ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

MAX ET LES MAXIMONSTRES - Spike Jonze

A PROPOS

Un rêve de gamin : s'enfuir pour de vrai, loin des parents qui ne vous comprennent pas, vers une terre inconnue, peuplée, pourquoi pas ?, de sept créatures bipèdes au look variable mais hirsute, des maximonstres (des « choses sauvages » en anglais) qui parlent comme vous et moi. Se réinventer avec elles une famille, mais aussi devenir leur roi, visiter son royaume et construire, en terre et en bois, le plus grand, le plus beau des forts que l'on puisse imaginer... Un autre rêve de gamin : s'emparer du livre qui a bercé son enfance, un court récit imagé, mystérieux comme un poème, Max et les Maximonstres, de Maurice Sendak. Et en faire un film qui capterait mieux qu'aucun autre l'imaginaire de l'enfance : la capacité à mêler intimement réalité et monde inventé, à passer en un éclair de l'un à l'autre, comme du désir au rejet de la famille... Max, le personnage, et Spike Jonze, le réalisateur, même combat ?

Les créatures qu'ils ont tous deux inventées nous touchent parce qu'elles nous ressemblent beaucoup - bec, cornes et pelage en moins : ce sont des adultes fantasmés par un enfant. Avec un sous-texte qui balise leur mystérieuse organisation sociale (L'Ile aux enfants, revu par l'anthropologie) : on y lit les ravages du sentiment amoureux (le dépit n'est jamais loin), la logique d'appartenance au groupe et la peur d'en être exclu, et, surtout, la conscience diffuse mais tragique de la brièveté des choses. Avant sa fugue, dans le monde réel, Max a reçu d'un prof un peu inconscient la nouvelle que le soleil mourrait un jour. Mais n'ayez crainte, ajoutait l'enseignant, ce sera longtemps après la disparition de l'humanité... Cette leçon cruelle nimbe peu à peu le film d'une mélancolie puissante. Et quand Douglas, le maximonstre oiseau, perd une aile et que juste un peu de sable s'écoule de son épaule, une chape de mort recouvre les bébêtes qu'on croyait indestructibles.

C'est une fable pour enfant triste, donc. Il faudrait la voir en famille, et même empilés les uns sur les autres comme jouent et dorment les maximonstres pour avoir moins peur. Il faudrait la savourer tant que le soleil brille encore.

Aurélien Ferenczi (Télérama)

Séance spéciale
jeudi 23 février 2017 à 13h30

présentée par
Andreas Lemaire, libraire à Myriagone
Simon Astié, réalisateur plasticien
suivie d’une discussion libre à la librairie Myriagone

en lien avec l'opéra LITTLE NEMO de David Chaillou, Olivier Balazuc et Arnaud Delalande
programmé par Angers Nantes Opéra au Grand Théâtre d'Angers les mercredi 22 mars à 15h, vendredi 24 mars à 20h.
http://www.angers-nantes-opera.com/nemo.html
Pour l'opéra : tarifs et réservations pour les groupes : laizeau@smano.eu

à partir de 8 ans

Séance organisée en lien avec l'opéra LITTLE NEMO de David Chaillou, Olivier Balazuc et Arnaud Delalande programmé par Angers Nantes Opéra au Grand Théâtre d'Angers les mercredi 22 mars à 15h, vendredi 24 mars à 20h.
http://www.angers-nantes-opera.com/nemo.html
Pour l'opéra : tarifs et réservations pour les groupes : laizeau@smano.eu


MAX ET LES MAXIMONSTRES

de Spike Jonze

avec Paul Dano, Max Records, Catherine Keener
USA - 2009 - 1h34 - Version française

Max, un garçon sensible et exubérant qui se sent incompris chez lui, s'évade là où se trouvent les maximonstres. Il atterrit sur une île où il rencontre de mystérieuses et étranges créatures, aux émotions sauvages et aux actions imprévisibles. Les maximonstres attendent désespérément un leader pour les guider, et Max rêve d'un royaume sur lequel régner. Lorsque Max est couronné roi, il promet de créer un monde où chacun trouvera le bonheur. Max découvre vite toutefois que régner sur un royaume n'est pas chose aisée et que ses relations avec les autres sont plus compliquées qu'il ne l'imaginait au départ...

http://wwws.warnerbros.fr/wherethewildthingsare/

A PROPOS

Un rêve de gamin : s'enfuir pour de vrai, loin des parents qui ne vous comprennent pas, vers une terre inconnue, peuplée, pourquoi pas ?, de sept créatures bipèdes au look variable mais hirsute, des maximonstres (des « choses sauvages » en anglais) qui parlent comme vous et moi. Se réinventer avec elles une famille, mais aussi devenir leur roi, visiter son royaume et construire, en terre et en bois, le plus grand, le plus beau des forts que l'on puisse imaginer... Un autre rêve de gamin : s'emparer du livre qui a bercé son enfance, un court récit imagé, mystérieux comme un poème, Max et les Maximonstres, de Maurice Sendak. Et en faire un film qui capterait mieux qu'aucun autre l'imaginaire de l'enfance : la capacité à mêler intimement réalité et monde inventé, à passer en un éclair de l'un à l'autre, comme du désir au rejet de la famille... Max, le personnage, et Spike Jonze, le réalisateur, même combat ?

Les créatures qu'ils ont tous deux inventées nous touchent parce qu'elles nous ressemblent beaucoup - bec, cornes et pelage en moins : ce sont des adultes fantasmés par un enfant. Avec un sous-texte qui balise leur mystérieuse organisation sociale (L'Ile aux enfants, revu par l'anthropologie) : on y lit les ravages du sentiment amoureux (le dépit n'est jamais loin), la logique d'appartenance au groupe et la peur d'en être exclu, et, surtout, la conscience diffuse mais tragique de la brièveté des choses. Avant sa fugue, dans le monde réel, Max a reçu d'un prof un peu inconscient la nouvelle que le soleil mourrait un jour. Mais n'ayez crainte, ajoutait l'enseignant, ce sera longtemps après la disparition de l'humanité... Cette leçon cruelle nimbe peu à peu le film d'une mélancolie puissante. Et quand Douglas, le maximonstre oiseau, perd une aile et que juste un peu de sable s'écoule de son épaule, une chape de mort recouvre les bébêtes qu'on croyait indestructibles.

C'est une fable pour enfant triste, donc. Il faudrait la voir en famille, et même empilés les uns sur les autres comme jouent et dorment les maximonstres pour avoir moins peur. Il faudrait la savourer tant que le soleil brille encore.

Aurélien Ferenczi (Télérama)