LA TENTURE DE L' APOCALYPSE - Rodolphe Viémont

A PROPOS

J'ai dû visiter la Tenture de l'Apocalypse je n'avais pas huit ans. Né et ayant grandi à Angers, elle a toujours fait partie de mon imaginaire.
Ce film a été désiré pour deux raisons : témoigner de ce chef d'oeuvre unique et tenter de l'appréhender le plus précisément possible.
C'est lors d'une énième visite de la tenture il y a 3 ans qu'ébahi je réalisai que mon admiration était en partie vaine car je ne comprenais que très partiellement son message.
Trop de questions se posaient : pourquoi tant de violence de la part de Dieu ? Tant de catastrophes ? Comment entendre ces guerres dans une religion que l'on m'avait toujours décrite comme amour ? La tenture a-t-elle un message prophétique ? Quel crédit donner aux interprétations modernes de l'oeuvre ?
Je me lançai dans ce film. Trois axes : une oeuvre d'art (splendide), une oeuvre historique (riche), une oeuvre spirituelle (très ardue).
J'ai donc tenu pour bien comprendre la tenture à éclairer le plus possible le texte apocalyptique de saint Jean qu'elle illustre. Un exégètes et un historien des religions permettent de recontextualiser le message johannique :
historiquement, théologiquement.
On comprend dès lors mieux la tenture en la rattachant au 1er siècle avec le combat des premiers chrétiens contre l'Empire romain et au 14ième siècle à la résistance française au moment de la Guerre de Cent ans contre l'Angleterre.
Ce film est le premier vrai travail audiovisuel sur la tenture. La principale difficulté aura été d'éclairer correctement la tenture puisque celle-ci est photosensible : trop de lumière abîme les couleurs, fragiles. Il a donc fallu convaincre les Monuments Nationaux et utiliser des éclairages spécifiques pour ne pas mettre en danger l'oeuvre. Mais je tenais à ces prises de vue dans la galerie : je ne voulais pas faire de ce film un diaporama utilisant des anciennes photographies de la tapisserie ; je voulais la matière même, le tissage, son épaisseur. Et je tenais aux mouvements de caméra : faire un vrai film et rendre compte de la beauté de la tenture ; tenter de se mettre esthétiquement à sa hauteur.
Nous avons donc tourné 6 jours dans la galerie, la plupart du temps en dehors des horaires de visite, mais cohabitant aussi par moment avec le public. Nous avons tourné aussi à la Cathédrale d'Angers et aux archives
diocésaines.
Nous avons également tourné à Strasbourg l'interview de l'exégète protestant Pierre Prigent. Celles de Xavier Martin-Dupont et Régis Burnet sur Paris.
J'ai souhaité mettre en perspective la tenture avec le Chant du Monde de Jean Lurçat. Témoigner plus exhaustivement possible de la question apocalyptique dans l'histoire angevine.
Rodolphe Viémont

Ciné doc
lundi 8 octobre 2018 à 20h00

présenté par Claire Rousier, directrice adjointe du CNDC 
dans le cadre de la création de Gaëlle Bourges CE QUE TU VOIS le 11 octobre au Quai

Soirée organisée en collaboration avec le CNDC


LA TENTURE DE L' APOCALYPSE

de Rodolphe Viémont

Documentaire
France - 2011 - 52 min

La Tenture de l'Apocalypse d'Angers est la plus grande tapisserie parvenue jusqu’à nous. Commandée au XIVème siècle par le Duc d’Anjou, il a fallu 8 ans pour la réaliser. Avec le temps, elle perd de son importance et manque d’être détruite. Par chance, elle est redécouverte et finalement classée Monument historique au XIXème siècle. 
Tout en relatant le destin exceptionnel de cette toile, le réalisateur s’interroge sur le message qu’elle délivre. La Tenture illustre les visions de Saint Jean consignées dans le livre de l’Apocalypse, texte qui clôture la Bible. Mais les représentations de fléaux divins, d’hommes torturés par des bêtes hideuses rendent la Tapisserie hermétique et mystérieuse pour le visiteur contemporain. C’est dans le texte de Saint Jean et dans son interprétation, que le film puise les explications aux représentations allégoriques de la Tenture.

A PROPOS

J'ai dû visiter la Tenture de l'Apocalypse je n'avais pas huit ans. Né et ayant grandi à Angers, elle a toujours fait partie de mon imaginaire.
Ce film a été désiré pour deux raisons : témoigner de ce chef d'oeuvre unique et tenter de l'appréhender le plus précisément possible.
C'est lors d'une énième visite de la tenture il y a 3 ans qu'ébahi je réalisai que mon admiration était en partie vaine car je ne comprenais que très partiellement son message.
Trop de questions se posaient : pourquoi tant de violence de la part de Dieu ? Tant de catastrophes ? Comment entendre ces guerres dans une religion que l'on m'avait toujours décrite comme amour ? La tenture a-t-elle un message prophétique ? Quel crédit donner aux interprétations modernes de l'oeuvre ?
Je me lançai dans ce film. Trois axes : une oeuvre d'art (splendide), une oeuvre historique (riche), une oeuvre spirituelle (très ardue).
J'ai donc tenu pour bien comprendre la tenture à éclairer le plus possible le texte apocalyptique de saint Jean qu'elle illustre. Un exégètes et un historien des religions permettent de recontextualiser le message johannique :
historiquement, théologiquement.
On comprend dès lors mieux la tenture en la rattachant au 1er siècle avec le combat des premiers chrétiens contre l'Empire romain et au 14ième siècle à la résistance française au moment de la Guerre de Cent ans contre l'Angleterre.
Ce film est le premier vrai travail audiovisuel sur la tenture. La principale difficulté aura été d'éclairer correctement la tenture puisque celle-ci est photosensible : trop de lumière abîme les couleurs, fragiles. Il a donc fallu convaincre les Monuments Nationaux et utiliser des éclairages spécifiques pour ne pas mettre en danger l'oeuvre. Mais je tenais à ces prises de vue dans la galerie : je ne voulais pas faire de ce film un diaporama utilisant des anciennes photographies de la tapisserie ; je voulais la matière même, le tissage, son épaisseur. Et je tenais aux mouvements de caméra : faire un vrai film et rendre compte de la beauté de la tenture ; tenter de se mettre esthétiquement à sa hauteur.
Nous avons donc tourné 6 jours dans la galerie, la plupart du temps en dehors des horaires de visite, mais cohabitant aussi par moment avec le public. Nous avons tourné aussi à la Cathédrale d'Angers et aux archives
diocésaines.
Nous avons également tourné à Strasbourg l'interview de l'exégète protestant Pierre Prigent. Celles de Xavier Martin-Dupont et Régis Burnet sur Paris.
J'ai souhaité mettre en perspective la tenture avec le Chant du Monde de Jean Lurçat. Témoigner plus exhaustivement possible de la question apocalyptique dans l'histoire angevine.
Rodolphe Viémont