ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

VOYAGE AU PÔLE SUD - Ciné Rencontre - 2024-04-29

Ciné Rencontre - lundi 29 avril à 20h00

VOYAGE AU PÔLE SUD de Luc Jacquet

GUERRE ET PAIX - GUERRE ET PAIX - L' INTÉGRALE - 2024-05-12

GUERRE ET PAIX - L' INTÉGRALE - dimanche 12 mai à 10h45

GUERRE ET PAIX de Sergueï Bondartchouk

CASINO - Plans Cultes - 2024-05-14

Plans Cultes - mardi 14 mai à 20h00

CASINO de Martin Scorsese

LE DEUXIÈME ACTE - Avant-première - 2024-05-14

Avant-première - mardi 14 mai à 20h00

LE DEUXIÈME ACTE de Quentin Dupieux

LE DEUXIÈME ACTE - Ciné Cosy - 2024-05-17

Ciné Cosy - vendredi 17 mai à 13h15

LE DEUXIÈME ACTE de Quentin Dupieux

LES CHOSES HUMAINES - Soirée Rencontre - 2024-05-21

Soirée Rencontre - mardi 21 mai à 20h00

LES CHOSES HUMAINES de Yvan Attal

ANGERS, TEXAS : TEN YEARS AFTER - Festival Levitation - 2024-05-25

Festival Levitation - samedi 25 mai à 11h00

ANGERS, TEXAS : TEN YEARS AFTER de Antony Bou

HIT MAN - Richard Linklater

A PROPOS

La nouvelle comédie de l’auteur de “Before sunrise” et “Boyhood” campe avec beaucoup de malice les avanies d’un faux serial killer dans un monde où tout le monde rêve de tuer quelqu’un.

De Richard Linklater, on connaissait la finesse de trait exercée dans des comédies romantiques (Before sunrise, Before sunset…) ou la chronique déchirante d’une famille dysfonctionnelle tracée sur plus d’une décennie (son chef d’œuvre, Boyhood). On retient moins ses incursions régulières dans le registre de la pure comédie : sur un mode comique pas toujours léger (Rock Academy, livré à l’abatage hystrionnique de Jack Black) ou au contraire avec une subtilité exquise dans l’étude de mœurs (l’irrésistible Everybody wants some !!). Hit Man est à nouveau une comédie mais qui s’avance sur un territoire peu investi jusque-là par Linklater : celui du film noir et des intrigues policières.
Inspiré par le portrait dans un magazine texan d’un vrai usurpateur identité, le film raconte la vie rocambolesque d’un professeur de philosophie qui, sur son temps libre, aide la police à empêcher des meurtres en se faisant passer pour un serial killer. Gary (Glen Powell) se laisse contacter par des particuliers, généralement issus de la middle class U.S. voire légèrement en-dessous, qui veulent commanditer le meurtre de leur voisin, mari, collègue… Au moment où le client règle sa commande, une escouade de flics s’empare de lui pour le coffrer. Gary, lorsqu’il n’enseigne pas Nietzsche, vit l’éternel retour des plus viles passions humaines : supprimer son prochain lorsqu’il fait obstacle à ses désirs. Et il s’en improvise le censeur.
Le mobile de Gary n’est pourtant pas moral. L’exercice développe chez lui la passion du jeu et il s’investit dans ses compositions de tueur à gages bien au-delà du nécessaire. Linklater filme avec délectation comme ce petit prof introverti se découvre un super-pouvoir transformiste. Pour chaque commanditaire, Gary compose avec force postiches et un sens impeccable du stylisme des figures d’assassins plus raffinées les unes que les autres. Et la passion de plus en plus vertigineuse qu’il développe pour cette confection de personnages ne va pas manquer de le piéger. Les problèmes commencent lorsqu’il n’arrive plus à sortir de la peau de son tueur.
Hit Man est presque un pastiche de The Killer de David Fincher tant il raille les stéréotypes de ce profil fantasmatique de l’homme-machine parfaitement réglé pour tuer. Mais là où le personnage de Michael Fassbender connaissait un raté, faisait l’expérience d’une faillibilité insoupçonnée, Gary ne cesse d’être débordé par sa propre puissance et les pouvoirs d’exaucement de l’imitation. À mesure qu’il feint, il devient ce qu’il feint. L’enseignant de philo teste la porosité entre l’être et l’apparence.
Le film séduit par son humour lo-fi, son alliage élaboré de précision scénaristique et de nonchalance dans la conduite du récit, et surtout par sa façon de révéler tout le potentiel de ses deux comédien·nes, déjà repéré·es dans quelques rôles mineurs, et qui tout à coup imposent un charisme irradiant. Glen Powell tenait un second rôle (marquant) dans Everybody wants some !! de Linklater, puis a chauffé les esprits par ses pecs saillants mis à nu dans une scène suave de football torse nu sur la plage dans Top Gun : Maverick. Cette fois, il a co-écrit et co-produit le film avec Linklater et il s’y révèle un comédien génial, tour à tour empêché et disruptif à la Cary Grant, alternativement BG et freaky à la Fassbender, un peu Matthew McConaughey aussi mais qui aurait troqué son goût du cabotinage contre un art consommé de l’underplaying et de l’understatement. Face à lui, dans un rôle déjouant tous les stéréotypes de la femme fatale, Adria Arjona est incroyable d’intelligence comique et de charme malicieux. On l’avait précédemment aperçue chez Olivier Assayas (Cuban Network, la série Irma Vep). On imagine sans peine qu’on la verra très vite un peu partout. Le film invente l’une et l’autre comme stars indispensables des temps à venir.
Jean-Marc Lalanne (Les Inrocks)

Un week-end avec Richard Linklater
samedi 27 avril 2024 à 20h30

Avant-première suivie d'une discussion avec Richard Linklater, réalisateur et Frédéric Strauss, critique de cinéma (Télérama), historien et scénariste

Séance organisée en collaboration avec le Festival Premiers Plans, Cinéma Parlant et Austin Film Society avec l'aimable autorisation de SND



HIT MAN

de Richard Linklater

avec Glen Powell, Adria Arjona, Austin Amelio
USA - 2024 - 1h55 - VOST

Un policier de Houston qui travaille sous couverture comme tueur à gages rompt le protocole pour aider une femme désespérée, qui tente d'échapper à un petit ami violent.

A PROPOS

La nouvelle comédie de l’auteur de “Before sunrise” et “Boyhood” campe avec beaucoup de malice les avanies d’un faux serial killer dans un monde où tout le monde rêve de tuer quelqu’un.

De Richard Linklater, on connaissait la finesse de trait exercée dans des comédies romantiques (Before sunrise, Before sunset…) ou la chronique déchirante d’une famille dysfonctionnelle tracée sur plus d’une décennie (son chef d’œuvre, Boyhood). On retient moins ses incursions régulières dans le registre de la pure comédie : sur un mode comique pas toujours léger (Rock Academy, livré à l’abatage hystrionnique de Jack Black) ou au contraire avec une subtilité exquise dans l’étude de mœurs (l’irrésistible Everybody wants some !!). Hit Man est à nouveau une comédie mais qui s’avance sur un territoire peu investi jusque-là par Linklater : celui du film noir et des intrigues policières.
Inspiré par le portrait dans un magazine texan d’un vrai usurpateur identité, le film raconte la vie rocambolesque d’un professeur de philosophie qui, sur son temps libre, aide la police à empêcher des meurtres en se faisant passer pour un serial killer. Gary (Glen Powell) se laisse contacter par des particuliers, généralement issus de la middle class U.S. voire légèrement en-dessous, qui veulent commanditer le meurtre de leur voisin, mari, collègue… Au moment où le client règle sa commande, une escouade de flics s’empare de lui pour le coffrer. Gary, lorsqu’il n’enseigne pas Nietzsche, vit l’éternel retour des plus viles passions humaines : supprimer son prochain lorsqu’il fait obstacle à ses désirs. Et il s’en improvise le censeur.
Le mobile de Gary n’est pourtant pas moral. L’exercice développe chez lui la passion du jeu et il s’investit dans ses compositions de tueur à gages bien au-delà du nécessaire. Linklater filme avec délectation comme ce petit prof introverti se découvre un super-pouvoir transformiste. Pour chaque commanditaire, Gary compose avec force postiches et un sens impeccable du stylisme des figures d’assassins plus raffinées les unes que les autres. Et la passion de plus en plus vertigineuse qu’il développe pour cette confection de personnages ne va pas manquer de le piéger. Les problèmes commencent lorsqu’il n’arrive plus à sortir de la peau de son tueur.
Hit Man est presque un pastiche de The Killer de David Fincher tant il raille les stéréotypes de ce profil fantasmatique de l’homme-machine parfaitement réglé pour tuer. Mais là où le personnage de Michael Fassbender connaissait un raté, faisait l’expérience d’une faillibilité insoupçonnée, Gary ne cesse d’être débordé par sa propre puissance et les pouvoirs d’exaucement de l’imitation. À mesure qu’il feint, il devient ce qu’il feint. L’enseignant de philo teste la porosité entre l’être et l’apparence.
Le film séduit par son humour lo-fi, son alliage élaboré de précision scénaristique et de nonchalance dans la conduite du récit, et surtout par sa façon de révéler tout le potentiel de ses deux comédien·nes, déjà repéré·es dans quelques rôles mineurs, et qui tout à coup imposent un charisme irradiant. Glen Powell tenait un second rôle (marquant) dans Everybody wants some !! de Linklater, puis a chauffé les esprits par ses pecs saillants mis à nu dans une scène suave de football torse nu sur la plage dans Top Gun : Maverick. Cette fois, il a co-écrit et co-produit le film avec Linklater et il s’y révèle un comédien génial, tour à tour empêché et disruptif à la Cary Grant, alternativement BG et freaky à la Fassbender, un peu Matthew McConaughey aussi mais qui aurait troqué son goût du cabotinage contre un art consommé de l’underplaying et de l’understatement. Face à lui, dans un rôle déjouant tous les stéréotypes de la femme fatale, Adria Arjona est incroyable d’intelligence comique et de charme malicieux. On l’avait précédemment aperçue chez Olivier Assayas (Cuban Network, la série Irma Vep). On imagine sans peine qu’on la verra très vite un peu partout. Le film invente l’une et l’autre comme stars indispensables des temps à venir.
Jean-Marc Lalanne (Les Inrocks)