ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

WOMAN AT WAR - Benedikt Erlingsson

A PROPOS

Une femme part en guerre contre une usine qui utilise des lignes à haute tension. Dans le rôle de cette mystérieuse activiste écologiste, l’actrice Halldóra Geirharðsdóttir est stupéfiante. Et le réalisateur Benedikt Erlingsson sait, comme à son habitude, cultiver l’étonnement.

Le cinéma d’auteur grand public que défend la Semaine de la critique a décidément beaucoup de charme, qu’il soit français (comme Petit paysan, en 2017) ou islandais, comme ce Woman at war, qui a bien mérité sa place de choix, le week-end, dans la programmation de cette année. Déjà repéré avec le séduisant et surprenant Des chevaux et des hommes (2013), le réalisateur Benedikt Erlingsson confirme son goût, très bienvenu, pour l’étonnement du spectateur.

On écarquille sans cesse les yeux devant sa femme en guerre, qui court à travers les rudes paysages islandais un arc à la main, pour dézinguer les lignes à haute tension et ainsi couper l’alimentation d’une usine dont elle veut empêcher les outrages à la nature ! Mais qui est cette guerrière nommée Halla ? La voilà qui change de tenue et réapparaît en professeure de chant. Un peu super héroïne, un peu Fantômette menant une double vie aventureuse, sûrement activiste écolo pure et dure et pourtant fantaisiste, Halla n’est pas facilement identifiable, ce que souligne le fait qu’elle a une sœur jumelle, professeure de yoga, qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau, et qu’interprète la même actrice, Halldóra Geirharðsdóttir. Tonique, drôle, émouvante, stupéfiante au bout du compte.

Comme l’insaisissable Halla, recherchée par la police, le film trace son chemin sans qu’on puisse l’enfermer dans aucun genre. Souvent, un orchestre, jouant la musique du film, apparaît au beau milieu d’une scène. Une idée un peu conceptuelle, a priori. Vient alors ce tour de force, la fuite de la femme en guerre dans la terre, la boue, l’eau glacée. Rien de théorique ! Et si l’on se dit que la question de la défense de la nature se perd un peu en route, il faut attendre la séquence finale, qui fait revenir, de façon très impressionnante, le changement climatique dans l’histoire. Avec cette manière à la fois très réfléchie et très joueuse de faire du cinéma et de parler du monde d’aujourd’hui, Benedikt Erlingsson s’affirme définitivement comme un drôle de zèbre, talentueux et décomplexé.

Frédéric Strauss (Télérama)

Avant première
mardi 3 juillet 2018 à 20h00

Fête du cinéma tarif unique 4,00€


WOMAN AT WAR

de Benedikt Erlingsson

avec Halldora Geirhardsdottir, Davíd Thór Jónsson, Magnús Trygvason Eliassen
ISLANDE - FRANCE - UKRAINE - 2018 - 1h41 - VOST - Prix SACD - Semaine de la Critique Cannes 2018

Halla, la cinquantaine, déclare la guerre à l’industrie locale de l’aluminium, qui défigure son pays. Elle prend tous les risques pour protéger les Hautes Terres d’Islande… Mais la situation pourrait changer avec l’arrivée inattendue d’une petite orpheline dans sa vie…
https://www.jour2fete.com/distribution/woman-at-war-3

A PROPOS

Une femme part en guerre contre une usine qui utilise des lignes à haute tension. Dans le rôle de cette mystérieuse activiste écologiste, l’actrice Halldóra Geirharðsdóttir est stupéfiante. Et le réalisateur Benedikt Erlingsson sait, comme à son habitude, cultiver l’étonnement.

Le cinéma d’auteur grand public que défend la Semaine de la critique a décidément beaucoup de charme, qu’il soit français (comme Petit paysan, en 2017) ou islandais, comme ce Woman at war, qui a bien mérité sa place de choix, le week-end, dans la programmation de cette année. Déjà repéré avec le séduisant et surprenant Des chevaux et des hommes (2013), le réalisateur Benedikt Erlingsson confirme son goût, très bienvenu, pour l’étonnement du spectateur.

On écarquille sans cesse les yeux devant sa femme en guerre, qui court à travers les rudes paysages islandais un arc à la main, pour dézinguer les lignes à haute tension et ainsi couper l’alimentation d’une usine dont elle veut empêcher les outrages à la nature ! Mais qui est cette guerrière nommée Halla ? La voilà qui change de tenue et réapparaît en professeure de chant. Un peu super héroïne, un peu Fantômette menant une double vie aventureuse, sûrement activiste écolo pure et dure et pourtant fantaisiste, Halla n’est pas facilement identifiable, ce que souligne le fait qu’elle a une sœur jumelle, professeure de yoga, qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau, et qu’interprète la même actrice, Halldóra Geirharðsdóttir. Tonique, drôle, émouvante, stupéfiante au bout du compte.

Comme l’insaisissable Halla, recherchée par la police, le film trace son chemin sans qu’on puisse l’enfermer dans aucun genre. Souvent, un orchestre, jouant la musique du film, apparaît au beau milieu d’une scène. Une idée un peu conceptuelle, a priori. Vient alors ce tour de force, la fuite de la femme en guerre dans la terre, la boue, l’eau glacée. Rien de théorique ! Et si l’on se dit que la question de la défense de la nature se perd un peu en route, il faut attendre la séquence finale, qui fait revenir, de façon très impressionnante, le changement climatique dans l’histoire. Avec cette manière à la fois très réfléchie et très joueuse de faire du cinéma et de parler du monde d’aujourd’hui, Benedikt Erlingsson s’affirme définitivement comme un drôle de zèbre, talentueux et décomplexé.

Frédéric Strauss (Télérama)