ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

VENGO - Tony Gatlif

A PROPOS

Plus que le Sud, c'est, pour emprunter l'expression de Tony Gatlif lui-même, le « Sud Sud ». Mieux que l'Andalousie, sa quintessence. Soleil vertical, chaleur et poussière, familles, fiestas et fatum... Flamenco. Tony Gatlif a tourné un film flamenco. Encore fallait-il que cela ne reste pas une pieuse intention, ou un « concept », comme on dit dans la communication... Or, non seulement Gatlif a pour lui ses origines (l'Andalousie est le berceau lointain de sa famille gitane), mais, surtout, il évite absolument les pièges du ciné-tourisme. Dans Vengo, la musique populaire andalouse n'est jamais décorative. Elle est un personnage de premier plan ­ et l'unique vedette de la longue scène d'ouverture, avant le déclenchement de la fiction. Elle est aussi le choeur antique d'une tragédie ultraméridionale, aussi simple et archétypale qu'un livret d'opéra. C'est donc une histoire de deuil impossible, d'honneur et de vengeance. Caco l'Andalou, qui ressemble à Tony Gatlif comme un demi-frère, pleure feu sa fille Pepa dans les fêtes musicales, accompagné de son jeune neveu Diego, un jeune handicapé exubérant. Au fil de ces nuits chaudes et arrosées, peuplées de danseuses, de veuves toujours en prière et de demi-mafieux, il apparaît que la famille de Caco a une dette de sang envers le clan rival, les Caravaca, et que quelqu'un devra payer... C'est tout et cela suffit puisque, plus que cette intrigue aux accents archaïques, c'est le flamenco qui embrase le film et, peu à peu, soumet le spectateur à ses sortilèges. En live ou en cassette, à fond dans les Mercedes volées, en plein no man's land, c'est la même chanson qui répète : « Je suis de nulle part / Je n'ai pas de pays / Je n'ai pas de patrie »... Tony Gatlif est heureusement incorrigible. Même lorsqu'il signe un film « sédentaire », le réalisateur des Princes fait tonner la complainte viscérale et déchirante de l'éternel déraciné. Pour cela, son cinéma brut et cru ne ressemble à aucun autre, et tant pis si certains en concluent : à pas grand-chose... Cette fois encore, tandis qu'il renoue avec sa veine la plus personnelle, la plus tsigane, celle de Latcho drom et de Gadgo dilo, qui l'aime le suive - Louis Guichard (Télérama)

Cinélégende
mardi 12 février 2013 à 20h15

Présentation et débat en présence de André Charbonneau, compositeur-guitariste spécialisé dans le flamenco

Soirée organisée en collaboration avec l'association Cinélégende


VENGO

de Tony Gatlif

avec Antonio Canales,Orestes Villasan Rodriguez, Antonio Perez Dechent
France - Espagne - 1h30 - 2000 - César de la Meilleure musique 2001

Caco, un Andalou, n'arrive pas à faire le deuil de sa fille. Il noie son chagrin dans des fêtes musicales, accompagné de son neveu Diego, dont le handicap physique n'empêche pas la passion pour les femmes et le flamenco. La famille de Caco a une dette de sang envers la famille des Caravaca. Quelqu'un devra payer. 

http://www.cinelegende.fr/archive/programme2012-3/film01_13.html

A PROPOS

Plus que le Sud, c'est, pour emprunter l'expression de Tony Gatlif lui-même, le « Sud Sud ». Mieux que l'Andalousie, sa quintessence. Soleil vertical, chaleur et poussière, familles, fiestas et fatum... Flamenco. Tony Gatlif a tourné un film flamenco. Encore fallait-il que cela ne reste pas une pieuse intention, ou un « concept », comme on dit dans la communication... Or, non seulement Gatlif a pour lui ses origines (l'Andalousie est le berceau lointain de sa famille gitane), mais, surtout, il évite absolument les pièges du ciné-tourisme. Dans Vengo, la musique populaire andalouse n'est jamais décorative. Elle est un personnage de premier plan ­ et l'unique vedette de la longue scène d'ouverture, avant le déclenchement de la fiction. Elle est aussi le choeur antique d'une tragédie ultraméridionale, aussi simple et archétypale qu'un livret d'opéra. C'est donc une histoire de deuil impossible, d'honneur et de vengeance. Caco l'Andalou, qui ressemble à Tony Gatlif comme un demi-frère, pleure feu sa fille Pepa dans les fêtes musicales, accompagné de son jeune neveu Diego, un jeune handicapé exubérant. Au fil de ces nuits chaudes et arrosées, peuplées de danseuses, de veuves toujours en prière et de demi-mafieux, il apparaît que la famille de Caco a une dette de sang envers le clan rival, les Caravaca, et que quelqu'un devra payer... C'est tout et cela suffit puisque, plus que cette intrigue aux accents archaïques, c'est le flamenco qui embrase le film et, peu à peu, soumet le spectateur à ses sortilèges. En live ou en cassette, à fond dans les Mercedes volées, en plein no man's land, c'est la même chanson qui répète : « Je suis de nulle part / Je n'ai pas de pays / Je n'ai pas de patrie »... Tony Gatlif est heureusement incorrigible. Même lorsqu'il signe un film « sédentaire », le réalisateur des Princes fait tonner la complainte viscérale et déchirante de l'éternel déraciné. Pour cela, son cinéma brut et cru ne ressemble à aucun autre, et tant pis si certains en concluent : à pas grand-chose... Cette fois encore, tandis qu'il renoue avec sa veine la plus personnelle, la plus tsigane, celle de Latcho drom et de Gadgo dilo, qui l'aime le suive - Louis Guichard (Télérama)



Cinélégende - SAISON 2023-2024
lundi 2 octobre à 20h00
THE PROGRAM de Stephen Frears
lundi 4 décembre à 20h00
BIG EYES de Tim Burton
lundi 1 janvier à 20h00
GILDA de Charles Vidor
lundi 19 février à 20h00
SHUTTER ISLAND de Martin Scorsese