ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

FAIS DE BEAUX RÊVES - Marco Bellocchio

A PROPOS

Sonder les mystères de la psyché de manière intelligente et sensuelle à la fois, c'est la griffe de Marco Bellocchio. Inspiré d'un livre de Massimo Gramellini (journaliste de La Stampa), Fais de beaux rêves est un film d'une simplicité limpide, autour d'une tragédie intime. Celle vécue par Massimo, un garçon de 9 ans, qui a une relation tendre et complice avec sa mère. On est en 1969, à Turin. Dans la première scène, on les voit danser un rock ensemble. Leur attachement est manifeste. Mais un voile d'ombre caresse ce chromo assumé. Cette mère meurt, une nuit, dans des circonstances obscures. Du moins pour l'enfant, auquel on cache la vérité. On lui dit d'abord qu'elle est à l'hôpital, puis qu'elle est partie au ­Paradis, où elle a été appelée par Dieu. Massimo n'accepte pas vraiment toutes ces versions, il questionne, se rebelle. C'est un garçon (Nicolò Cabras, formidable) dont le seul regard, noir et têtu, renferme ce qu'on aime tant chez Bellocchio : une âme belle et rebelle derrière les traits marqués d'un visage.

Devenu journaliste sportif, puis reporter de guerre, Massimo (Valerio Mastandrea) reste poursuivi par le sourire de sa mère. Comme l'appartement familial où il a continué de vivre avec son père doit être vendu, les souvenirs remontent, heureux ou malheureux. Que ce soit la sortie avec le père — décisive quant à sa future vocation — au stade du Torino (l'autre club de Turin, rival historique de la Juventus) ou une soirée devant la télévision qui diffuse la série Belphégor avec Juliette Gréco. Le cinéaste donne beaucoup d'intensité à ses vignettes fugitives. Le film ne cesse de faire des allers-retours entre les années 70, où Massimo est ado, et la fin des années 90, où le récit se construit autour des doutes et des peurs du ­héros : impressionnante séquence où Massimo, assailli par une crise d'angoisse, appelle l'hôpital et reprend peu à peu son souffle grâce aux consignes données par un médecin (Bérénice Bejo). Si Marco Bellocchio ne croit pas en Dieu (il dénonce une fois encore les méfaits et les mystifications de la religion), au moins croit-il dans la cure, l'amélioration de soi et du monde. Fais de beaux rêves, souvent poignant, aboutit à une sorte de délivrance, symbolisée par une danse endiablée — plus proche de Belphégor que de la foi chrétienne...

Jacques Morice (Télérama)

Cinélégende
mardi 12 décembre 2017 à 19h45

Présentation et débat en présence de Louis Mathieu, président de Cinéma Parlant et le Professeur Philippe Duverger, pédopsychiatre au CHU d'Angers.

Séance organisée en collaboration avec l'association Cinélégende


FAIS DE BEAUX RÊVES

de Marco Bellocchio

avec Barbara Ronchi, Bérénice Bejo, Dario Dal Pero
ITALIE - 2016 - 2h13 - VOST - Cannes 2016

Turin, 1969. Massimo, un jeune garçon de neuf ans, perd sa mère dans des circonstances mystérieuses. Quelques jours après, son père le conduit auprès d'un prêtre qui lui explique qu'elle est désormais au Paradis. Massimo refuse d'accepter cette disparition brutale.
Année 1990. Massimo est devenu un journaliste accompli, mais son passé le hante. Alors qu'il doit vendre l'appartement de ses parents, les blessures de son enfance tournent à l'obsession… 

A PROPOS

Sonder les mystères de la psyché de manière intelligente et sensuelle à la fois, c'est la griffe de Marco Bellocchio. Inspiré d'un livre de Massimo Gramellini (journaliste de La Stampa), Fais de beaux rêves est un film d'une simplicité limpide, autour d'une tragédie intime. Celle vécue par Massimo, un garçon de 9 ans, qui a une relation tendre et complice avec sa mère. On est en 1969, à Turin. Dans la première scène, on les voit danser un rock ensemble. Leur attachement est manifeste. Mais un voile d'ombre caresse ce chromo assumé. Cette mère meurt, une nuit, dans des circonstances obscures. Du moins pour l'enfant, auquel on cache la vérité. On lui dit d'abord qu'elle est à l'hôpital, puis qu'elle est partie au ­Paradis, où elle a été appelée par Dieu. Massimo n'accepte pas vraiment toutes ces versions, il questionne, se rebelle. C'est un garçon (Nicolò Cabras, formidable) dont le seul regard, noir et têtu, renferme ce qu'on aime tant chez Bellocchio : une âme belle et rebelle derrière les traits marqués d'un visage.

Devenu journaliste sportif, puis reporter de guerre, Massimo (Valerio Mastandrea) reste poursuivi par le sourire de sa mère. Comme l'appartement familial où il a continué de vivre avec son père doit être vendu, les souvenirs remontent, heureux ou malheureux. Que ce soit la sortie avec le père — décisive quant à sa future vocation — au stade du Torino (l'autre club de Turin, rival historique de la Juventus) ou une soirée devant la télévision qui diffuse la série Belphégor avec Juliette Gréco. Le cinéaste donne beaucoup d'intensité à ses vignettes fugitives. Le film ne cesse de faire des allers-retours entre les années 70, où Massimo est ado, et la fin des années 90, où le récit se construit autour des doutes et des peurs du ­héros : impressionnante séquence où Massimo, assailli par une crise d'angoisse, appelle l'hôpital et reprend peu à peu son souffle grâce aux consignes données par un médecin (Bérénice Bejo). Si Marco Bellocchio ne croit pas en Dieu (il dénonce une fois encore les méfaits et les mystifications de la religion), au moins croit-il dans la cure, l'amélioration de soi et du monde. Fais de beaux rêves, souvent poignant, aboutit à une sorte de délivrance, symbolisée par une danse endiablée — plus proche de Belphégor que de la foi chrétienne...

Jacques Morice (Télérama)



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