PLUIE NOIRE - Shôhei Imamura

A PROPOS

Ce long métrage du réalisateur japonais, récompensé à Cannes en 1989, reconstitue l’explosion de la bombe nucléaire sur Hiroshima, le 6 août 1945.

Certains prétendaient, aveuglés par l’horreur, n’avoir rien vu à Hiroshima. Pour ne rien oublier, il faut voir, ou revoir, Pluie noire, de Shohei Imamura, qui ressort en salles en version restaurée. Réalisée entre deux Palmes d’or (La Ballade de Narayama, en 1983, et L’Anguille, en 1997), Pluie noire repartira du Festival de Cannes 1989 avec le grand prix de la Commission supérieure technique. Une façon comme une autre de récompenser la qualité de la mise en scène de ce magnifique film au noir et blanc brûlant, qui a fait le choix, audacieux, de reconstituer l’explosion de la bombe nucléaire sur Hiroshima, le 6 août 1945. La scène est brève, « un grand éclair », comme les survivants l’ont raconté. Puis, durant dix terrifiantes minutes, on déambule dans les décombres, parmi les morts et les morts vivants, à l’image de cette mère hagarde qui berce son enfant carbonisé.

Dans Hiroshima mon amour (1959), Alain Resnais et Marguerite Duras avaient provoqué un scandale en faisant dialoguer l’Histoire avec un grand H et l’Amour, avec un grand A, les images de la ville dévastée et les mots d’une femme humiliée. Ici, Shohei Imamura (1926-2006) offre un récit plus linéaire, qui s’attache aux hibakusha, les victimes de la bombe, et en particulier à une femme, l’héroïne, rescapée, mais maudite, car irradiée par la pluie noire qui s’est abattue sur les environs après l’explosion atomique. Il sonde avec pudeur et une économie de mouvements d’appareil (le plan fixe et large domine) le traumatisme des survivants. Bouleversant.

Jérémie Couston (Télérama)

Ciné classique
dimanche 27 septembre 2020 à 17h45

présenté par Xavier Thibaud, conseiller pédagogique, coordinateur École et Cinéma


PLUIE NOIRE

de Shôhei Imamura

avec Miki Norihei, Yoshiko Tanaka, Kazuo Kitamura
JAPON - 1989 - 1h58 - Version originale sous-titrée

Hiroshima - 6 Août 1945. La vie suit son cours, comme tous les jours. Un terrible éclair déchire le ciel. Suivi d’un souffle terrifiant. Et l’Enfer se déchaîne. Des corps mutilés et fantomatiques se déplacent parmi les amas de ruines. Au même moment, Yasuko faisait route sur son bateau, vers la maison de son oncle.  Une pluie noire s’est alors abattue sur les passagers. Ils ne savaient pas, ils ne savaient rien. Quelques années plus tard, les irradiés sont devenus des parias dans le Japon d’après-guerre
https://www.les-bookmakers.com/films/pluie-noire/

A PROPOS

Ce long métrage du réalisateur japonais, récompensé à Cannes en 1989, reconstitue l’explosion de la bombe nucléaire sur Hiroshima, le 6 août 1945.

Certains prétendaient, aveuglés par l’horreur, n’avoir rien vu à Hiroshima. Pour ne rien oublier, il faut voir, ou revoir, Pluie noire, de Shohei Imamura, qui ressort en salles en version restaurée. Réalisée entre deux Palmes d’or (La Ballade de Narayama, en 1983, et L’Anguille, en 1997), Pluie noire repartira du Festival de Cannes 1989 avec le grand prix de la Commission supérieure technique. Une façon comme une autre de récompenser la qualité de la mise en scène de ce magnifique film au noir et blanc brûlant, qui a fait le choix, audacieux, de reconstituer l’explosion de la bombe nucléaire sur Hiroshima, le 6 août 1945. La scène est brève, « un grand éclair », comme les survivants l’ont raconté. Puis, durant dix terrifiantes minutes, on déambule dans les décombres, parmi les morts et les morts vivants, à l’image de cette mère hagarde qui berce son enfant carbonisé.

Dans Hiroshima mon amour (1959), Alain Resnais et Marguerite Duras avaient provoqué un scandale en faisant dialoguer l’Histoire avec un grand H et l’Amour, avec un grand A, les images de la ville dévastée et les mots d’une femme humiliée. Ici, Shohei Imamura (1926-2006) offre un récit plus linéaire, qui s’attache aux hibakusha, les victimes de la bombe, et en particulier à une femme, l’héroïne, rescapée, mais maudite, car irradiée par la pluie noire qui s’est abattue sur les environs après l’explosion atomique. Il sonde avec pudeur et une économie de mouvements d’appareil (le plan fixe et large domine) le traumatisme des survivants. Bouleversant.

Jérémie Couston (Télérama)