ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
Il y a du rire drapé d’intelligence dans ce joli portrait de sexagénaire amoureux. L’homme regarde sa Palestine natale avec à la fois cruauté et attachement. Il finira ses jours à Gaza, malgré la pluie sale qui inonde les places de marché, le coût exorbitant de l’électricité en dépit des coupures quotidiennes, et les mortiers que l’armée arabe dresse dans le ciel comme des trophées de rage et de manipulation du peuple. La Dolce vita s’invite dans cette capitale malheureuse, assombrie par une guerre qui ne se termine jamais et des barrages policiers entre les quartiers. L’amour surtout s’invite dans la rencontre entre ce célibataire endurci et cette femme veuve, courageuse et lumineuse.
La poésie est le média premier de Gaza mon amour. La référence à Resnais est évidente dans cette ville ravagée par les conflits et la pauvreté, devenant pourtant, à l’instar d’Hiroshima, le théâtre d’un amour merveilleux. Mais on retrouve surtout la patte d’Aki Kaurismäki dans cette façon si jolie et tendre de filmer l’horreur quotidienne des habitants de Gaza. Les frères Nasser se s’apitoient pas sur la situation des personnes. Ils dénoncent une police des plus controversées, une économie mise à l’arrêt, en prenant le parti de la comédie et du détournement. La mise en scène manie avec subtilité les variations amoureuses, la critique de la famille omniprésente, et de tout un pays qui se crispe dans des radicalismes religieux et des archaïsmes politiques. Cet Apollon de Gaza, tout droit sorti de filets d’Issa, ravive les champs du possible dans une terre qui s’abandonne à la colère, au déterminisme et aux dialogues rompus avec le voisin immédiat.
En ce sens, Gaza mon amour brille d’une belle intelligence. La musique classique, résolument occidentale, parvient à trouver sa place dans ces décors orientaux, rajoutant au miracle des rencontres interculturelles. Le spectateur a plaisir à découvrir une ville que l’actualité ne cesse de réduire au chaos. Le peuple palestinien vit, s’adapte à la pénurie, les familles s’entraident ou se rejettent. Bref, la vie et l’amour gagnent toujours contre l’épouvante et les réflexes guerriers ou réactionnaires. La comédie est remplie d’espoir, de joie, grâce au point de vue délibérément décalé et jovial des deux cinéastes. C’est un film conçu pour s’émerveiller à travers les yeux de ce pêcheur vieillissant et réfléchir aux enjeux complexes qui pèsent en Israël et en Palestine.
Laurent Cambon (avoiralire.com)
Soirée rencontre
jeudi 9 décembre
2021 à 20h00
En présence de l'Association France Palestine Solidarité
GAZA MON AMOUR
de Arab & Tarzan Nasser
avec Salim Daw, Hiam Abbass, Maisa Abd Elhadi
FRANCE - ALLEMAGNE - PORTUGAL - QATAR - 2020 - 1h28 - VOST
Issa, un pêcheur de soixante ans, est secrètement amoureux de Siham, une femme qui travaille comme couturière au marché. Il souhaite la demander en mariage. C'est alors qu'il découvre une statue antique du dieu Apollon dans son filet de pêche, qu’il décide de cacher chez lui. Quand les autorités locales apprennent l’existence de ce trésor embarrassant, les ennuis commencent pour Issa.
https://www.dulacdistribution.com/film/gaza-amour/163
A PROPOS
Il y a du rire drapé d’intelligence dans ce joli portrait de sexagénaire amoureux. L’homme regarde sa Palestine natale avec à la fois cruauté et attachement. Il finira ses jours à Gaza, malgré la pluie sale qui inonde les places de marché, le coût exorbitant de l’électricité en dépit des coupures quotidiennes, et les mortiers que l’armée arabe dresse dans le ciel comme des trophées de rage et de manipulation du peuple. La Dolce vita s’invite dans cette capitale malheureuse, assombrie par une guerre qui ne se termine jamais et des barrages policiers entre les quartiers. L’amour surtout s’invite dans la rencontre entre ce célibataire endurci et cette femme veuve, courageuse et lumineuse.
La poésie est le média premier de Gaza mon amour. La référence à Resnais est évidente dans cette ville ravagée par les conflits et la pauvreté, devenant pourtant, à l’instar d’Hiroshima, le théâtre d’un amour merveilleux. Mais on retrouve surtout la patte d’Aki Kaurismäki dans cette façon si jolie et tendre de filmer l’horreur quotidienne des habitants de Gaza. Les frères Nasser se s’apitoient pas sur la situation des personnes. Ils dénoncent une police des plus controversées, une économie mise à l’arrêt, en prenant le parti de la comédie et du détournement. La mise en scène manie avec subtilité les variations amoureuses, la critique de la famille omniprésente, et de tout un pays qui se crispe dans des radicalismes religieux et des archaïsmes politiques. Cet Apollon de Gaza, tout droit sorti de filets d’Issa, ravive les champs du possible dans une terre qui s’abandonne à la colère, au déterminisme et aux dialogues rompus avec le voisin immédiat.
En ce sens, Gaza mon amour brille d’une belle intelligence. La musique classique, résolument occidentale, parvient à trouver sa place dans ces décors orientaux, rajoutant au miracle des rencontres interculturelles. Le spectateur a plaisir à découvrir une ville que l’actualité ne cesse de réduire au chaos. Le peuple palestinien vit, s’adapte à la pénurie, les familles s’entraident ou se rejettent. Bref, la vie et l’amour gagnent toujours contre l’épouvante et les réflexes guerriers ou réactionnaires. La comédie est remplie d’espoir, de joie, grâce au point de vue délibérément décalé et jovial des deux cinéastes. C’est un film conçu pour s’émerveiller à travers les yeux de ce pêcheur vieillissant et réfléchir aux enjeux complexes qui pèsent en Israël et en Palestine.
Laurent Cambon (avoiralire.com)