ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
"Ondine", le miracle aquatique de Christian Petzold
Le réalisateur allemand Christian Petzold signe un conte de fée moderne et une sublime histoire d’amour
D’abord le silence puis des applaudissements nourris souvent les yeux embués de larmes. Le public berlinois a réservé un magnifique accueil à «Ondine» le nouveau film de Christian Petzold. Le réalisateur allemand chef de file de l’école de Berlin (Maren Ade, Ulrich Köhler…), à qui l’on doit déjà «Barbara» et «Transit» notamment, signe peut-être son film le plus accessible. Une sublime histoire d’amour qui s’accompagne aussi d’une réflexion sur la ville et les mythes et les légendes.
«Avec Franz (Rogowksi) et Paula (Beer), nous fêtions le dernier jour de tournage de Transit dans une pizzeria. Nous étions nostalgiques et c’est alors que j’ai raconté l’histoire d’Ondine, la naïade amoureuse des hommes», a expliqué Christian Petzold. «Je suis un charlatan, j’ai fait croire à mes acteurs que j’avais un scénario, mais ce jour-là j’ai improvisé comme dans une Jam Session». Bien sûr, le cinéaste avait déjà idées en tête pour la mise en scène.
«Nous avions dessiné un storyboard pour les scènes sous l’eau, un monde vraiment magique sur le papier. J’avais en tête "Gangs of New York" de Martin Scorsese et je voulais construire ce monde en dur, avec des turbines, des plantes aquatiques, des murs, avec mes acteurs qui font de la plongée dans ce décor. Enfant, j’avais été marqué par «Vingt mille lieux sous les mers, un de mes films préférés avec Kirk Douglas, qui hélas est parti trop tôt (rires). J’avais aussi adoré «La créature du Lagon noir» et toute cette magie de conte de fée.»
Bien sûr, Christian Petzold inscrit son histoire d’amour aquatique dans le monde contemporain. Ondine est la conservatrice d’un musée sur l’architecture de Berlin et ses monologues éclairent sur la métaphore du film. «Paula Beer avait seize pages de monologue à jouer, son texte donne vie, corps et âme à cette maquette et à cette ville qui repose sur de l’eau, sur des marécages. Berlin n'a pas de mythe fondateur, ce sont les marchands et les visiteurs qui ont forgé sa légende», a souligné le réalisateur. «Les contes de fées parviennent à recréer un monde où les souhaits peuvent se réaliser, et à mes yeux c’est aussi ça le cinéma.»
Yannick Vely (Paris Match)
Avant-première / Les ateliers d'Angers
lundi 24 août
2020 à 20h15
Soirée organisée dans le cadre des Ateliers d'Angers en collaboration avec l'association "Premiers Plans"
ONDINE
de Christian Petzold
avec Paula Beer, Franz Rogowski, Maryam Zaree
ALLEMAGNE - FRANCE - 2020 - 1h29 - Ours d'Argent de la Meilleure actrice & Grand Prix de la Critique Internationale Berlin 2020
https://filmsdulosange.com/film/ondine/
A PROPOS
"Ondine", le miracle aquatique de Christian Petzold
Le réalisateur allemand Christian Petzold signe un conte de fée moderne et une sublime histoire d’amour
D’abord le silence puis des applaudissements nourris souvent les yeux embués de larmes. Le public berlinois a réservé un magnifique accueil à «Ondine» le nouveau film de Christian Petzold. Le réalisateur allemand chef de file de l’école de Berlin (Maren Ade, Ulrich Köhler…), à qui l’on doit déjà «Barbara» et «Transit» notamment, signe peut-être son film le plus accessible. Une sublime histoire d’amour qui s’accompagne aussi d’une réflexion sur la ville et les mythes et les légendes.
«Avec Franz (Rogowksi) et Paula (Beer), nous fêtions le dernier jour de tournage de Transit dans une pizzeria. Nous étions nostalgiques et c’est alors que j’ai raconté l’histoire d’Ondine, la naïade amoureuse des hommes», a expliqué Christian Petzold. «Je suis un charlatan, j’ai fait croire à mes acteurs que j’avais un scénario, mais ce jour-là j’ai improvisé comme dans une Jam Session». Bien sûr, le cinéaste avait déjà idées en tête pour la mise en scène.
«Nous avions dessiné un storyboard pour les scènes sous l’eau, un monde vraiment magique sur le papier. J’avais en tête "Gangs of New York" de Martin Scorsese et je voulais construire ce monde en dur, avec des turbines, des plantes aquatiques, des murs, avec mes acteurs qui font de la plongée dans ce décor. Enfant, j’avais été marqué par «Vingt mille lieux sous les mers, un de mes films préférés avec Kirk Douglas, qui hélas est parti trop tôt (rires). J’avais aussi adoré «La créature du Lagon noir» et toute cette magie de conte de fée.»
Bien sûr, Christian Petzold inscrit son histoire d’amour aquatique dans le monde contemporain. Ondine est la conservatrice d’un musée sur l’architecture de Berlin et ses monologues éclairent sur la métaphore du film. «Paula Beer avait seize pages de monologue à jouer, son texte donne vie, corps et âme à cette maquette et à cette ville qui repose sur de l’eau, sur des marécages. Berlin n'a pas de mythe fondateur, ce sont les marchands et les visiteurs qui ont forgé sa légende», a souligné le réalisateur. «Les contes de fées parviennent à recréer un monde où les souhaits peuvent se réaliser, et à mes yeux c’est aussi ça le cinéma.»
Yannick Vely (Paris Match)