FAHAVALO, MADAGASCAR 1947 - Marie-Clémence Andriamonta Paes

A PROPOS

1947. Pour de nombreux Malgaches, cette seule date résume douloureusement un soulèvement et surtout la terrible répression par l’armée française qui s’ensuivit. En août 1946, les soldats de la Grande Île enrôlés pour la Seconde guerre mondiale sont démobilisés ; certains espèrent l’indépendance et rejoignent le MDRM (Mouvement démocratique de la rénovation malgache), ainsi que des sociétés secrètes nationalistes.
 
Dans la nuit du 29 au 30 mars, éclate en plusieurs points de Madagascar une violente insurrection contre le pouvoir colonial menée par les fahavalo, « ennemis » de la France. Les historiens estiment que la répression aurait fait entre 30 000 à 40 000 victimes (sur 3 millions d’habitants), tuées par l’armée française ou indirectement mortes de faim et de maladie en prenant le maquis.
 
Si Marie-Clémence Andriamonta-Paes s’est entourée de spécialistes renommés de l’histoire malgache comme Françoise Raison-Jourde, son documentaire n’a pas pour objet de dresser un état des lieux de l’insurrection de 1947. La réalisatrice choisit de donner la parole aux hommes et femmes qui ont vécu ce que les Malgaches ont appelé par euphémisme le tabataba, « le vacarme ». Les meetings le long des voies ferrées, les affrontements sanglants, la fuite dans les forêts surgissent dans les témoignages poignants de ces personnes âgées dont l’effroi demeure intact malgré les décennies écoulées.
 
Un ancien insurgé dit devoir sa survie aux fanafody, des remèdes ou talismans supposés capables de détourner les balles des militaires français. Une centenaire explique qu’elle s’occupait du bébé de son frère veuf quand, comme beaucoup d’autres civils, elle a dû fuir en forêt où les pleurs de l’enfant risquaient d’attirer l’attention de leurs poursuivants.
 
Récits et images d’archives esquissent une vision impressionniste de l’insurrection et de sa répression, tissée de subjectivités multiples mais complémentaires du travail des historiens. A la rencontre de ces hommes et femmes, Marie-Clémence Andriamonta-Paes capte des scènes de la vie quotidienne, saisit les paysages de différentes régions de Madagascar. Le rude voyage dans le temps se double d’une délicieuse balade dans l’espace pour dessiner un portrait juste et attachant de la Grande Île.
 
Corinne Renou-Nativel (La croix)

Ciné doc
lundi 25 novembre 2019 à 20h00

en présence de la réalisatrice

Places en vente à partir du 1er novembre

Soirée organisée en collaboration avec les associations Anjou-Madagascar, Celapousse, La ligue des Droits des l'homme, Cinémas d'Afrique, Survie 49 et Cinéma Parlant


FAHAVALO, MADAGASCAR 1947

de Marie-Clémence Andriamonta Paes

Documentaire
MADAGASCAR - FRANCE - 2018 - 1h30 - VOST

À Madagascar en 1947, les rebelles insurgés contre le système colonial sont appelés fahavalo, «ennemis» de la France. Les derniers témoins évoquent leurs longs mois de résistance dans la forêt, armés seulement de sagaies et de talismans.
Les images d’archives inédites filmées dans les années 40 dialoguent avec les scènes de la vie quotidienne dans les villages aujourd'hui. Les récits des anciens et la musique hypnotique de Régis Gizavo nous transportent dans le passé pour découvrir cette histoire refoulée.

https://fahavalo-film.com/film

A PROPOS

1947. Pour de nombreux Malgaches, cette seule date résume douloureusement un soulèvement et surtout la terrible répression par l’armée française qui s’ensuivit. En août 1946, les soldats de la Grande Île enrôlés pour la Seconde guerre mondiale sont démobilisés ; certains espèrent l’indépendance et rejoignent le MDRM (Mouvement démocratique de la rénovation malgache), ainsi que des sociétés secrètes nationalistes.
 
Dans la nuit du 29 au 30 mars, éclate en plusieurs points de Madagascar une violente insurrection contre le pouvoir colonial menée par les fahavalo, « ennemis » de la France. Les historiens estiment que la répression aurait fait entre 30 000 à 40 000 victimes (sur 3 millions d’habitants), tuées par l’armée française ou indirectement mortes de faim et de maladie en prenant le maquis.
 
Si Marie-Clémence Andriamonta-Paes s’est entourée de spécialistes renommés de l’histoire malgache comme Françoise Raison-Jourde, son documentaire n’a pas pour objet de dresser un état des lieux de l’insurrection de 1947. La réalisatrice choisit de donner la parole aux hommes et femmes qui ont vécu ce que les Malgaches ont appelé par euphémisme le tabataba, « le vacarme ». Les meetings le long des voies ferrées, les affrontements sanglants, la fuite dans les forêts surgissent dans les témoignages poignants de ces personnes âgées dont l’effroi demeure intact malgré les décennies écoulées.
 
Un ancien insurgé dit devoir sa survie aux fanafody, des remèdes ou talismans supposés capables de détourner les balles des militaires français. Une centenaire explique qu’elle s’occupait du bébé de son frère veuf quand, comme beaucoup d’autres civils, elle a dû fuir en forêt où les pleurs de l’enfant risquaient d’attirer l’attention de leurs poursuivants.
 
Récits et images d’archives esquissent une vision impressionniste de l’insurrection et de sa répression, tissée de subjectivités multiples mais complémentaires du travail des historiens. A la rencontre de ces hommes et femmes, Marie-Clémence Andriamonta-Paes capte des scènes de la vie quotidienne, saisit les paysages de différentes régions de Madagascar. Le rude voyage dans le temps se double d’une délicieuse balade dans l’espace pour dessiner un portrait juste et attachant de la Grande Île.
 
Corinne Renou-Nativel (La croix)