LES JOURS HEUREUX - Gilles Perret

A PROPOS

Comme le souligne très justement le réalisateur Gilles Perret dans son documentaire, il est aujourd’hui de bon ton lors d’un discours politique de se réclamer du CNR (Conseil National de la Résistance) y compris lorsque cette personnalité appartient à un parti dont la politique consiste à détruire une à une les propositions de ce conseil datant de 1943. L’auteur pose donc la question de savoir comment est né ce conseil ? Mais aussi quels sont les hommes qui en sont les fondateurs et quelles étaient les idées défendues par ces résistants ? Pour pouvoir y répondre de manière claire, le cinéaste revient pendant une heure complète sur l’histoire de ce mouvement intégrant différentes factions de la résistance française, ainsi que des membres de nombreux partis politiques de l’époque, le tout sous l’égide de Jean Moulin.
Grâce aux témoignages précieux d’anciens résistants comme Léon Landini, Raymond Aubrac ou encore Stéphane Hessel, le spectateur pourra se replonger dans l’histoire trouble de cette période, tandis que l’historien Laurent Douzou apporte un éclairage plus nuancé sur les dissensions à l’intérieur d’un conseil réunissant des hommes aux opinions si différentes les unes des autres. Effectivement, loin d’avoir été un long fleuve tranquille, la constitution de ce conseil, puis la création de son programme ont obéi à des impératifs liés à une situation exceptionnelle qui explique son ambition démesurée. Grâce à de nombreux documents d’époque, mais aussi à un nombre conséquent d’entretiens, Les jours heureux parvient à dresser un tableau très juste de cette magnifique aventure humaine et de ses objectifs humanistes.
Toutefois, le réalisateur ne se contente pas de faire revivre ce pan de notre histoire nationale puisqu’il consacre la dernière demi-heure du documentaire à l’héritage actuel du CNR, ou plus exactement aux atteintes portées par les différents gouvernements successifs contre l’Etat-providence institué en 1945. Aujourd’hui sous la domination de l’idéologie néo-libérale, l’Etat français brade peu à peu son modèle social sur l’autel de la compétitivité et de la mondialisation. C’est ce qu’entendait dénoncer un citoyen aussi engagé que Stéphane Hessel à travers sa brochure Indignez-vous. Le documentaire se fait donc clairement l’écho de cette contestation, en ne dissimulant pas son point de vue, plutôt marqué à gauche. On apprécie toutefois le fait d’avoir pris la peine d’interroger tous les acteurs de la vie politique actuelle (excepté l’extrême-droite) sur ce qu’ils pensent de l’héritage du CNR et si, selon eux, une nouvelle unité nationale serait possible de nos jours. Gilles Perret parvient ainsi à traiter l’intégralité de son sujet avec un certain sens de la globalité en établissant un nécessaire pont entre passé, présent et avenir.
Virgile Dumez (Avoiralire.com)

Soirée rencontre
mardi 13 septembre 2016 à 20h15

En présence de David Cayla des "Économistes Atterrés"



Avec des armes vous pouvez tuer des terroristes.
Avec l'éducation, vous pouvez tuer le terrorisme.

Malala, lauréate du prix Nobel de la paix

Soirée organisée en collaboration avec le collectif du 21 septembre




LES JOURS HEUREUX

de Gilles Perret

Documentaire
France - 2012 - 1h37

Quand l'utopie des Résistants devint réalité...
Entre mai 1943 et mars 1944, sur le territoire français encore occupé, seize hommes appartenant à tous les partis politiques, tous les syndicats et tous les mouvements de résistance vont changer durablement le visage de la France. Ils vont rédiger le programme du Conseil National de la Résistance intitulé magnifiquement : « Les jours heureux ».
Ce programme est encore au cœur du système social français puisqu’il a donné naissance à la sécurité sociale, aux retraites par répartition, aux comités d’entreprises, etc.

A PROPOS

Comme le souligne très justement le réalisateur Gilles Perret dans son documentaire, il est aujourd’hui de bon ton lors d’un discours politique de se réclamer du CNR (Conseil National de la Résistance) y compris lorsque cette personnalité appartient à un parti dont la politique consiste à détruire une à une les propositions de ce conseil datant de 1943. L’auteur pose donc la question de savoir comment est né ce conseil ? Mais aussi quels sont les hommes qui en sont les fondateurs et quelles étaient les idées défendues par ces résistants ? Pour pouvoir y répondre de manière claire, le cinéaste revient pendant une heure complète sur l’histoire de ce mouvement intégrant différentes factions de la résistance française, ainsi que des membres de nombreux partis politiques de l’époque, le tout sous l’égide de Jean Moulin.
Grâce aux témoignages précieux d’anciens résistants comme Léon Landini, Raymond Aubrac ou encore Stéphane Hessel, le spectateur pourra se replonger dans l’histoire trouble de cette période, tandis que l’historien Laurent Douzou apporte un éclairage plus nuancé sur les dissensions à l’intérieur d’un conseil réunissant des hommes aux opinions si différentes les unes des autres. Effectivement, loin d’avoir été un long fleuve tranquille, la constitution de ce conseil, puis la création de son programme ont obéi à des impératifs liés à une situation exceptionnelle qui explique son ambition démesurée. Grâce à de nombreux documents d’époque, mais aussi à un nombre conséquent d’entretiens, Les jours heureux parvient à dresser un tableau très juste de cette magnifique aventure humaine et de ses objectifs humanistes.
Toutefois, le réalisateur ne se contente pas de faire revivre ce pan de notre histoire nationale puisqu’il consacre la dernière demi-heure du documentaire à l’héritage actuel du CNR, ou plus exactement aux atteintes portées par les différents gouvernements successifs contre l’Etat-providence institué en 1945. Aujourd’hui sous la domination de l’idéologie néo-libérale, l’Etat français brade peu à peu son modèle social sur l’autel de la compétitivité et de la mondialisation. C’est ce qu’entendait dénoncer un citoyen aussi engagé que Stéphane Hessel à travers sa brochure Indignez-vous. Le documentaire se fait donc clairement l’écho de cette contestation, en ne dissimulant pas son point de vue, plutôt marqué à gauche. On apprécie toutefois le fait d’avoir pris la peine d’interroger tous les acteurs de la vie politique actuelle (excepté l’extrême-droite) sur ce qu’ils pensent de l’héritage du CNR et si, selon eux, une nouvelle unité nationale serait possible de nos jours. Gilles Perret parvient ainsi à traiter l’intégralité de son sujet avec un certain sens de la globalité en établissant un nécessaire pont entre passé, présent et avenir.
Virgile Dumez (Avoiralire.com)