GUERRIÈRE - David Wnendt

A PROPOS

Elle a 20 ans, un minois de chat et une croix gammée sur la poitrine. Marisa est membre d'un groupe néonazi. Dans son quotidien, la bière pleut à verse et les coups partent vite. Le sparadrap sur son svastika, c'est bon pour la supérette de sa mère où elle aide comme caissière. Un jour, elle croise l'un de ces « métèques » qu'elle adore abhorrer.

En choisissant de raconter le parcours initiatique d'une « héroïne » parmi les brutes, David Wnendt creuse un angle inédit de la représentation des néonazis à l'écran. Tôt ou tard, Marisa et ses copines se heurteront à un paradoxe insurmontable : être une femme militante au sein d'un mouvement fondé sur la suprématie masculine. Domination des mâles d'un côté, « supériorité » des Blancs sur le reste du monde de l'autre : de là à imaginer un lien possible entre une nazillone et un réfugié afghan, il n'y avait qu'un pas que le réalisateur franchit. Au contact de l'autre, la xénophobie de Marisa (et la peur qui l'engendre) ne ­fera pas le poids.

Reste la peinture glaçante d'une jeunesse aussi enragée qu'égarée, survoltée par le discours de vieux barbons, nostalgiques du Reich. Certains affichent les symboles nazis — 88, croix celtiques et marteaux de Thor — comme on suit la mode. Pour ces hooligans, l'idéologie tient alors de caution politique. D'autres choisissent de cultiver leur haine en s'attaquant aux « coupables ». Et ceux-là iront jusqu'au bout.
Mathilde Blottière (Télérama)

Soirée rencontre
lundi 18 mai 2015 à 20h15

en présence de André Déchot, journaliste, ancien animateur de la commission Europe du réseau antifasciste Ras l'front et aujourd'hui, membre du groupe de travail « extrême droite » de la LDH

Soirée organisée en collaboration avec la Ligue des Droits de l'Homme


GUERRIÈRE

de David Wnendt

avec Alina Levshin, Jella Haase, Sayed Ahmad
Allemagne - 2012 - 1h40 - Version originale sous-titrée - Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement

Marisa, 20 ans, fait partie d'un gang de néo-nazis au nord de l'Allemagne. Tatouée de swastikas, le crâne rasé, elle déteste les étrangers, les juifs, les noirs et les flics, à ses yeux tous coupables du déclin de son pays et de la médiocrité de son existence. Manifestations de haine, violence et beuveries rythment son quotidien, jusqu'à l'arrivée en ville d'un réfugié afghan et l'irruption dans son gang d'une adolescente de 14 ans. Ces nouveaux venus mettent à mal le fanatisme de Marisa...
https://www.facebook.com/LDH49Angers?fref=ts

A PROPOS

Elle a 20 ans, un minois de chat et une croix gammée sur la poitrine. Marisa est membre d'un groupe néonazi. Dans son quotidien, la bière pleut à verse et les coups partent vite. Le sparadrap sur son svastika, c'est bon pour la supérette de sa mère où elle aide comme caissière. Un jour, elle croise l'un de ces « métèques » qu'elle adore abhorrer.

En choisissant de raconter le parcours initiatique d'une « héroïne » parmi les brutes, David Wnendt creuse un angle inédit de la représentation des néonazis à l'écran. Tôt ou tard, Marisa et ses copines se heurteront à un paradoxe insurmontable : être une femme militante au sein d'un mouvement fondé sur la suprématie masculine. Domination des mâles d'un côté, « supériorité » des Blancs sur le reste du monde de l'autre : de là à imaginer un lien possible entre une nazillone et un réfugié afghan, il n'y avait qu'un pas que le réalisateur franchit. Au contact de l'autre, la xénophobie de Marisa (et la peur qui l'engendre) ne ­fera pas le poids.

Reste la peinture glaçante d'une jeunesse aussi enragée qu'égarée, survoltée par le discours de vieux barbons, nostalgiques du Reich. Certains affichent les symboles nazis — 88, croix celtiques et marteaux de Thor — comme on suit la mode. Pour ces hooligans, l'idéologie tient alors de caution politique. D'autres choisissent de cultiver leur haine en s'attaquant aux « coupables ». Et ceux-là iront jusqu'au bout.
Mathilde Blottière (Télérama)