LES MISÉRABLES - Ladj Ly

A PROPOS

Le long-métrage du réalisateur d’origine malienne est considéré comme la première révélation du Festival de Cannes. Il a fait l’unanimité parmi les journalistes français, tout en séduisant la presse étrangère, grâce à son énergie, sa virtuosité et son approche documentaire de la misère morale des banlieues.
 
Sa projection, ce mercredi, à Cannes a été couronnée d’une longue standing-ovation. Les Misérables du Français Ladj Ly, tourné à l’été 2018 avec Damien Bonnard (En Liberté de Pierre Salvadori), Alexis Manenti et Djebril Zonga, et quelque deux cents habitants de Clichy Sous-Bois et de Montfermeil, est en lice pour la palme d’or et pour la caméra d’or - récompense attribuée au meilleur premier long-métrage. L’œuvre s’inspire d’un fait réel, une bavure policière d’octobre 2018. «Les Misérables devient d’entrée un candidat sérieux pour la Palme d’or à Cannes», clame Jean-Claude Raspiengeas de La Croix , se faisant le porte-voix d’une grande partie de la critique réunie sur la Croisette.
«Ladj Ly bouscule les idées reçues et plonge littéralement le spectateur au cœur de la complexité du réel», poursuit le critique. «L’approche documentaire est d’ailleurs le point fort des Misérables», approuve Yannick Vely, critique à Paris Match , et notamment la «manière dont il décrit l’environnement corrompu de la cité». Le journaliste l’affirme: «Oui, ce qui est montré dans le film est d’un réalisme qui devrait nous interroger», allant même jusqu’à le qualifier de «brûlot social».
 
Même son de cloche au Monde , sous la plume de Véronique Cauhapé: «C’est la réalité connue, et pourtant incomprise, de cette France qui a été mise à part, abandonnée à la misère et à la déshérence que le film porte sous haute tension, par la grâce d’une mise en scène serrée et vive.» Elle lâche le mot: c’est «un électrochoc», suffisamment puissant pour réveiller les zombies de The Dead Don’t Die , film d’ouverture du festival. Filant, lui, la métaphore martiale, Christophe Narbonne de Première , qualifie cette «caméra légère à l’épaule, au plus près des gens et des situations» de «cinéma-guérilla».
 
Le scénario n’est pas en reste. «Si le film fonctionne si bien, ce n’est pas seulement pour le réalisme des situations, explique Stéphane Leblanc à 20 Minutes , mais parce qu’il a la bonne idée d’embarquer dans l’aventure un flic candide auquel il est facile de s’identifier.» Critique aux Échos , Thierry Gandillot a vécu le long-métrage de Ladj Ly comme «une grosse claque». En cause, ce «crescendo éprouvant pour les nerfs jusqu’à l’embrasement final». Catherine Balle, journaliste du Parisien a, elle aussi, supporté avec difficulté «la tension jusqu’à un final en apnée» de ce «film choc». Pour Elle , Françoise Delbecq l’a reçu comme «un coup de poing».
Du Renoir et du Spike Lee
 
Critique au Figaro, Étienne Sorin prédit que Ladj Ly ne «va pas rester méconnu» longtemps et Éric Neuhoff, son confrère, dit son admiration pour ce réalisateur qui «montre une autorité de vieux briscard», montrant à nu flics, racailles, voyous et imams. «Ly adopte avec force et intelligence la méthode de Renoir: tous les personnages ont leurs raisons», explique-t-il.
 
Dépêchés à Cannes pour suivre la grand-messe du cinéma mondial, les journalistes américains se sont joints à ce concert de louanges. Pour le Hollywood Reporter , Jordan Mintzer a particulièrement apprécié «la vibrante partition électronique de Pink Noise (groupe canadien, ndlr) qui augmente la tension aux moments clés». Et si Guy Lodge de Variety regrette des personnages parfois trop vite dessinés par Ladj Ly et un manque de références à l’œuvre de Hugo (pointilleux, ces Anglais), il avoue avoir retrouvé le talent d’un Spike Lee «dans son énergie formelle et fébrile sur le terrain». Si, avec tout cela, Emmanuel Macron refuse de voir le film, c’est à n’y rien comprendre...

Avant-première
lundi 26 août 2019 à 19h00

SÉANCE COMPLÈTE

en présence de Ladj Ly, réalisateur

Sélectionné cette année en compétition officielle à Cannes, Les Misérables a reçu 5 prix dont le Prix du jury.

Sortie le 20 novembre 2019

Soirée organisée dans le cadre des Ateliers d'Angers en collaboration avec l'association "Premiers Plans"


PAS DE VENTE EN LIGNE


LES MISÉRABLES

de Ladj Ly

avec Damien Bonnard, Alexis Manenti, Djebril Didier Zonga
FRANCE - 2019 - 1h42 - Prix du jury Cannes 2019

Stéphane, tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la Brigade Anti-Criminalité de Montfermeil, dans le 93. Il va faire la rencontre de ses nouveaux coéquipiers, Chris et Gwada, deux "Bacqueux" d’expérience. Il découvre rapidement les tensions entre les différents groupes du quartier. Alors qu’ils se trouvent débordés lors d’une interpellation, un drone filme leurs moindres faits et gestes...

A PROPOS

Le long-métrage du réalisateur d’origine malienne est considéré comme la première révélation du Festival de Cannes. Il a fait l’unanimité parmi les journalistes français, tout en séduisant la presse étrangère, grâce à son énergie, sa virtuosité et son approche documentaire de la misère morale des banlieues.
 
Sa projection, ce mercredi, à Cannes a été couronnée d’une longue standing-ovation. Les Misérables du Français Ladj Ly, tourné à l’été 2018 avec Damien Bonnard (En Liberté de Pierre Salvadori), Alexis Manenti et Djebril Zonga, et quelque deux cents habitants de Clichy Sous-Bois et de Montfermeil, est en lice pour la palme d’or et pour la caméra d’or - récompense attribuée au meilleur premier long-métrage. L’œuvre s’inspire d’un fait réel, une bavure policière d’octobre 2018. «Les Misérables devient d’entrée un candidat sérieux pour la Palme d’or à Cannes», clame Jean-Claude Raspiengeas de La Croix , se faisant le porte-voix d’une grande partie de la critique réunie sur la Croisette.
«Ladj Ly bouscule les idées reçues et plonge littéralement le spectateur au cœur de la complexité du réel», poursuit le critique. «L’approche documentaire est d’ailleurs le point fort des Misérables», approuve Yannick Vely, critique à Paris Match , et notamment la «manière dont il décrit l’environnement corrompu de la cité». Le journaliste l’affirme: «Oui, ce qui est montré dans le film est d’un réalisme qui devrait nous interroger», allant même jusqu’à le qualifier de «brûlot social».
 
Même son de cloche au Monde , sous la plume de Véronique Cauhapé: «C’est la réalité connue, et pourtant incomprise, de cette France qui a été mise à part, abandonnée à la misère et à la déshérence que le film porte sous haute tension, par la grâce d’une mise en scène serrée et vive.» Elle lâche le mot: c’est «un électrochoc», suffisamment puissant pour réveiller les zombies de The Dead Don’t Die , film d’ouverture du festival. Filant, lui, la métaphore martiale, Christophe Narbonne de Première , qualifie cette «caméra légère à l’épaule, au plus près des gens et des situations» de «cinéma-guérilla».
 
Le scénario n’est pas en reste. «Si le film fonctionne si bien, ce n’est pas seulement pour le réalisme des situations, explique Stéphane Leblanc à 20 Minutes , mais parce qu’il a la bonne idée d’embarquer dans l’aventure un flic candide auquel il est facile de s’identifier.» Critique aux Échos , Thierry Gandillot a vécu le long-métrage de Ladj Ly comme «une grosse claque». En cause, ce «crescendo éprouvant pour les nerfs jusqu’à l’embrasement final». Catherine Balle, journaliste du Parisien a, elle aussi, supporté avec difficulté «la tension jusqu’à un final en apnée» de ce «film choc». Pour Elle , Françoise Delbecq l’a reçu comme «un coup de poing».
Du Renoir et du Spike Lee
 
Critique au Figaro, Étienne Sorin prédit que Ladj Ly ne «va pas rester méconnu» longtemps et Éric Neuhoff, son confrère, dit son admiration pour ce réalisateur qui «montre une autorité de vieux briscard», montrant à nu flics, racailles, voyous et imams. «Ly adopte avec force et intelligence la méthode de Renoir: tous les personnages ont leurs raisons», explique-t-il.
 
Dépêchés à Cannes pour suivre la grand-messe du cinéma mondial, les journalistes américains se sont joints à ce concert de louanges. Pour le Hollywood Reporter , Jordan Mintzer a particulièrement apprécié «la vibrante partition électronique de Pink Noise (groupe canadien, ndlr) qui augmente la tension aux moments clés». Et si Guy Lodge de Variety regrette des personnages parfois trop vite dessinés par Ladj Ly et un manque de références à l’œuvre de Hugo (pointilleux, ces Anglais), il avoue avoir retrouvé le talent d’un Spike Lee «dans son énergie formelle et fébrile sur le terrain». Si, avec tout cela, Emmanuel Macron refuse de voir le film, c’est à n’y rien comprendre...