DEPUIS MEDIAPART - Naruna Kaplan de Macedo

A PROPOS

«Mediapart», année faste et curieuse
 
Avec bienveillance, le docu immersif raconte le quotidien de la rédaction dans les mois qui ont précédé la présidentielle mouvementée de 2017.
 
Naruna Kaplan de Macedo a filmé la rédaction de Mediapart entre mai 2016 et mai 2017, année décisive à plus d’un titre : celle d’une élection présidentielle française «où rien ne s’est passé comme prévu», avec Marine Le Pen au second tour et la victoire de celui qui, quelques mois plus tôt, n’était qu’un improbable outsider, à la suite de la mise en examen de François Fillon et de l’autodissolution du Parti socialiste. C’est aussi l’année de dossiers et de révélations où Mediapart joua un rôle important, sinon crucial : affaires Denis Baupin et Sarkozy-Kadhafi, Football Leaks.
 
Tout cela est donc vu depuis les bureaux de ce journal pour lequel la réalisatrice a l’honnêteté de revendiquer d’emblée sa sympathie, plutôt que d’arborer une fausse impartialité. Plus qu’une enquête, Depuis Mediapart est donc une chronique sur le travail quotidien d’une rédaction. Entre un Edwy Plenel jouant au vieux sage et de plus jeunes journalistes, offensifs ou radicaux, il apparaît que la force du collectif formant Mediapart est son hétérogénéité. S’y esquisse un portrait de la gauche française actuelle, plus subtil que les généralités réductrices qui font aujourd’hui trop souvent office d’opinion. Parce qu’ici n’importent pas que les idées mais aussi la façon dont elles sont mises à l’épreuve de l’action journalistique, à travers investigations, enquêtes de terrain, confrontations directes avec les hommes politiques.
 
Au moment où le journalisme est tant décrié, ce film va au-delà de sa part la plus spectaculaire ou contestable - l’affirmation péremptoire d’une opinion ou la fabrique et la montée en épingle de l’événement - pour montrer au contraire les tâtonnements, discussions, interrogations nécessaires à son exercice. Il s’agit de trouver un équilibre entre l’urgence de l’actualité et la nécessité de s’accorder du temps, du recul, celui de l’analyse, de la pondération et parfois de l’humour (qui passe ici par l’insertion, en guise d’intermèdes, de discours politiques remixés et mis en musique par Khaled Freak). Lorsque Plenel pleure de dépit le soir de l’élection d’Emmanuel Macron, c’est sa façon d’essayer de retenir ses larmes, de tenter en vain de les recouvrir sous un rire, qui émeut avant tout. Il incarne à ce moment précis une idée noble que le film met bien en valeur : par définition, le journalisme est incompatible avec le renoncement.
 
Marcos Uzal (Libération)

Ciné doc
vendredi 3 mai 2019 à 20h00

SÉANCE COMPLÈTE

en présence de Edwy Plenel, président et cofondateur du site web d'information et d'opinion Mediapart


Soirée organisée dans le cadre de la Journée internationale de la liberté de la presse
 

Soirée organisée en collaboration avec le Club de la Presse Anjou


PAS DE VENTE EN LIGNE


DEPUIS MEDIAPART

de Naruna Kaplan de Macedo

Documentaire
FRANCE - 2018 - 1h40

En installant sa caméra au coeur des locaux de la rédaction du journal en ligne Mediapart, avant, pendant et après l’élection présidentielle française de 2017, Naruna Kaplan de Macedo a pu suivre le quotidien de celles et ceux qui y travaillent. Sur fond de dossiers comme l’affaire Baupin, les Football Leaks, les financements libyens, le film nous donne à voir comme jamais les coulisses d’un certain journalisme d’investigation.

A PROPOS

«Mediapart», année faste et curieuse
 
Avec bienveillance, le docu immersif raconte le quotidien de la rédaction dans les mois qui ont précédé la présidentielle mouvementée de 2017.
 
Naruna Kaplan de Macedo a filmé la rédaction de Mediapart entre mai 2016 et mai 2017, année décisive à plus d’un titre : celle d’une élection présidentielle française «où rien ne s’est passé comme prévu», avec Marine Le Pen au second tour et la victoire de celui qui, quelques mois plus tôt, n’était qu’un improbable outsider, à la suite de la mise en examen de François Fillon et de l’autodissolution du Parti socialiste. C’est aussi l’année de dossiers et de révélations où Mediapart joua un rôle important, sinon crucial : affaires Denis Baupin et Sarkozy-Kadhafi, Football Leaks.
 
Tout cela est donc vu depuis les bureaux de ce journal pour lequel la réalisatrice a l’honnêteté de revendiquer d’emblée sa sympathie, plutôt que d’arborer une fausse impartialité. Plus qu’une enquête, Depuis Mediapart est donc une chronique sur le travail quotidien d’une rédaction. Entre un Edwy Plenel jouant au vieux sage et de plus jeunes journalistes, offensifs ou radicaux, il apparaît que la force du collectif formant Mediapart est son hétérogénéité. S’y esquisse un portrait de la gauche française actuelle, plus subtil que les généralités réductrices qui font aujourd’hui trop souvent office d’opinion. Parce qu’ici n’importent pas que les idées mais aussi la façon dont elles sont mises à l’épreuve de l’action journalistique, à travers investigations, enquêtes de terrain, confrontations directes avec les hommes politiques.
 
Au moment où le journalisme est tant décrié, ce film va au-delà de sa part la plus spectaculaire ou contestable - l’affirmation péremptoire d’une opinion ou la fabrique et la montée en épingle de l’événement - pour montrer au contraire les tâtonnements, discussions, interrogations nécessaires à son exercice. Il s’agit de trouver un équilibre entre l’urgence de l’actualité et la nécessité de s’accorder du temps, du recul, celui de l’analyse, de la pondération et parfois de l’humour (qui passe ici par l’insertion, en guise d’intermèdes, de discours politiques remixés et mis en musique par Khaled Freak). Lorsque Plenel pleure de dépit le soir de l’élection d’Emmanuel Macron, c’est sa façon d’essayer de retenir ses larmes, de tenter en vain de les recouvrir sous un rire, qui émeut avant tout. Il incarne à ce moment précis une idée noble que le film met bien en valeur : par définition, le journalisme est incompatible avec le renoncement.
 
Marcos Uzal (Libération)