ERIC CLAPTON : LIFE IN 12 BARS - Lili Fini Zanuck

A PROPOS

Eric Clapton chante le blues, cette musique venue tout droit des champs de coton du sud des Etats-Unis à travers laquelle les esclaves afro-américains au cours du 19ème siècle expriment leur souffrance d’une vie de coups et d’injustices. Et en ce qui concerne les mauvaises surprises que peut vous réserver l’existence, force est de constater que le chanteur musicien n’a pas été épargné.
Né en Angleterre en 1945, il est abandonné très jeune par sa mère. Il découvre à l’âge de neuf ans que ceux qu’il prenait pour ses parents sont en vérité ses grands-parents, que Patricia qui vit au Canada et qu’on lui a toujours présenté comme sa sœur n’est autre que sa mère. Déstabilisé par les mensonges de sa famille, il se replie sur lui-même et a peu de centres d’intérêt. En cette fin des années 50, une émission de radio diffuse quelques notes de blues, genre musical pourtant peu plébiscité par la bonne société britannique d’après-guerre. Il n’en faudra pas plus pour qu’il trouve sa voie. Cette musique faite de rythme et d’harmonie (qui donnera naissance à Rock and Roll) qui le conduira certes vers bien des excès devient sa raison d’être et finira même par le sauver d’une vie semée de trop de drames.

Peu séduit par l’idée d’une biographie effectuée après sa mort et sans son aval, Eric Clapton préfère laisser ce soin à son amie Lili Zanuck. Celle-ci est l’épouse du producteur Richard Zanuck et fut la deuxième femme à recevoir en tant que productrice l’Oscar du Meilleur Film en 1990 (pour Miss Daisy et son chauffeur). Eric Clapton avait signé la musique de Rush (1991), son premier long métrage en tant que réalisatrice. Le présent documentaire qui certes nous immerge dans la musique des années 60/70 revient surtout sans complaisance sur les addictions et les dérives qui ont longtemps poursuivi le chanteur.

A dix-sept ans, il rejoint le groupe les Roosters puis, très vite, est approché par les Yarbirds, un groupe professionnel qu’il quitte pour se lancer dans une carrière alors que sort leur premier succès For your love qui revêt un aspect trop commercial à son goût. En juillet 66, il crée le groupe Cream avec Ginger Baker et Jack Brice
Si de nombreuses images d’archives peu connues permettent de le retrouver en compagnie des grands noms de la musique des sixties tels que B.B. King, Bob Dylan, Aretha Franklin et bien sûr les Beatles (et particulièrement son grand ami George Harrison dont il tombe follement amoureux de la femme, histoire d’ajouter une difficulté supplémentaire à sa vie déjà embrouillée) et les Rolling Stones, elles nous présentent sans filtre un homme en proie aux délires de la drogue, puis de l’alcool et enfin de l’addition de deux substances. Sa descente aux enfers dure vingt ans. Au début des années 80, il entame une longue cure de désintoxication ponctuée de plusieurs rechutes ce qui l’amène à créer quelques années plus tard le Crossroads Centre à Antigua pour venir en aide aux personnes qui souffrent des mêmes dépendances que lui. En 1991, alors que le cours de sa vie semble s’harmoniser, il perd Connor, son fils âgé de quatre ans qui meurt en tombant d’un immeuble à New York. C’est à travers la conception de l’album Unplugged et plus particulièrement du titre dédié à son fils Tears in heaven qu’il puise la force de continuer à vivre.

Les amateurs de musique pure et dure regretteront sans doute que ce documentaire se consacre davantage à l’être humain qu’au musicien. En effet, c’est bien grâce aux confessions poignantes d’un homme qui se livre sans détours que cette histoire hors du commun brille d’un sacré bel accent d’authenticité. Si elle n’apportera pas d’élément nouveau à ses fans, elle touchera assurément l’ensemble de ceux qui connaissent moins cet interprète virtuose dont l’ introspection et la lucidité apportent une densité émotionnelle inhabituelle.
S’il demeure l’une des figures les plus iconiques de la musique (il est entré trois fois au Rock and Roll of fame et a reçu 18 Grammy Awards), aujourd’hui âgé de 73 ans, il vit paisiblement entre femme et enfants. Son parcours de survie fait de ce documentaire un film rédempteur porteur d’un message universel démontrant : malgré les échecs amoureux, les drames, les sorties de routes et le chaos qui les accompagnent, il est possible de survivre et même d’acquérir le sens des responsabilités.

claudine Levanneur (avoiralire.com)

Ciné Rock
mardi 19 février 2019 à 20h30

Introduction musicale par Yann Baudouin et Bastien Pigneul, musiciens


ERIC CLAPTON : LIFE IN 12 BARS

de Lili Fini Zanuck

Documentaire
GRANDE BRETAGNE - 2018 - 2h15 - VOST

Eric Clapton est pour des millions de gens une légende vivante du Blues et du Rock. Véritable icône, il a traversé les décennies, connaissant gloire et successions d’épreuves. Malgré sa pudeur, il nous livre pour la première fois l’ensemble de sa vie y compris ses drames les plus intimes. Mêlant archives personnelles, performances rares et témoignages inédits (B.B. King, George Harrison, Pattie Boyd, Bob Dylan, Steve Winwood...), ce documentaire retrace la destinée emblématique de celui que l’on appelle «GOD»...
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A PROPOS

Eric Clapton chante le blues, cette musique venue tout droit des champs de coton du sud des Etats-Unis à travers laquelle les esclaves afro-américains au cours du 19ème siècle expriment leur souffrance d’une vie de coups et d’injustices. Et en ce qui concerne les mauvaises surprises que peut vous réserver l’existence, force est de constater que le chanteur musicien n’a pas été épargné.
Né en Angleterre en 1945, il est abandonné très jeune par sa mère. Il découvre à l’âge de neuf ans que ceux qu’il prenait pour ses parents sont en vérité ses grands-parents, que Patricia qui vit au Canada et qu’on lui a toujours présenté comme sa sœur n’est autre que sa mère. Déstabilisé par les mensonges de sa famille, il se replie sur lui-même et a peu de centres d’intérêt. En cette fin des années 50, une émission de radio diffuse quelques notes de blues, genre musical pourtant peu plébiscité par la bonne société britannique d’après-guerre. Il n’en faudra pas plus pour qu’il trouve sa voie. Cette musique faite de rythme et d’harmonie (qui donnera naissance à Rock and Roll) qui le conduira certes vers bien des excès devient sa raison d’être et finira même par le sauver d’une vie semée de trop de drames.

Peu séduit par l’idée d’une biographie effectuée après sa mort et sans son aval, Eric Clapton préfère laisser ce soin à son amie Lili Zanuck. Celle-ci est l’épouse du producteur Richard Zanuck et fut la deuxième femme à recevoir en tant que productrice l’Oscar du Meilleur Film en 1990 (pour Miss Daisy et son chauffeur). Eric Clapton avait signé la musique de Rush (1991), son premier long métrage en tant que réalisatrice. Le présent documentaire qui certes nous immerge dans la musique des années 60/70 revient surtout sans complaisance sur les addictions et les dérives qui ont longtemps poursuivi le chanteur.

A dix-sept ans, il rejoint le groupe les Roosters puis, très vite, est approché par les Yarbirds, un groupe professionnel qu’il quitte pour se lancer dans une carrière alors que sort leur premier succès For your love qui revêt un aspect trop commercial à son goût. En juillet 66, il crée le groupe Cream avec Ginger Baker et Jack Brice
Si de nombreuses images d’archives peu connues permettent de le retrouver en compagnie des grands noms de la musique des sixties tels que B.B. King, Bob Dylan, Aretha Franklin et bien sûr les Beatles (et particulièrement son grand ami George Harrison dont il tombe follement amoureux de la femme, histoire d’ajouter une difficulté supplémentaire à sa vie déjà embrouillée) et les Rolling Stones, elles nous présentent sans filtre un homme en proie aux délires de la drogue, puis de l’alcool et enfin de l’addition de deux substances. Sa descente aux enfers dure vingt ans. Au début des années 80, il entame une longue cure de désintoxication ponctuée de plusieurs rechutes ce qui l’amène à créer quelques années plus tard le Crossroads Centre à Antigua pour venir en aide aux personnes qui souffrent des mêmes dépendances que lui. En 1991, alors que le cours de sa vie semble s’harmoniser, il perd Connor, son fils âgé de quatre ans qui meurt en tombant d’un immeuble à New York. C’est à travers la conception de l’album Unplugged et plus particulièrement du titre dédié à son fils Tears in heaven qu’il puise la force de continuer à vivre.

Les amateurs de musique pure et dure regretteront sans doute que ce documentaire se consacre davantage à l’être humain qu’au musicien. En effet, c’est bien grâce aux confessions poignantes d’un homme qui se livre sans détours que cette histoire hors du commun brille d’un sacré bel accent d’authenticité. Si elle n’apportera pas d’élément nouveau à ses fans, elle touchera assurément l’ensemble de ceux qui connaissent moins cet interprète virtuose dont l’ introspection et la lucidité apportent une densité émotionnelle inhabituelle.
S’il demeure l’une des figures les plus iconiques de la musique (il est entré trois fois au Rock and Roll of fame et a reçu 18 Grammy Awards), aujourd’hui âgé de 73 ans, il vit paisiblement entre femme et enfants. Son parcours de survie fait de ce documentaire un film rédempteur porteur d’un message universel démontrant : malgré les échecs amoureux, les drames, les sorties de routes et le chaos qui les accompagnent, il est possible de survivre et même d’acquérir le sens des responsabilités.

claudine Levanneur (avoiralire.com)