ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

LOVE STREAMS - John Cassavetes

A PROPOS

Lui est un écrivain couvert de filles qui cherche le secret de la féminité jusque dans les boîtes gays. Elle, soeur jumelle de Mabel, la « femme sous influence », passe pour folle parce qu'elle croit, dur comme fer, que « l'amour est un torrent qui coule en continu sans jamais s'arrêter ». Robert et Sarah sont frère et soeur et, comme tous les héros de Cassavetes, insupportables, démunis, excentriques, égotistes, généreux et solitaires. Elle vient d'être plaquée par sa fille, qui a choisi de vivre avec son papa, nettement plus raisonnable. Lui hérite, pour quelques heures, d'un fils qu'il va traiter en adulte (avec des rapports qui évoquent ceux de Gena Rowlands et du petit garçon de Gloria).
De leur rencontre brève, inattendue et totalement burlesque, Cassavetes tire un film faussement improvisé, d'une tendresse et d'une cruauté mêlées, l'une et l'autre constamment à fleur de peau. Comme toujours chez lui, les êtres se déchirent dès lors qu'ils se caressent, la douceur se mue en violence, et l'effroi est de tous les plans. Peur de vieillir. Peur de mourir. Peur de se retrouver seul aussi : un soir d'orage, coiffé d'un chapeau de paille ridicule, Robert contemple, éperdu, sa maison envahie par les animaux que lui a achetés sa soeur, sa cinglée de soeur qui s'en va, elle, telle une héroïne de Tennessee Williams, vers une autre vie, vers un nouvel espoir qui sera forcément déçu. Car, avec sa caméra collée aux zigzags physiques et mentaux de ses personnages, Cassavetes n'a fait que poursuivre en fait chez lui et chez les autres, des rêves impossibles : la pureté inaccessible, l'innocence perdue.
Pierre Murat (Télérama)

Ciné classique
dimanche 24 septembre 2017 à 17h45

présenté par Louis Mathieu, président de Cinéma Parlant

Séance organisée en collaboration avec l'association Cinéma Parlant


LOVE STREAMS

de John Cassavetes

avec John Cassavetes, Gena Rowlands, Diahnne Abbott
USA - 1983 - 2h21 - VOST - Réédition - Version restaurée - Ours d'Or Berlin 1984

En amour, Sarah est passionnée, jalouse et possessive. Se sentant trahie par son mari et sa fille, elle débarque chez son frère Robert, riche écrivain accro à la débauche, alors que le fils de ce dernier vient de lui être confié. Dès qu’il la reconnaît, il se jette dans ses bras. Leur amour mutuel réussira-t-il à les apaiser ?

A PROPOS

Lui est un écrivain couvert de filles qui cherche le secret de la féminité jusque dans les boîtes gays. Elle, soeur jumelle de Mabel, la « femme sous influence », passe pour folle parce qu'elle croit, dur comme fer, que « l'amour est un torrent qui coule en continu sans jamais s'arrêter ». Robert et Sarah sont frère et soeur et, comme tous les héros de Cassavetes, insupportables, démunis, excentriques, égotistes, généreux et solitaires. Elle vient d'être plaquée par sa fille, qui a choisi de vivre avec son papa, nettement plus raisonnable. Lui hérite, pour quelques heures, d'un fils qu'il va traiter en adulte (avec des rapports qui évoquent ceux de Gena Rowlands et du petit garçon de Gloria).
De leur rencontre brève, inattendue et totalement burlesque, Cassavetes tire un film faussement improvisé, d'une tendresse et d'une cruauté mêlées, l'une et l'autre constamment à fleur de peau. Comme toujours chez lui, les êtres se déchirent dès lors qu'ils se caressent, la douceur se mue en violence, et l'effroi est de tous les plans. Peur de vieillir. Peur de mourir. Peur de se retrouver seul aussi : un soir d'orage, coiffé d'un chapeau de paille ridicule, Robert contemple, éperdu, sa maison envahie par les animaux que lui a achetés sa soeur, sa cinglée de soeur qui s'en va, elle, telle une héroïne de Tennessee Williams, vers une autre vie, vers un nouvel espoir qui sera forcément déçu. Car, avec sa caméra collée aux zigzags physiques et mentaux de ses personnages, Cassavetes n'a fait que poursuivre en fait chez lui et chez les autres, des rêves impossibles : la pureté inaccessible, l'innocence perdue.
Pierre Murat (Télérama)