ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

ANZU CHAT-FANTÔME - Ciné Cosy - 2024-08-23

Ciné Cosy - vendredi 23 août à 13h15

ANZU CHAT-FANTÔME de Yoko Kuno & Nobuhiro Yamashita

FLOW, LE CHAT QUI N'AVAIT PLUS PEUR DE L'EAU - Avant-première jeune public / Estival Premiers Plans - 2024-08-25

Avant-première jeune public / Estival Premiers Plans - dimanche 25 août à 15h30

FLOW, LE CHAT QUI N'AVAIT PLUS PEUR DE L'EAU de Gints Zilbalodis

LA GUERRE EST DÉCLARÉE - Soirée rencontre - 2024-09-10

Soirée rencontre - mardi 10 septembre à 20h00

LA GUERRE EST DÉCLARÉE de Valérie Donzelli

LA THÉORIE DU BOXEUR - Ciné doc - 2024-09-19

Ciné doc - jeudi 19 septembre à 20h00

LA THÉORIE DU BOXEUR de Nathanaël Coste

DAAAAAALI ! - Quentin Dupieux

A PROPOS

Quentin Dupieux réunit cinq Salvador Dali pour un non-biopic, comme un grand-huit qui retourne la tête avec style. Drôle, bizarre et totalement génial.
On imagine très bien ce que ces deux-là auraient à se dire. D’un côté, Salvador Dali, artiste clown, touche-à-tout punk dont l’art complexe est souvent réduit à ses gimmicks promo. De l’autre Quentin Dupieux, réalisateur iconoclaste, pirate du cinéma français, dont les films drôles et mélancoliques sont trop vite catalogués « joyeux n’importe quoi ». Mais la rencontre n’aura pas lieu. Enfin si, mais pas comme imaginé. Ceci dit, qui croyait vraiment que Quentin Dupieux allait faire un vrai biopic de Dali ? Refusant l’ennui des formats, les convenances des récits balisés, il aborde toujours son cinéma comme une forme à conquérir, un espace à inventer. Ici donc, le biopic se retourne sur lui-même, s’échappe, se barre très loin, se joue de nous, de nos attentes, de l’esprit de sérieux. Un film en forme de palais des miroirs où, parti à la recherche de Dali, on finit par se prendre en retour notre propre reflet déformé. Et ce, dès le premier plan : Un piano, posé sur un coucher de soleil, qui fuit. La reproduction de « Fontaine Nécrophilique », un tableau de Dali. Mais pas tout à fait car ici le tableau est légèrement en mouvement, et l’on entend l’eau couler. Un léger décalage, déroutant, presque déjà inquiétant qui ouvre la porte à un film où chaque plan demande l’attention du spectateur. Là où YANNICK – écrit pendant la préparation du tournage de DAAAAAALI !, comme un jeu de vase communicant – était rempli de mot, DAAAAAALI ! est rempli d’images. Dupieux invente un film qui n’a rien à dire, littéralement, mais où chaque coupe, chaque cadrage, chaque élément de décor titille l’œil, l’excite, le surprend, le déplace. L’effet est insensé. Ainsi, refusant toute identification, Dupieux confie son Dali à cinq interprètes qui enfilent le personnage comme un déguisement et s’échangent leur place au fil des coupes. Dans une même séquence, les corps changent, les voix s’altèrent, Edouard Baer devient Jonathan Cohen qui soudain est Pio Marmaï pour finir en Gilles Lellouche. À moins que ce ne soit Didier Flamand, vieux Dali morbide, qui rêve de tout cela. Le film fourmille sur ce modèle d’idées de pur cinéma, d’effets à la fois drôles et inquiétants (un couloir infini, une scène à l’envers, des rêves dans le rêve, des films dans le film, des tableaux fous qui se révèlent hyper réalistes…) qui nous obligent à un étrange lâcher-prise narratif et à une hyper attention à l’image. Exigeant oui, mais aussi généreux et inventif. Récit d’une non-rencontre, portrait d’un non-film (Anaïs Demoustier, journaliste inquiète qui désespère de faire parler le maître, dont les grands yeux impassibles vont toujours très bien au cinéma de Dupieux) DAAAAAALI ! réussit l’impossible : inventer un langage de cinéma qui provoquerait en nous le même effet que l’art distordu de Dali. Du cinéma comme un vertige, jamais loin de l’ivresse et de la tristesse. Non pas un biopic d’artiste mais de son spectateur. Dali nulle part, Dali partout.
Renan Cros (Cinéma Teaser)

Ciné Cosy
vendredi 9 février 2024 à 13h15

Séance adaptée aux parents avec leur bébé, avec son adouci, mise à disposition d'une table à langer, d'un chauffe biberon...


DAAAAAALI !

de Quentin Dupieux

Avec Anaïs Demoustier, Gilles Lellouche, Edouard Baer
FRANCE - 2023 - 1h17

Une journaliste française rencontre Salvador Dali à plusieurs reprises pour un projet de documentaire.
https://diaphana.fr/film/daaaaaali/

A PROPOS

Quentin Dupieux réunit cinq Salvador Dali pour un non-biopic, comme un grand-huit qui retourne la tête avec style. Drôle, bizarre et totalement génial.
On imagine très bien ce que ces deux-là auraient à se dire. D’un côté, Salvador Dali, artiste clown, touche-à-tout punk dont l’art complexe est souvent réduit à ses gimmicks promo. De l’autre Quentin Dupieux, réalisateur iconoclaste, pirate du cinéma français, dont les films drôles et mélancoliques sont trop vite catalogués « joyeux n’importe quoi ». Mais la rencontre n’aura pas lieu. Enfin si, mais pas comme imaginé. Ceci dit, qui croyait vraiment que Quentin Dupieux allait faire un vrai biopic de Dali ? Refusant l’ennui des formats, les convenances des récits balisés, il aborde toujours son cinéma comme une forme à conquérir, un espace à inventer. Ici donc, le biopic se retourne sur lui-même, s’échappe, se barre très loin, se joue de nous, de nos attentes, de l’esprit de sérieux. Un film en forme de palais des miroirs où, parti à la recherche de Dali, on finit par se prendre en retour notre propre reflet déformé. Et ce, dès le premier plan : Un piano, posé sur un coucher de soleil, qui fuit. La reproduction de « Fontaine Nécrophilique », un tableau de Dali. Mais pas tout à fait car ici le tableau est légèrement en mouvement, et l’on entend l’eau couler. Un léger décalage, déroutant, presque déjà inquiétant qui ouvre la porte à un film où chaque plan demande l’attention du spectateur. Là où YANNICK – écrit pendant la préparation du tournage de DAAAAAALI !, comme un jeu de vase communicant – était rempli de mot, DAAAAAALI ! est rempli d’images. Dupieux invente un film qui n’a rien à dire, littéralement, mais où chaque coupe, chaque cadrage, chaque élément de décor titille l’œil, l’excite, le surprend, le déplace. L’effet est insensé. Ainsi, refusant toute identification, Dupieux confie son Dali à cinq interprètes qui enfilent le personnage comme un déguisement et s’échangent leur place au fil des coupes. Dans une même séquence, les corps changent, les voix s’altèrent, Edouard Baer devient Jonathan Cohen qui soudain est Pio Marmaï pour finir en Gilles Lellouche. À moins que ce ne soit Didier Flamand, vieux Dali morbide, qui rêve de tout cela. Le film fourmille sur ce modèle d’idées de pur cinéma, d’effets à la fois drôles et inquiétants (un couloir infini, une scène à l’envers, des rêves dans le rêve, des films dans le film, des tableaux fous qui se révèlent hyper réalistes…) qui nous obligent à un étrange lâcher-prise narratif et à une hyper attention à l’image. Exigeant oui, mais aussi généreux et inventif. Récit d’une non-rencontre, portrait d’un non-film (Anaïs Demoustier, journaliste inquiète qui désespère de faire parler le maître, dont les grands yeux impassibles vont toujours très bien au cinéma de Dupieux) DAAAAAALI ! réussit l’impossible : inventer un langage de cinéma qui provoquerait en nous le même effet que l’art distordu de Dali. Du cinéma comme un vertige, jamais loin de l’ivresse et de la tristesse. Non pas un biopic d’artiste mais de son spectateur. Dali nulle part, Dali partout.
Renan Cros (Cinéma Teaser)