ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

PARTIR UN JOUR - Ciné Cosy - 2025-05-16

Ciné Cosy - vendredi 16 mai à 13h15

PARTIR UN JOUR de Amélie Bonnin

LE CADEAU - Festival Cinémas d'Afrique - 2025-05-17

Festival Cinémas d'Afrique - samedi 17 mai à 10h45

LE CADEAU de Ismaël Diallo

PEAU DE COLLE de Kaouther Ben Hania

UN MÉDECIN POUR LA PAIX - Ciné Doc - 2025-05-19

Ciné Doc - lundi 19 mai à 20h00

UN MÉDECIN POUR LA PAIX de Tal Barda

DE LA GUERRE FROIDE À LA GUERRE VERTE - Ciné Doc - 2025-05-20

Ciné Doc - mardi 20 mai à 20h00

DE LA GUERRE FROIDE À LA GUERRE VERTE de Anna Recalde Miranda

TOUTE LA BEAUTÉ ET LE SANG VERSÉ - Ciné Doc - 2025-05-21

Ciné Doc - mercredi 21 mai à 17h00

TOUTE LA BEAUTÉ ET LE SANG VERSÉ de Laura Poitras

LA FAMILLE ASADA - Soirée rencontre - 2025-05-26

Soirée rencontre - lundi 26 mai à 19h45

LA FAMILLE ASADA de Ryôta Nakano

RICHTER L'INSOUMIS - Pianopolis - 2025-05-28

Pianopolis - mercredi 28 mai à 17h00

RICHTER L'INSOUMIS de Bruno Monsaingeon

GOSSES DE TOKYO - Ciné concert - 2025-05-28

Ciné concert - mercredi 28 mai à 20h00

GOSSES DE TOKYO de Yasujiro Ozu

LA CHANCE SOURIT A MADAME NIKUKO - Ciné Manga - 2025-06-02

Ciné Manga - lundi 02 juin à 20h15

LA CHANCE SOURIT A MADAME NIKUKO de Ayumu Watanabe

LE RÉPONDEUR - Cap ciné - 2025-06-06

Cap ciné - vendredi 06 juin à 15h30

LE RÉPONDEUR de Fabienne Godet

LE RÉPONDEUR - Cap ciné - 2025-06-06

Cap ciné - vendredi 06 juin à 19h45

LE RÉPONDEUR de Fabienne Godet

LIFE OF CHUCK - Avant Première - 2025-06-06

Avant Première - vendredi 06 juin à 21h00

LIFE OF CHUCK de Mike Flanagan

LE RÉPONDEUR - Soirée Rencontre - 2025-06-10

Soirée Rencontre - mardi 10 juin à 20h00

LE RÉPONDEUR de Fabienne Godet

SAUVE QUI PEUT - Ciné Doc - 2025-06-12

Ciné Doc - jeudi 12 juin à 20h00

SAUVE QUI PEUT de Alexe Poukine

SOUDAN, SOUVIENS-TOI - Ciné Doc - 2025-06-16

Ciné Doc - lundi 16 juin à 20h00

SOUDAN, SOUVIENS-TOI de Hind Meddeb

ALMA VIVA - Cristèle Alves Meira

A PROPOS

Alma Viva, premier film de fiction de Cristèle Alves Meira, femme de théâtre et documentariste, est une œuvre très curieuse. Elle ne se laisse pas facilement approcher au premier regard. Salomé, franco-portugaise, passe ses vacances auprès de sa mamie dans une bourgade reculée. Elle y découvre les rites de l’ancêtre, ainsi que les rancœurs d’une vieille acariâtre du village vis-à-vis de son aïeule. À la mort de cette dernière, Salomé apprend qu’elle a hérité des mêmes dons.
Le premier plan d’Alma Viva est un œil sans visage, un cadre de chair qui va se révéler être celui de la gamine observant sa grand-mère en pleine incantation à travers un vitrage dépoli. Toute la vie du hameau auquel l’on va assister se fera par le regard d’une enfant, de sa perception d’un monde qu’elle cherche à déchiffrer.
Si les premières scènes présentent un récit naturaliste, proche du documentaire, la cinéaste nous plonge progressivement dans un bain d’images aussi oniriques que cauchemardesques. Aux côtés de la jeune fille, on découvre le rapport compliqué des villageois à la biodiversité, massacrant les poissons à coup d’explosif, se soignant grâce aux plantes tout faisant des poules les victimes de superstitions. Cet univers bestial et ésotérique repose sur la puissance matriarcale des deux dames âgées. L’une aussi petite que l’autre, parente de Salomé, est sculpturale et opulente. Entre les deux, se glisse le corps enfantin de notre héroïne. La forte impression que provoque le corps de l’ainée sur la gamine n’empêche nullement les deux d’exprimer une certaine complicité soulignée au cours d’un surprenant twerk intergénérationnel. Plus tard, alors que le cadavre de la vieille dame repose dans une chambre, Salomé sera prise d’une vision. Devant un miroir apparait le visage de sa grand-mère en lieu et place du sien. Cette façon d’imposer le morbide à hauteur d’enfant rappelle énormément Cria Cuervos (Carlos Saura), tout comme le regard de la petite fait penser à celui d’Ana Torrent.
Alma Viva est truffé de plans saisissants comme celui-ci, ou de séquences tout aussi burlesques qu’inattendues. Cristèle Alves Meira a transposé au cinéma son sens de la mise en scène appris sur les planches. Ainsi, la maîtrise du cadre dont elle fait preuve lors de l’oraison funèbre se déroulant au milieu d’un village en proie à un incendie estival, impressionne. Le cortège familial reste impassible face aux flammes qui menacent et aux jets de pierre que lui inflige l’antique chamane encore vivante.
Ce qui rend l’objet si particulier, c’est la volonté affichée de la metteuse en scène de puiser dans le folklore portugais des éléments ancestraux pour les relier à un renouveau du féminisme. Celui popularisé par l’essayiste Mona Chollet, qui fait des sorcières des figures politiques. Car si les corps des deux vieilles femmes est marqué par le temps, elles n’en sont pas moins sexualisées et loin d’avoir cessé d’exprimer leur désir. C’est d’ailleurs une histoire d’adultère qui est à la base de leur affrontement à mort. La sorcellerie est celle de ces corps libres, quel que soit l’âge, plus qu’un prétexte pour plonger Alma Viva dans le fantastique. Et si Alma Viva propose quelques sortilèges, c’est pour mieux les associer à la confection d’un film lui-même et à l’acte de création. L’ambition de la réalisatrice est de consacrer son œuvre à la façon d’un ultime tour de magie qu’elle a pris le temps de penser, de préparer de longues années. S’il s’agit d’une première production, c’est aussi le fruit qui résulte d’une gestation, celui du scénario comme de sa propre fille. Écrit lorsque Cristèle Alves Meira était enceinte, Alma Viva est l’occasion pour la cinéaste d’offrir à sa descendance un rôle en or, celui de Salomé. Ce personnage au prénom fortement symbolique est également un véhicule pour transposer sur pellicule l’itinéraire fictionnalisé de la jeunesse portugaise vécu par la réalisatrice. Trois générations de femmes embarquées dans un même corps face à la mémoire et aux temps qui évoluent. Une vision tortueuse et organique du cinéma que l’on souhaite voir se poursuivre à travers la longue carrière, espérons-le, de Cristèle Alves Meira.
Gaël Martin (cinematraque.com)

Avant-première
jeudi 30 mars 2023 à 20h00

En présence de Cristèle Alves Meira, réalisatrice

Soirée organisée en collaboration avec l'association Cinéma Parlant et l'association Paroles croisées autour de la mort


ALMA VIVA

de Cristèle Alves Meira

avec Lua Michel, Ana Padrão, Jacqueline Corado
PORTUGAL - FRANCE - 2022 - 1h28 - VOST - Cannes 2022

Comme chaque été, la petite Salomé retrouve le village familial, niché au creux des montagnes portugaises, le temps des vacances. Tandis que celles-ci commencent dans l’insouciance, sa grand-mère adorée meurt subitement. Alors que les adultes se déchirent au sujet des obsèques, Salomé est hantée par l’esprit de celle que l'on considérait comme une sorcière.
https://tandemfilms.fr/film/alma-viva

A PROPOS

Alma Viva, premier film de fiction de Cristèle Alves Meira, femme de théâtre et documentariste, est une œuvre très curieuse. Elle ne se laisse pas facilement approcher au premier regard. Salomé, franco-portugaise, passe ses vacances auprès de sa mamie dans une bourgade reculée. Elle y découvre les rites de l’ancêtre, ainsi que les rancœurs d’une vieille acariâtre du village vis-à-vis de son aïeule. À la mort de cette dernière, Salomé apprend qu’elle a hérité des mêmes dons.
Le premier plan d’Alma Viva est un œil sans visage, un cadre de chair qui va se révéler être celui de la gamine observant sa grand-mère en pleine incantation à travers un vitrage dépoli. Toute la vie du hameau auquel l’on va assister se fera par le regard d’une enfant, de sa perception d’un monde qu’elle cherche à déchiffrer.
Si les premières scènes présentent un récit naturaliste, proche du documentaire, la cinéaste nous plonge progressivement dans un bain d’images aussi oniriques que cauchemardesques. Aux côtés de la jeune fille, on découvre le rapport compliqué des villageois à la biodiversité, massacrant les poissons à coup d’explosif, se soignant grâce aux plantes tout faisant des poules les victimes de superstitions. Cet univers bestial et ésotérique repose sur la puissance matriarcale des deux dames âgées. L’une aussi petite que l’autre, parente de Salomé, est sculpturale et opulente. Entre les deux, se glisse le corps enfantin de notre héroïne. La forte impression que provoque le corps de l’ainée sur la gamine n’empêche nullement les deux d’exprimer une certaine complicité soulignée au cours d’un surprenant twerk intergénérationnel. Plus tard, alors que le cadavre de la vieille dame repose dans une chambre, Salomé sera prise d’une vision. Devant un miroir apparait le visage de sa grand-mère en lieu et place du sien. Cette façon d’imposer le morbide à hauteur d’enfant rappelle énormément Cria Cuervos (Carlos Saura), tout comme le regard de la petite fait penser à celui d’Ana Torrent.
Alma Viva est truffé de plans saisissants comme celui-ci, ou de séquences tout aussi burlesques qu’inattendues. Cristèle Alves Meira a transposé au cinéma son sens de la mise en scène appris sur les planches. Ainsi, la maîtrise du cadre dont elle fait preuve lors de l’oraison funèbre se déroulant au milieu d’un village en proie à un incendie estival, impressionne. Le cortège familial reste impassible face aux flammes qui menacent et aux jets de pierre que lui inflige l’antique chamane encore vivante.
Ce qui rend l’objet si particulier, c’est la volonté affichée de la metteuse en scène de puiser dans le folklore portugais des éléments ancestraux pour les relier à un renouveau du féminisme. Celui popularisé par l’essayiste Mona Chollet, qui fait des sorcières des figures politiques. Car si les corps des deux vieilles femmes est marqué par le temps, elles n’en sont pas moins sexualisées et loin d’avoir cessé d’exprimer leur désir. C’est d’ailleurs une histoire d’adultère qui est à la base de leur affrontement à mort. La sorcellerie est celle de ces corps libres, quel que soit l’âge, plus qu’un prétexte pour plonger Alma Viva dans le fantastique. Et si Alma Viva propose quelques sortilèges, c’est pour mieux les associer à la confection d’un film lui-même et à l’acte de création. L’ambition de la réalisatrice est de consacrer son œuvre à la façon d’un ultime tour de magie qu’elle a pris le temps de penser, de préparer de longues années. S’il s’agit d’une première production, c’est aussi le fruit qui résulte d’une gestation, celui du scénario comme de sa propre fille. Écrit lorsque Cristèle Alves Meira était enceinte, Alma Viva est l’occasion pour la cinéaste d’offrir à sa descendance un rôle en or, celui de Salomé. Ce personnage au prénom fortement symbolique est également un véhicule pour transposer sur pellicule l’itinéraire fictionnalisé de la jeunesse portugaise vécu par la réalisatrice. Trois générations de femmes embarquées dans un même corps face à la mémoire et aux temps qui évoluent. Une vision tortueuse et organique du cinéma que l’on souhaite voir se poursuivre à travers la longue carrière, espérons-le, de Cristèle Alves Meira.
Gaël Martin (cinematraque.com)