ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

STAND - Jonathan Taïeb

A PROPOS

Stand appartient aux œuvres militantes. Au-delà de la simple communauté homosexuelle, brimée par l’état russe via une législation lui interdisant toute manifestation affective en public, humiliée par l’assimilation nocive faite avec la pédophilie, tabassée par des groupuscules d’extrême droite, voire parfois, en fonction des rencontres, mise à mort dans l’indifférence des autorités, le film se veut porter un cri d’alarme citoyen.
Le cinéaste Jonathan Taieb invite le spectateur à agir. L’interaction sur les réseaux sociaux, le téléchargement d’une application, le partenariat avec Amnesty International, et le titre monosyllabique magnifique, en forme d’injonction...tout nous exhorte à sortir de notre confort quotidien pour nous intéresser de plus près aux droits bafoués des minorités, de façon plus générale.

Le cinéaste, Jonathan Taieb, a franchi le pas du combat avec une caméra qui ose briser les tabous, s’aventurant pour le tournage en territoire hostile, l’Ukraine dont les décors tristes ressemblent étrangement à certains quartiers de Moscou. Mise en boîte en secret, avec en tête d’affiche un acteur russe vivant en France, et donc parfaitement bilingue, cette charge contre les discriminations haineuses a depuis provoqué le courroux de certaines instances russes qui n’ont guère accepté cet appel fait à la communauté mondiale en faveur des droits de l’homme. L’artiste engagé est désormais persona non grata en Russie.
Stand est un film intense. Intense dans son approche documentaire de film miroir qui nous renvoie à nous-mêmes et donc à notre silence, pesant dans son enquête réfrigérante de film ténébreux qui s’achève in fine en "survival" glaçant d’une grande violence psychologique lors d’une ultime séquence qui marque les esprits.
En mettant en scène l’enquête d’Anton, personnage impliqué dans le social et en particulier l’aide à domicile aux personnages âgées, un jeune homme rongé par la culpabilité de ne pas être intervenu lors de l’agression d’un homosexuel, finalement retrouvé mort peu après, Taieb filme paradoxalement la norme dans un environnement naturaliste. Anton est en couple ; le jeune homme est simple, courageux, actif dans une société où le rejet de l’autre peut être protéiforme. Sa vie bascule irrémédiablement quand il réalise pleinement que l’autre, c’est lui, et qu’il se doit d’agir. Ce soir-là, il aurait très bien pu se retrouver dans la peau de la victime, roué de coups, gisant à moitié mort sur le bitume.

L’entêtement du jeune homme, dont la détermination prend peu à peu la forme d’un suicide orchestré, est total quand il réalise que l’injustice naît des rancœurs et des haines institutionnalisés par l’état. Le meurtre évacué des priorités de la police rend légitime les tortures infligées par ces militants d’extrême droit, ce qui va conférer un caractère particulièrement malaisé à la dernière partie, elle aussi d’une intensité poignante.
L’haro sur la discrimination n’en est que plus fort ; l’intolérance d’état conduit aux dérives de milices citoyennes, viles actions de groupes ou de meutes, quand une grande partie de la population refuse de réagir. Le crime qui ouvre le film n’est ainsi pas reconnu comme une crime homophobe... Tout est dissimulé ; le non-dit donne du poids aux bourreaux, insidieusement invités à recommencer, tant l’inaction affichée des autorités ouvre la porte à davantage d’actes barbares.

Ironiquement, Stand démarrera sa lutte en France le 24 juin, la semaine correspondant à la Marche des Fiertés. Ce n’est pas une coïncidence, son impact médiatique et sociétale serviront de contre-poids aux dernières manifestations homosexuelles en Russie -interdites par les municipalités locales- ou en Ukraine, qui se sont achevées, à quelques milliers de kilomètres de chez nous, dans les invectives et le sang.
aVoir-aLire.com s’associe à la sortie militante de cette oeuvre dérangeante qui ouvre la réflexion au cœur de notre nation, elle-même caution à des relents radicaux toujours plus nauséabonds. Bref, une admirable invitation à l’action citoyenne.

Frédéric Mignard (aVoirAlire.com)

Soirée rencontre
mardi 24 mai 2016 à 20h15

En présence de Eleonora Zbanke, réalisatrice et militante russe


STAND

de Jonathan Taïeb

avec Renat Shuteev, Andrey Kurganov, Andrey Koshman
FRANCE - RUSSIE - UKRAINE - 2015 - 1h27 - VOST

A Moscou, un jeune couple, Anton et Vlad, est témoin passif d’une agression. Plus tard, ils apprennent qu’un crime homophobe a été commis au même moment et au même endroit. Aussitôt, Anton décide de lancer une enquête, mais sa soif de vérité n’a d’égal que les peurs et l’amour de Vlad. La quête qu’ils vont mener les conduit vers un avenir incertain. 
https://www.facebook.com/filmstand

A PROPOS

Stand appartient aux œuvres militantes. Au-delà de la simple communauté homosexuelle, brimée par l’état russe via une législation lui interdisant toute manifestation affective en public, humiliée par l’assimilation nocive faite avec la pédophilie, tabassée par des groupuscules d’extrême droite, voire parfois, en fonction des rencontres, mise à mort dans l’indifférence des autorités, le film se veut porter un cri d’alarme citoyen.
Le cinéaste Jonathan Taieb invite le spectateur à agir. L’interaction sur les réseaux sociaux, le téléchargement d’une application, le partenariat avec Amnesty International, et le titre monosyllabique magnifique, en forme d’injonction...tout nous exhorte à sortir de notre confort quotidien pour nous intéresser de plus près aux droits bafoués des minorités, de façon plus générale.

Le cinéaste, Jonathan Taieb, a franchi le pas du combat avec une caméra qui ose briser les tabous, s’aventurant pour le tournage en territoire hostile, l’Ukraine dont les décors tristes ressemblent étrangement à certains quartiers de Moscou. Mise en boîte en secret, avec en tête d’affiche un acteur russe vivant en France, et donc parfaitement bilingue, cette charge contre les discriminations haineuses a depuis provoqué le courroux de certaines instances russes qui n’ont guère accepté cet appel fait à la communauté mondiale en faveur des droits de l’homme. L’artiste engagé est désormais persona non grata en Russie.
Stand est un film intense. Intense dans son approche documentaire de film miroir qui nous renvoie à nous-mêmes et donc à notre silence, pesant dans son enquête réfrigérante de film ténébreux qui s’achève in fine en "survival" glaçant d’une grande violence psychologique lors d’une ultime séquence qui marque les esprits.
En mettant en scène l’enquête d’Anton, personnage impliqué dans le social et en particulier l’aide à domicile aux personnages âgées, un jeune homme rongé par la culpabilité de ne pas être intervenu lors de l’agression d’un homosexuel, finalement retrouvé mort peu après, Taieb filme paradoxalement la norme dans un environnement naturaliste. Anton est en couple ; le jeune homme est simple, courageux, actif dans une société où le rejet de l’autre peut être protéiforme. Sa vie bascule irrémédiablement quand il réalise pleinement que l’autre, c’est lui, et qu’il se doit d’agir. Ce soir-là, il aurait très bien pu se retrouver dans la peau de la victime, roué de coups, gisant à moitié mort sur le bitume.

L’entêtement du jeune homme, dont la détermination prend peu à peu la forme d’un suicide orchestré, est total quand il réalise que l’injustice naît des rancœurs et des haines institutionnalisés par l’état. Le meurtre évacué des priorités de la police rend légitime les tortures infligées par ces militants d’extrême droit, ce qui va conférer un caractère particulièrement malaisé à la dernière partie, elle aussi d’une intensité poignante.
L’haro sur la discrimination n’en est que plus fort ; l’intolérance d’état conduit aux dérives de milices citoyennes, viles actions de groupes ou de meutes, quand une grande partie de la population refuse de réagir. Le crime qui ouvre le film n’est ainsi pas reconnu comme une crime homophobe... Tout est dissimulé ; le non-dit donne du poids aux bourreaux, insidieusement invités à recommencer, tant l’inaction affichée des autorités ouvre la porte à davantage d’actes barbares.

Ironiquement, Stand démarrera sa lutte en France le 24 juin, la semaine correspondant à la Marche des Fiertés. Ce n’est pas une coïncidence, son impact médiatique et sociétale serviront de contre-poids aux dernières manifestations homosexuelles en Russie -interdites par les municipalités locales- ou en Ukraine, qui se sont achevées, à quelques milliers de kilomètres de chez nous, dans les invectives et le sang.
aVoir-aLire.com s’associe à la sortie militante de cette oeuvre dérangeante qui ouvre la réflexion au cœur de notre nation, elle-même caution à des relents radicaux toujours plus nauséabonds. Bref, une admirable invitation à l’action citoyenne.

Frédéric Mignard (aVoirAlire.com)