ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

KUBO ET L'ARMURE MAGIQUE - Travis Knight

A PROPOS

Il était, encore une fois, un jeune garçon lancé dans une quête initiatique. Ni le premier, ni le dernier héros de cinéma à affronter monstres et merveilles, énigmes et sortilèges. Pourtant, Kubo est unique. Ce drôle de gamin borgne, d'apparence fragile, tout fluet dans son kimono rouge, dispose d'un pouvoir inédit. Il lui suffit de pincer les cordes de son shamisen — sorte de grand luth au manche effilé — pour que de banales feuilles de papier coloré frémissent, se plient, se cornent et s'enroulent toutes seules, soudain transformées en vivants origamis. Farouches samouraïs, bestioles cocasses, chimères inquiétantes, tout un peuple minuscule se déploie alors en trois dimensions, obéissant aux vibrations de l'imaginaire.

Bref, Kubo exerce la même magie puissante et délicate que ses créateurs, les artistes du studio américain Laika. Il fait de l'animation. C'est la plus belle idée du conte : évoquer, au coeur même de l'histoire, cet art d'insuffler une âme à la matière, ce petit miracle qui fait surgir un univers fabuleux d'un bric-à-brac d'objets, de textures et de poupées, amoureusement façonnés. A base de marionnettes, le film réussit en effet l'exploit de nous faire oublier la technique (mélange de bricolage et de high-tech) aussi bien que l'échelle miniature de ses marionnettes et de ses décors : Kubo est une aventure à grand spectacle, dans un Japon médiéval rêvé, foisonnant de palais et de reliefs vertigineux, de vagues gigantesques et de forêts profondes. Chaque étape du voyage est un éblouissement visuel ; chaque cadre, une prouesse de minutie. A commencer par le village chatoyant où le héros vient tous les jours exercer son étrange talent, en bateleur de rue, devant une foule fascinée. Le soir, il se dépêche de s'en retourner tout en haut d'une falaise contre l'océan, dans la grotte qu'il partage avec sa mère. Cette dernière, une longue dame brune, recluse et transie, lui a bien recommandé de s'abriter avant la tombée de la nuit.

De quelle force maléfique se cachent-ils tous deux depuis toujours ? Et comment lui échapper, le soir fatal où ils sont découverts ? La réponse se dévoile peu à peu au gré d'une épopée aux reflets à la fois intimistes et surnaturels, à la poursuite d'un secret de famille aux dimensions mythologiques. Aidé par deux compagnons d'armes attachants et cocasses — un singe protecteur, sorte de petite divinité tutélaire, et un samouraï-scarabée ballot et touchant —, Kubo suit l'itinéraire balisé de toute bonne quête héroïque (attaques de monstres, camping sauvage et autres péripéties), à la poursuite de la fameuse armure magique. Mais le studio Laika (dont on avait jadis adoré l'étrange Coraline) sait tisser de fil d'or cette trame classique. Même les méchants sont magnifiques (mention spéciale aux soeurs jumelles aux allures d'oiseaux de malheur et aux masques identiques) et leurs motivations sont plus riches, plus complexes qu'à l'ordinaire. Au creux de cette trépidante aventure, qui réjouira tous les publics, se déploie aussi une belle et riche parabole sur la filiation et la résilience, sur la nécessité de se libérer du passé pour bien grandir.
Cécile Mury (Télérama)

Ciné goûter
vendredi 24 février 2017 à 15h30

à partir de 10 ans

3,50 euros la séance pour tous avec le PASS dans Télérama et sur Télérama.fr

Séance organisée en collaboration avec Cinéma Parlant et Kidiklik


KUBO ET L'ARMURE MAGIQUE

de Travis Knight

Film d'animation
USA - 2016 - 1h42 - version française

Kubo est un être aussi intelligent que généreux, qui gagne chichement sa vie en sa qualité de conteur, dans un village de bord de mer. Cette petite vie tranquille, ainsi que celle de ses compagnons Hosato, Hashi et Kamekichi va être bouleversée quand par erreur il invoque un démon du passé. Surgissant des nues cet esprit malfaisant va abattre son courroux sur le village afin d’appliquer une vindicte ancestrale.
Dans sa fuite, Kubo fait équipe avec Monkey et Beetle, pour se lancer dans une épopée palpitante afin de sauver sa famille et percer le secret de la chute de son père, le plus grand samouraï que le monde ait jamais connu. À l’aide de son Shamisen- un instrument musical magique-il va affronter toutes sortes de dieux et de monstres, notamment le terrible Moon King assoiffé de vengeance ainsi que les affreuses sœurs jumelles afin de dénouer le mystère de son héritage, réunir sa famille et accomplir sa destinée héroïque.

https://www.facebook.com/Kubo.lefilm/?brand_redir=715110418607523

A PROPOS

Il était, encore une fois, un jeune garçon lancé dans une quête initiatique. Ni le premier, ni le dernier héros de cinéma à affronter monstres et merveilles, énigmes et sortilèges. Pourtant, Kubo est unique. Ce drôle de gamin borgne, d'apparence fragile, tout fluet dans son kimono rouge, dispose d'un pouvoir inédit. Il lui suffit de pincer les cordes de son shamisen — sorte de grand luth au manche effilé — pour que de banales feuilles de papier coloré frémissent, se plient, se cornent et s'enroulent toutes seules, soudain transformées en vivants origamis. Farouches samouraïs, bestioles cocasses, chimères inquiétantes, tout un peuple minuscule se déploie alors en trois dimensions, obéissant aux vibrations de l'imaginaire.

Bref, Kubo exerce la même magie puissante et délicate que ses créateurs, les artistes du studio américain Laika. Il fait de l'animation. C'est la plus belle idée du conte : évoquer, au coeur même de l'histoire, cet art d'insuffler une âme à la matière, ce petit miracle qui fait surgir un univers fabuleux d'un bric-à-brac d'objets, de textures et de poupées, amoureusement façonnés. A base de marionnettes, le film réussit en effet l'exploit de nous faire oublier la technique (mélange de bricolage et de high-tech) aussi bien que l'échelle miniature de ses marionnettes et de ses décors : Kubo est une aventure à grand spectacle, dans un Japon médiéval rêvé, foisonnant de palais et de reliefs vertigineux, de vagues gigantesques et de forêts profondes. Chaque étape du voyage est un éblouissement visuel ; chaque cadre, une prouesse de minutie. A commencer par le village chatoyant où le héros vient tous les jours exercer son étrange talent, en bateleur de rue, devant une foule fascinée. Le soir, il se dépêche de s'en retourner tout en haut d'une falaise contre l'océan, dans la grotte qu'il partage avec sa mère. Cette dernière, une longue dame brune, recluse et transie, lui a bien recommandé de s'abriter avant la tombée de la nuit.

De quelle force maléfique se cachent-ils tous deux depuis toujours ? Et comment lui échapper, le soir fatal où ils sont découverts ? La réponse se dévoile peu à peu au gré d'une épopée aux reflets à la fois intimistes et surnaturels, à la poursuite d'un secret de famille aux dimensions mythologiques. Aidé par deux compagnons d'armes attachants et cocasses — un singe protecteur, sorte de petite divinité tutélaire, et un samouraï-scarabée ballot et touchant —, Kubo suit l'itinéraire balisé de toute bonne quête héroïque (attaques de monstres, camping sauvage et autres péripéties), à la poursuite de la fameuse armure magique. Mais le studio Laika (dont on avait jadis adoré l'étrange Coraline) sait tisser de fil d'or cette trame classique. Même les méchants sont magnifiques (mention spéciale aux soeurs jumelles aux allures d'oiseaux de malheur et aux masques identiques) et leurs motivations sont plus riches, plus complexes qu'à l'ordinaire. Au creux de cette trépidante aventure, qui réjouira tous les publics, se déploie aussi une belle et riche parabole sur la filiation et la résilience, sur la nécessité de se libérer du passé pour bien grandir.
Cécile Mury (Télérama)