ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
La mer caresse les yeux, la mer caresse les corps. Tout comme l’éclat du sable blanc sur la plage. Le soleil brille et réchauffe la peau douce de l’adolescence, pont de pierre glacé menant à la fin de l’innocence. Voilà comment Nara Normande et Tião posent les bases d’un récit bien plus nuancé qu’il n’y paraît.
Ce n’est ni tout à fait la chronique d’un été, ni tout à fait celui de la jeunesse brésilienne, ni vraiment le portrait social du Brésil. Et ce n’est certainement pas tout cela à la fois.
Présenté à la Mostra de Venise 2023, où il concourrait pour le Prix Orizzonti, Sans Cœur est un film à la frontière extrême de toutes les thématiques qu’il aborde, les embrassant comme les tentacules de la pieuvre saisissent les proies et les poussent tranquillement vers la bouche de l’animal.
Le récit slalome entre réalisme et onirisme comme le condense en elle seule l’image de cette baleine échouée en pleine forêt, entretenant toute l’ambiguïté d’une intrigue douce-amère. La photographie chatoyante, aux couleurs vives, la nature luxuriante, les corps desquels émanent la singulière beauté latino-américaine, apaisent pour de faux et tranchent avec le quotidien tendu des protagonistes. Même le montage se fait discret pour mieux laisser place à la violence silencieuse, tapie dans l’ombre des sourires, des plongeons et des chaudes nuits de fête, prête à bondir à la moindre occasion : un regard, un geste, un mot. Une toile de maître fascinante et malaisante sur laquelle genres et sexualités, filmés à hauteur d’homme, se construisent.
Et au milieu coule une rivière : celle des rapports humains.
Pourquoi les autres la nomment-elle Sans Cœur ? C’est ce que se demande Tamara. Cette question n’est pas qu’affaire de curiosité. Elle est aussi le moyen pour l’héroïne de vivre intensément ses derniers moments au village, comme si elle devait mourir après, et pose peut-être les jalons d’une quête de soi plus profonde.
Aux frontières d’un réel aussi magnifique qu’éruptif, Tamara et Sans Cœur, unies par une complicité naissante dont la puissance confère presque au magique, s’extraient dans un monde qui n’appartient qu’à elles, fait de partage et de découverte, tandis que non loin de là, la réalité attend bien sagement de les rattraper.
Une œuvre sidérante de complexité en toute simplicité.
Arthur Champilou (avoiralire.com)
Soirée rencontre
mardi 11 juin
2024 à 20h00
en présence de l'association Les Angegouines
L’association collégiale des Angegouines est née en 2023 de la volonté de créer un espace sûr et accueillant pour les personnes LGBTQIA+ et de promouvoir l’interconnaissance et la solidarité entre les personnes se reconnaissant dans le collectif. Cette année, les Angegouines ont organisé plusieurs évènements festifs et visent à proposer de nouveaux événements conviviaux, pédagogiques et militants sur le territoire angevin.
Soirée organisée en collaboration avec l'asociation Les Angegouines dans le cadre du Mois des Fiertés
SANS COEUR
de Nara Normande & Tião
avec Maya de Vicq, Eduarda Samara, Alaylson Emanuel
BRÉSIL - 2023 - 1h35 - VOST - Venise 2023
Été 1996, un village de pêcheurs dans le Nordeste brésilien. Tamara profite de ses dernières semaines avant de partir à Brasilia pour ses études. Un jour, elle entend parler d'une adolescente surnommée « Sans Cœur » en raison d'une cicatrice qui traverse sa poitrine. Au cours de l'été, Tamara se sent de plus en plus attirée par cette jeune fille mystérieuse.
https://lesvalseurs.com/film/sans-coeur/
A PROPOS
La mer caresse les yeux, la mer caresse les corps. Tout comme l’éclat du sable blanc sur la plage. Le soleil brille et réchauffe la peau douce de l’adolescence, pont de pierre glacé menant à la fin de l’innocence. Voilà comment Nara Normande et Tião posent les bases d’un récit bien plus nuancé qu’il n’y paraît.
Ce n’est ni tout à fait la chronique d’un été, ni tout à fait celui de la jeunesse brésilienne, ni vraiment le portrait social du Brésil. Et ce n’est certainement pas tout cela à la fois.
Présenté à la Mostra de Venise 2023, où il concourrait pour le Prix Orizzonti, Sans Cœur est un film à la frontière extrême de toutes les thématiques qu’il aborde, les embrassant comme les tentacules de la pieuvre saisissent les proies et les poussent tranquillement vers la bouche de l’animal.
Le récit slalome entre réalisme et onirisme comme le condense en elle seule l’image de cette baleine échouée en pleine forêt, entretenant toute l’ambiguïté d’une intrigue douce-amère. La photographie chatoyante, aux couleurs vives, la nature luxuriante, les corps desquels émanent la singulière beauté latino-américaine, apaisent pour de faux et tranchent avec le quotidien tendu des protagonistes. Même le montage se fait discret pour mieux laisser place à la violence silencieuse, tapie dans l’ombre des sourires, des plongeons et des chaudes nuits de fête, prête à bondir à la moindre occasion : un regard, un geste, un mot. Une toile de maître fascinante et malaisante sur laquelle genres et sexualités, filmés à hauteur d’homme, se construisent.
Et au milieu coule une rivière : celle des rapports humains.
Pourquoi les autres la nomment-elle Sans Cœur ? C’est ce que se demande Tamara. Cette question n’est pas qu’affaire de curiosité. Elle est aussi le moyen pour l’héroïne de vivre intensément ses derniers moments au village, comme si elle devait mourir après, et pose peut-être les jalons d’une quête de soi plus profonde.
Aux frontières d’un réel aussi magnifique qu’éruptif, Tamara et Sans Cœur, unies par une complicité naissante dont la puissance confère presque au magique, s’extraient dans un monde qui n’appartient qu’à elles, fait de partage et de découverte, tandis que non loin de là, la réalité attend bien sagement de les rattraper.
Une œuvre sidérante de complexité en toute simplicité.
Arthur Champilou (avoiralire.com)