LARA JENKINS - Jan-Ole Gerster

A PROPOS

Le cinéma allemand, moribond alors qu’il fut si faste, donne de loin en loin de bonnes nouvelles. C’est à nouveau le cas avec Lara Jenkins de Jan-Olen Gerster. Le réalisateur fait le portrait d’une femme de soixante ans, solitaire, en perte de sens, qui cherche à renouer avec son fils, pianiste émérite, dont elle fut le mentor. Une leçon de vie.
Lara se réveille avec une soixantième année au compteur. C’est son anniversaire, mais elle est seule et attend le concert que donne le soir même son fils Viktor, pianiste en pleine carrière. Elle vaque, s’achète une robe, fait des rencontres et rend visite à sa mère. Elle croise Viktor, et critique sa première composition au programme de son concert auquel elle n’a pas été conviée.
Avec plusieurs prix remportés dans nombre de festivals, dont celui de la presse aux Arcs et le prix de la meilleure actrice à Karlovy Vary pour Corinna Harfouch (Lara), Lara Jenkins confirme le tact avec lequel son réalisateur Jan-Olen Gerster brosse ses portraits psychologiques. Comme dans Oh Boy, où il suivait un jeune homme toute une journée, Lara Jenkins suit vingt-quatre heures de la vie d’une femme. Tous les deux se cherchent. Le premier était comme transparent, personne ne le voyait, la seconde tourne le dos au monde.
Lara est un paradoxe. Son visage fermé n’engage guère, alors qu’elle peut être prévenante, attentionnée et généreuse avec qui lui chante. Gerster la filme souvent de dos, signifiant dans le plan ce désintérêt que lui inspirent les autres. Elle est aussi coutumière d’un jugement cassant, comme les professeurs de musique savent le faire à l’égard de leurs élèves. Elle en a elle-même fait les frais dans sa jeunesse, et son regard sur la partition composée par son fils est par maladresse ressenti comme tel. Elle lui a toutefois donné toute son abnégation, il lui en est reconnaissant, mais a pris le large pour échapper à ses foudres.
Lara va faire le lourd constat de son attitude face aux autres, de son manque d’ouverture, de compassion, qui se retournent contre elle. Cette prise de conscience prend tout son sens lors du concert, au terme duquel elle se rendra chez son voisin, éconduit auparavant. Ce pas en avant est son propre cadeau d’anniversaire. En revoyant ses collègues, puis sa mère, son ex-mari, son professeur de musique, elle effectue un parcours initiatique qui la révèle à elle-même, pour revenir à la vie. Epanouissant.
Jacky Bornet (francetvinfo.fr)

Présentation de la semaine allemande
mercredi 16 mars 2022 à 17h45

Présentation de la semaine de cinéma de langue allemande par Brigitte Dubois et Sandrine Roué, enseignantes

Séance organisée en collaboration avec l'Université d'Angers et Cinéma Parlant dans le cadre de la semaine de cinéma de langue allemande


LARA JENKINS

de Jan-Ole Gerster

avec Corinna Harfouch, Tom Schilling, André Jung
ALLEMAGNE - 2019 - 1h38 - VOST

Comme tous les autres matins, Lara débute sa journée par une cigarette et une tasse de thé. Aujourd'hui est un jour important : elle a 60 ans et c'est le premier concert de piano donné par son fils Viktor. Elle le soutient depuis ses débuts et se considère comme déterminante dans son succès. Mais Viktor est injoignable depuis des semaines et Lara semble ne pas être conviée à l'événement, contrairement à son ex mari et sa nouvelle compagne. La journée va alors prendre un tour inattendu.
https://www.kmbofilms.com/lara-jenkins

A PROPOS

Le cinéma allemand, moribond alors qu’il fut si faste, donne de loin en loin de bonnes nouvelles. C’est à nouveau le cas avec Lara Jenkins de Jan-Olen Gerster. Le réalisateur fait le portrait d’une femme de soixante ans, solitaire, en perte de sens, qui cherche à renouer avec son fils, pianiste émérite, dont elle fut le mentor. Une leçon de vie.
Lara se réveille avec une soixantième année au compteur. C’est son anniversaire, mais elle est seule et attend le concert que donne le soir même son fils Viktor, pianiste en pleine carrière. Elle vaque, s’achète une robe, fait des rencontres et rend visite à sa mère. Elle croise Viktor, et critique sa première composition au programme de son concert auquel elle n’a pas été conviée.
Avec plusieurs prix remportés dans nombre de festivals, dont celui de la presse aux Arcs et le prix de la meilleure actrice à Karlovy Vary pour Corinna Harfouch (Lara), Lara Jenkins confirme le tact avec lequel son réalisateur Jan-Olen Gerster brosse ses portraits psychologiques. Comme dans Oh Boy, où il suivait un jeune homme toute une journée, Lara Jenkins suit vingt-quatre heures de la vie d’une femme. Tous les deux se cherchent. Le premier était comme transparent, personne ne le voyait, la seconde tourne le dos au monde.
Lara est un paradoxe. Son visage fermé n’engage guère, alors qu’elle peut être prévenante, attentionnée et généreuse avec qui lui chante. Gerster la filme souvent de dos, signifiant dans le plan ce désintérêt que lui inspirent les autres. Elle est aussi coutumière d’un jugement cassant, comme les professeurs de musique savent le faire à l’égard de leurs élèves. Elle en a elle-même fait les frais dans sa jeunesse, et son regard sur la partition composée par son fils est par maladresse ressenti comme tel. Elle lui a toutefois donné toute son abnégation, il lui en est reconnaissant, mais a pris le large pour échapper à ses foudres.
Lara va faire le lourd constat de son attitude face aux autres, de son manque d’ouverture, de compassion, qui se retournent contre elle. Cette prise de conscience prend tout son sens lors du concert, au terme duquel elle se rendra chez son voisin, éconduit auparavant. Ce pas en avant est son propre cadeau d’anniversaire. En revoyant ses collègues, puis sa mère, son ex-mari, son professeur de musique, elle effectue un parcours initiatique qui la révèle à elle-même, pour revenir à la vie. Epanouissant.
Jacky Bornet (francetvinfo.fr)