (lalibre.be)
Avant-première / rencontre
dimanche 16 avril
2023 à 18h00
En présence de Philipp Hochmair, comédien et Alain Jacobzone, historien
LA CONFÉRENCE
de Matti Geschonneck
avec Philipp Hochmair, Johannes Allmayer, Maximilian Brückner
ALLEMAGNE - 2022 - 1h48
Au matin du 20 janvier 1942, une quinzaine de dignitaires du IIIe Reich se retrouvent dans une villa cossue, conviés par Reinhard Heydrich à une mystérieuse conférence. Ils en découvrent le motif à la dernière minute : ces représentants de la Waffen SS ou du Parti, fonctionnaires des différents ministères, émissaires des provinces conquises, apprennent qu’ils devront s’être mis d’accord avant midi sur un plan d’élimination du peuple juif, appelé Solution Finale. Deux heures durant vont alors se succéder débats, manœuvres et jeux de pouvoir, autour de ce qui fera basculer dans la tragédie des millions de destins.
https://www.condor-films.fr/film/la-conference/
A PROPOS
L’Histoire a retenu la date, le lieu, le nom des participants et quelques notes dactylographiées attestant de cette planification sordide sans commune mesure dans l’histoire de l’humanité. Le film rejoue ce moment-clé de la Seconde Guerre mondiale où quinze représentants des SS, du parti nazi et de la bureaucratie allemande se sont réunis dans une villa située dans les faubourgs de Berlin, au bord du Lac de Wannsee, pour définir les contours précis de la "Solution finale", telle que voulue par Hitler, pour exterminer le peuple juif, soit 11 millions de personnes. Il s’agissait d’établir scrupuleusement et rationnellement la logistique et la méthodologie de cette entreprise de grande envergure, cette tuerie de masse qui ne visait plus seulement les Juifs Allemands mais aussi tous les Juifs d’Europe établis sur les territoires occupés par l’Allemagne, "de la Méditerranée jusqu’à l’Oural".
Reinhard Heydrich (Philipp Hochmair), chef de la Gestapo, entend convaincre chaque membre de l'assistance de se joindre à cet "effort commun" et cette tâche "inédite dans l'Histoire" dont la responsabilité "incombe à leur génération d'Allemands respectables". Le jeu sur le langage, la précision des chiffres et de la logistique sont donc cruciaux.
À ses côtés, on retrouve notamment Adolf Eichmann, chef du Département des Affaires Juives de la Gestapo et Otto Hoffman, représentant du Bureau de la Race et du Peuplement, mais aussi deux ministres du Reich et des responsables des différents territoires occupés par l’Allemagne.
Entre pause buffet, cigarettes et cognac, chacun fait valoir son bon droit ou ses prérogatives afin d’assurer sa part de pouvoir ou son poste dans la nouvelle organisation mise en place par Hitler. Ceci, alors que la réalité de la destruction du peuple juif dans les ghettos et via les commandos spéciaux est déjà en cours et connue de tous.
La réalisation sobre et quasi documentaire de Matti Geschonneck retranscrit bien l’approche froide et bureaucratique de cette réunion cruciale de l’histoire nazie, reconstituée sur base des notes et compte-rendu établis à l’époque par l’administration de Heydrich et filmée en partie sur le lieu même de la Conférence. Le détachement et l’efficacité tatillonne des organisateurs - Heydrich et Eichmann - et des zélés participants contraste singulièrement avec les rares questions de droit ou de morale soulevées par certains membres du gouvernement du Reich. Dans le but d’asseoir leur fonction ou de calmer leurs propres angoisses en tant qu’exécutants.
Même si les faits historiques sont connus, y être ainsi exposé, dans cette reconstitution sans fioritures ni musique, reste glaçant. Et rappelle bien l’apparente banalité du mal dans cette entreprise de totale déshumanisation rendue possible par le racisme, la lâcheté, l’avidité, l’insensibilité et la soif de pouvoir de quelques-uns.
Karin Tshidimba (lalibre.be)