WINE CALLING - Bruno Sauvard

A PROPOS

En exergue, une citation riche de sens : « Les globules rouges transportent l’oxygène, les globules blancs protègent l’organisme. Les globules rosés, je ne sais pas. » L’aphorisme un peu vacillant est signé Jean Carmet. Formule liquide qui se jette cul sec au fond du gosier. Le trait d’humour est lancé et le documentaire de Bruno Sauvard ne manquera pas ­d’humeurs qui se hument. Le propos s’en allège, mais sur fond de choses aussi ­sérieuses que les utopies concrètes, manières de vivre et façons de faire. Les producteurs de vins nature qu’il a visités en terres et terroirs d’Occitanie nous sont présentés au travail. Action, expérimentation, et la dialectique qui casse les barriques des jus plus ou moins frelatés du marché.

Ceux qui ont vu le reportage de Jonathan Nossiter Mondovino ­savent ce qu’il en est de la manipulation des goûts et des couleurs. Dans les vastes paysages des Albères, depuis une quinzaine d’années, des femmes et des hommes ont décidé de se placer en rupture et pratiquent une contre-agriculture qui puise ses forces dans la terre. Ce qu’elle donne volontiers. Ce qu’il faut d’amour et de peine pour en faire œuvre de création.

Pas de filtres ni de sulfites, des levures indigènes présentes naturellement dans le sol, et si possible la grâce pour obtenir des vins à surprises dont nulle maîtrise appliquée ne bride les effervescences. Les défauts s’expriment, les joies aussi. Un impératif, la transparence. D’une parcelle à l’autre, d’un viticulteur à ses voisins comparses et commensaux, la solidarité, l’entraide active dessinent une géographie d’énergies. Selon le réalisateur, c’est le terreau d’une contre-culture équivalant à celle qui vit le punk culbuter le rock. En préservant les plus puissants de ses arômes. La bande-son s’accorde. Les mets aussi dans quelques établissements choisis sur harmoniques. Des riffs de guitare trinquent, coudes levés. Laurence, Olivier, Jean-Sébastien, Stéphane, Jean-François, Céline et Michaël, Loïc… autant d’origines et de variétés de variables. L’une a été cadre d’entreprise, un autre photographe ou encore sommelier, ouvrier. Le vin nature leur a changé la vie.

« Domaine du possible », du « Temps retrouvé », cuvée « Octobre rouge » ou « Rock Deluxe », ils s’efforcent de former une chaîne éthique qui puisse rejoindre amateurs et cavistes entrepreneurs de bonnes causes, restaurateurs soucieux de restaurer la confiance. À l’aube encore mêlée de lune, le pas d’un cheval de labour réveille le temps.

Dominique Widemann (L'humanité)

Ciné doc
lundi 18 février 2019 à 20h00

en présence de Richard Leroy, vigneron


WINE CALLING

de Bruno Sauvard

Documentaire
FRANCE - 2018 - 1h35

Depuis une dizaine d'années, le monde du vin est en pleine effervescence, bousculé par une contre-culture comme le rock a pu l'être par le punk en son temps. Un peu partout en France et plus particulièrement en Occitanie, de joyeux rebelles ont investi nos terroirs pour inventer le vin qu'ils aiment : naturel et sans artifice. Bien plus qu'un vin bio, c'est un vin d'émotion et de réaction, un vin qu'aucun label ne régit, un vin libre. Wine Calling part à la rencontre de ces nouveaux vignerons qui réinventent notre rapport au vivant. Ces hommes et ces femmes préfigurent une agriculture paysanne en mouvement. Solidaire, éthique, festive, une nouvelle utopie émerge de nos coteaux, explorons-la !
http://www.urbandistribution.fr/films/wine-calling-le-vin-se-leve/

A PROPOS

En exergue, une citation riche de sens : « Les globules rouges transportent l’oxygène, les globules blancs protègent l’organisme. Les globules rosés, je ne sais pas. » L’aphorisme un peu vacillant est signé Jean Carmet. Formule liquide qui se jette cul sec au fond du gosier. Le trait d’humour est lancé et le documentaire de Bruno Sauvard ne manquera pas ­d’humeurs qui se hument. Le propos s’en allège, mais sur fond de choses aussi ­sérieuses que les utopies concrètes, manières de vivre et façons de faire. Les producteurs de vins nature qu’il a visités en terres et terroirs d’Occitanie nous sont présentés au travail. Action, expérimentation, et la dialectique qui casse les barriques des jus plus ou moins frelatés du marché.

Ceux qui ont vu le reportage de Jonathan Nossiter Mondovino ­savent ce qu’il en est de la manipulation des goûts et des couleurs. Dans les vastes paysages des Albères, depuis une quinzaine d’années, des femmes et des hommes ont décidé de se placer en rupture et pratiquent une contre-agriculture qui puise ses forces dans la terre. Ce qu’elle donne volontiers. Ce qu’il faut d’amour et de peine pour en faire œuvre de création.

Pas de filtres ni de sulfites, des levures indigènes présentes naturellement dans le sol, et si possible la grâce pour obtenir des vins à surprises dont nulle maîtrise appliquée ne bride les effervescences. Les défauts s’expriment, les joies aussi. Un impératif, la transparence. D’une parcelle à l’autre, d’un viticulteur à ses voisins comparses et commensaux, la solidarité, l’entraide active dessinent une géographie d’énergies. Selon le réalisateur, c’est le terreau d’une contre-culture équivalant à celle qui vit le punk culbuter le rock. En préservant les plus puissants de ses arômes. La bande-son s’accorde. Les mets aussi dans quelques établissements choisis sur harmoniques. Des riffs de guitare trinquent, coudes levés. Laurence, Olivier, Jean-Sébastien, Stéphane, Jean-François, Céline et Michaël, Loïc… autant d’origines et de variétés de variables. L’une a été cadre d’entreprise, un autre photographe ou encore sommelier, ouvrier. Le vin nature leur a changé la vie.

« Domaine du possible », du « Temps retrouvé », cuvée « Octobre rouge » ou « Rock Deluxe », ils s’efforcent de former une chaîne éthique qui puisse rejoindre amateurs et cavistes entrepreneurs de bonnes causes, restaurateurs soucieux de restaurer la confiance. À l’aube encore mêlée de lune, le pas d’un cheval de labour réveille le temps.

Dominique Widemann (L'humanité)