ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

GREMLINS - Joe Dante

A PROPOS

Gremlins commence comme un film d’horreur lambda présenté sous le vernis d’un conte de fées moderne. Le père du héros, en quête du cadeau de Noël idéal pour son fiston, se rend à Chinatown et en ramène une drôle de créature, une vraie petite peluche vivante- un Mogwaï qui répond au doux nom de Gizmo.
Une fois ce dernier adopté par toute la famille, et notamment par Billy, le fils,  il va être au centre d’évènements tous plus étranges les uns que les autres. Car malgré les règles à respecter pour que Gizmo s’épanouisse correctement (Ne pas lui donner d’eau, ne pas l’exposer à la lumière du jour, ne pas lui donner à manger après minuit), tout va partir en vrille à partir du moment où ces règles vont, par négligence ou par manipulation, être transgressées. Car non seulement Gizmo donne naissance à d’autres mogwaïs au contact de l’eau, mais ceux-ci se transforment en terrifiantes petites goules, les Gremlins du titre, quand on les nourrit après minuit et elles vont semer la terreur en cette période plus propice à la fête.
 Tout concourt dans Gremlins à la perfection. La mise en place, d’abord, qui nous présente la famille Peltzer et sa rencontre avec Gizmo. Charles Dickens n’aurait pas renié cette présentation où l’on devine que tout n’est pas rose pour la famille-le père, inventeur farfelu, qui peine à nourrir sa famille ; le fils obligé de tenir un boulot pénible pour aider ses parents. L’arrivée de Gizmo chez les Peltzer est traitée comme un évènement heureux, un havre de paix dans une période troublée. Et alors que l’on se dirige vers un film gentillet –certains y voient la patte de Spielberg, le film bascule dans l’horreur comique –la patte Dante? La transformation des facétieux mogwaïs, nés de Gizmo, en gremlins va en effet plonger le film dans un délire non-stop, sur la corde raide du mélange horreur-comédie, genre très difficile à maîtriser. Peu y sont arrivé (récemment Shaun of the dead et Welcome to zombieland) mais aucun n’a l’originalité ou la tenue de Gremlins. D’ailleurs, si vous enlevez le côté facétieux des créatures, que reste-t-il ? De l’horreur à l’état pure où une petite bourgade est mise à feu et à sang sans aucun répit. Mais le génie de Joe Dante est d’avoir transformé ce récit purement horrifique en comédie effrénée, où des créatures se transforment en chanteurs de Noël, s’enthousiasment devant Blanche-Neige et les sept nains, ou encore utilisent les objets du quotidien pour terroriser les badauds. Et le film foisonne de gags à un tel rythme d’ailleurs, que la scène qui se déroule dans le bar, mérite plusieurs visionnages afin de pouvoir saisir tout ce qui se passe à l’écran. Autre idée géniale : avoir donné la capacité –certes limitée- de langage au gremlins. Ce qui nous vaut des dialogues devenus cultes comme « Gizmo. Caca ! ». Autre point sur lequel le film se révèle parfait, ce sont les effets spéciaux. Chris Walas et sa team s’en sortent remarquablement, compte tenu de l’époque, et les marionnettes sont parfaitement crédibles, que ce soit Gizmo ou les gremlins, et même quand certains plans nécessitent des dizaines de marionnettes. Ce n’est pas un hasard si le nom de Chris Walas reste indissociable de Gremlins, tant le travail accompli y est grandiose. La musique n’est pas en reste, et elle est parmi les meilleures compositions de Jerry Goldsmith. Quant aux acteurs, peu connus, ils sont tous excellents et participent pour beaucoup à l’émotion que l’on ressent parfois dans le film-cf. Kate qui raconte à Billy son pire Noël (difficile de ne pas y être sensible) ou encore la famille qui quémande à l’horrible banquière.
Gremlins n’oublie pas pour autant de faire peur. En témoigne la scène où le professeur de biologie se retrouve confronté à l’un des premiers gremlins. La séquence est tendue, et son final nous montre bien que ces créatures ne sont pas inoffensives. A ce titre, Joe Dante n’oublie jamais, tout en enchaînant les gags, de mettre en avant le pouvoir destructeur de ses créatures et cela est démontré plus d’une fois. Que ce soit l’attaque au bulldozer  de la maison des Futterman ou l’agression de la mamie aux chats, ces séquences sont bien la preuve que le réalisateur de Hurlements et Piranhas n’a pas perdu la main, au contraire. Sa mise en scène est sobre, au service de l’histoire. Et il nous gratifie de plans sublimes par moment- le plongeon de la Raie (le chef de la meute de Gremlins) dans la piscine ou la visite de Chinatown. Quand on sait que, par exemple, la scène du bar, évoquée ci-dessus, a été quasi improvisée sur le tournage, cela montre à quel point le résultat final est du à la volonté du réalisateur, et non à son producteur (trop occupé à tourner le deuxième volet d’Indiana Jones) ou à son scénariste. Mais là où Joe Dante apporte sa griffe, c’est dans la peinture de cette petite ville où les braves gens (Futterman en est l’exemple parfait, lui qui passe pour un alcoolique mais qui se révèle bien plus que cela) sont à la solde, voire même humiliés par des individus sans scrupules. Ces mêmes individus qui seront parmi les premiers à subir les foudres des gremlins, et de quelle manière !  Joe Dante ne se gêne pas pour nous montrer de quel côté il se situe. Et c’est d’ailleurs l’une de ses marques de fabrique –cf. Les banlieusards ou Small soldiers.
Plus de vingt-cinq ans après sa réalisation, Gremlins reste un des chefs d’œuvre du fantastique que toutes les générations découvrent ou revoient avec plaisir. J’en veux pour preuve ma nièce de 9 ans, qui bien terrifiée par certaines scènes, avait le sourire jusqu’aux oreilles en me racontant le film. Gremlins démontre bien qu’un film peut s’adresser aux enfants sans les prendre pour des idiots –qui a dit Scoobydoo ?- et que l’âge d’un film n’est pas un frein à sa qualité.
Stange movies.com

Plans Cultes
mardi 22 novembre 2016 à 20h15


GREMLINS

de Joe Dante

Avec Zach Galligan, Phoebe Cates, Hoyt Axton
USA - 1984 - 1h45 - Version originale sous-titrée

Rand Peltzer offre à son fils Billy un étrange animal : un mogwai. Son ancien propriétaire l'a bien mis en garde : il ne faut pas l'exposer à la lumière, lui éviter tout contact avec l'eau, et surtout, surtout ne jamais le nourrir après minuit... Sinon...

A PROPOS

Gremlins commence comme un film d’horreur lambda présenté sous le vernis d’un conte de fées moderne. Le père du héros, en quête du cadeau de Noël idéal pour son fiston, se rend à Chinatown et en ramène une drôle de créature, une vraie petite peluche vivante- un Mogwaï qui répond au doux nom de Gizmo.
Une fois ce dernier adopté par toute la famille, et notamment par Billy, le fils,  il va être au centre d’évènements tous plus étranges les uns que les autres. Car malgré les règles à respecter pour que Gizmo s’épanouisse correctement (Ne pas lui donner d’eau, ne pas l’exposer à la lumière du jour, ne pas lui donner à manger après minuit), tout va partir en vrille à partir du moment où ces règles vont, par négligence ou par manipulation, être transgressées. Car non seulement Gizmo donne naissance à d’autres mogwaïs au contact de l’eau, mais ceux-ci se transforment en terrifiantes petites goules, les Gremlins du titre, quand on les nourrit après minuit et elles vont semer la terreur en cette période plus propice à la fête.
 Tout concourt dans Gremlins à la perfection. La mise en place, d’abord, qui nous présente la famille Peltzer et sa rencontre avec Gizmo. Charles Dickens n’aurait pas renié cette présentation où l’on devine que tout n’est pas rose pour la famille-le père, inventeur farfelu, qui peine à nourrir sa famille ; le fils obligé de tenir un boulot pénible pour aider ses parents. L’arrivée de Gizmo chez les Peltzer est traitée comme un évènement heureux, un havre de paix dans une période troublée. Et alors que l’on se dirige vers un film gentillet –certains y voient la patte de Spielberg, le film bascule dans l’horreur comique –la patte Dante? La transformation des facétieux mogwaïs, nés de Gizmo, en gremlins va en effet plonger le film dans un délire non-stop, sur la corde raide du mélange horreur-comédie, genre très difficile à maîtriser. Peu y sont arrivé (récemment Shaun of the dead et Welcome to zombieland) mais aucun n’a l’originalité ou la tenue de Gremlins. D’ailleurs, si vous enlevez le côté facétieux des créatures, que reste-t-il ? De l’horreur à l’état pure où une petite bourgade est mise à feu et à sang sans aucun répit. Mais le génie de Joe Dante est d’avoir transformé ce récit purement horrifique en comédie effrénée, où des créatures se transforment en chanteurs de Noël, s’enthousiasment devant Blanche-Neige et les sept nains, ou encore utilisent les objets du quotidien pour terroriser les badauds. Et le film foisonne de gags à un tel rythme d’ailleurs, que la scène qui se déroule dans le bar, mérite plusieurs visionnages afin de pouvoir saisir tout ce qui se passe à l’écran. Autre idée géniale : avoir donné la capacité –certes limitée- de langage au gremlins. Ce qui nous vaut des dialogues devenus cultes comme « Gizmo. Caca ! ». Autre point sur lequel le film se révèle parfait, ce sont les effets spéciaux. Chris Walas et sa team s’en sortent remarquablement, compte tenu de l’époque, et les marionnettes sont parfaitement crédibles, que ce soit Gizmo ou les gremlins, et même quand certains plans nécessitent des dizaines de marionnettes. Ce n’est pas un hasard si le nom de Chris Walas reste indissociable de Gremlins, tant le travail accompli y est grandiose. La musique n’est pas en reste, et elle est parmi les meilleures compositions de Jerry Goldsmith. Quant aux acteurs, peu connus, ils sont tous excellents et participent pour beaucoup à l’émotion que l’on ressent parfois dans le film-cf. Kate qui raconte à Billy son pire Noël (difficile de ne pas y être sensible) ou encore la famille qui quémande à l’horrible banquière.
Gremlins n’oublie pas pour autant de faire peur. En témoigne la scène où le professeur de biologie se retrouve confronté à l’un des premiers gremlins. La séquence est tendue, et son final nous montre bien que ces créatures ne sont pas inoffensives. A ce titre, Joe Dante n’oublie jamais, tout en enchaînant les gags, de mettre en avant le pouvoir destructeur de ses créatures et cela est démontré plus d’une fois. Que ce soit l’attaque au bulldozer  de la maison des Futterman ou l’agression de la mamie aux chats, ces séquences sont bien la preuve que le réalisateur de Hurlements et Piranhas n’a pas perdu la main, au contraire. Sa mise en scène est sobre, au service de l’histoire. Et il nous gratifie de plans sublimes par moment- le plongeon de la Raie (le chef de la meute de Gremlins) dans la piscine ou la visite de Chinatown. Quand on sait que, par exemple, la scène du bar, évoquée ci-dessus, a été quasi improvisée sur le tournage, cela montre à quel point le résultat final est du à la volonté du réalisateur, et non à son producteur (trop occupé à tourner le deuxième volet d’Indiana Jones) ou à son scénariste. Mais là où Joe Dante apporte sa griffe, c’est dans la peinture de cette petite ville où les braves gens (Futterman en est l’exemple parfait, lui qui passe pour un alcoolique mais qui se révèle bien plus que cela) sont à la solde, voire même humiliés par des individus sans scrupules. Ces mêmes individus qui seront parmi les premiers à subir les foudres des gremlins, et de quelle manière !  Joe Dante ne se gêne pas pour nous montrer de quel côté il se situe. Et c’est d’ailleurs l’une de ses marques de fabrique –cf. Les banlieusards ou Small soldiers.
Plus de vingt-cinq ans après sa réalisation, Gremlins reste un des chefs d’œuvre du fantastique que toutes les générations découvrent ou revoient avec plaisir. J’en veux pour preuve ma nièce de 9 ans, qui bien terrifiée par certaines scènes, avait le sourire jusqu’aux oreilles en me racontant le film. Gremlins démontre bien qu’un film peut s’adresser aux enfants sans les prendre pour des idiots –qui a dit Scoobydoo ?- et que l’âge d’un film n’est pas un frein à sa qualité.
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