I FEEL GOOD - Benoit Delepine & Gustave Kervern

A PROPOS

Certain de tenir l’idée qui le rendra riche, un homme s’incruste dans une communauté Emmaüs. Derrière la satire grinçante, la poésie et la tendresse.

Jacques n’a qu’une obsession : devenir immensément riche. Comme Bill Gates ou Bernard Tapie. Dans un grand cahier, il s’est même fabriqué un album Panini ridicule avec leurs photos. Ce pauvre type qui croit dur comme fer au miracle libéral est un crétin, un bon à rien. Quand il débarque dans une communauté Emmaüs près de Pau diri­gée par sa sœur, Monique, il pense avoir trouvé, enfin, la grande idée. Celle qui va révolutionner la vie des pauvres, et tout changer pour lui.

Benoît Delépine et Gustave Kervern ont toujours filmé des héros malheureux quittant la grand-route de la société de consommation pour bifurquer vers les chemins de l’anar­chie et de la tendresse. Pas étonnant si, pour leur huitième long métrage, ils montrent une authentique communauté Emmaüs, qui offre une seconde vie aux objets (et à ceux qui les réparent). Ce bric-à-brac géant les inspire : leur mise en scène a rarement été aussi élégante et poétique. Chaque plan est minutieusement composé. Les montagnes de vieux cintres ou de vélos où les bénévoles travaillent semblent sortis d’un vieux Polaroid de notre enfance, toujours en état de marche… Dans sa forme même, cette fable grinçante proclame que tout se recycle, reste utile et beau.

Le propos mêle dénonciation du mythe de la réussite individuelle et manifeste pour la beauté intérieure. La solidarité de Monique, bonne âme disciple de l’abbé Pierre (Yolande ­Moreau, planante), se confronte à la psychose libérale de son frère. Car Jacques est malade : en peignoir de bain et mules ou en costard d’occasion, seul sous la pluie, il soliloque, enfilant les formules entrepreneuriales comme des perles absurdes. C’est un grand rôle pour Jean Dujardin. Devenu expert en abrutis, l’acteur donne à son personnage une subtilité pathétique inédite, avec, dans le regard, une fixité inquiétante. Il faut soigner ce type, quitte à s’y mettre à plusieurs. Le choc aura finalement lieu dans un pays de l’ex-Union soviétique, où Delépine et Kervern mêlent les cendres des idéologies au comique le plus gore. Avant une surprise finale, enthousiasmante, qui donne une furieuse envie d’un autre monde…

Guillemette Odicino (Télérama)

Soirée rencontre
lundi 12 novembre 2018 à 20h00

en présence de Guillaume Fleury, co-président de l'IRESA et directeur de l'Ecocyclerie des Mauges, Benoît Akkaoui, directeur de la Ressourcerie des Biscottes, Denis Blouin, co-responsable d'Emmaüs Angers et Marie Pierre Durante, présidente et Stéphane Lepage, secrétaire général de la Fédération Secours Populaire du Maine-et-Loire

Soirée organisée dans le cadre du mois de l'économie sociale et solidaire en collaboration avec l'IRESA,  à l'occasion des Galeries Recyclettes, organisées dimanche 9 décembre 2018


I FEEL GOOD

de Benoit Delepine & Gustave Kervern

Jean Dujardin, Yolande Moreau, Jean-Benoît Ugeux
FRANCE - 2018 - 1h43

Monique dirige une communauté Emmaüs près de Pau. Après plusieurs années d'absence, elle voit débarquer son frère, Jacques, un bon à rien qui n'a qu'une obsession : trouver l'idée qui le rendra riche. Plus que des retrouvailles familiales, ce sont deux visions du monde qui s'affrontent.
http://www.advitamdistribution.com/films/i-feel-good/

A PROPOS

Certain de tenir l’idée qui le rendra riche, un homme s’incruste dans une communauté Emmaüs. Derrière la satire grinçante, la poésie et la tendresse.

Jacques n’a qu’une obsession : devenir immensément riche. Comme Bill Gates ou Bernard Tapie. Dans un grand cahier, il s’est même fabriqué un album Panini ridicule avec leurs photos. Ce pauvre type qui croit dur comme fer au miracle libéral est un crétin, un bon à rien. Quand il débarque dans une communauté Emmaüs près de Pau diri­gée par sa sœur, Monique, il pense avoir trouvé, enfin, la grande idée. Celle qui va révolutionner la vie des pauvres, et tout changer pour lui.

Benoît Delépine et Gustave Kervern ont toujours filmé des héros malheureux quittant la grand-route de la société de consommation pour bifurquer vers les chemins de l’anar­chie et de la tendresse. Pas étonnant si, pour leur huitième long métrage, ils montrent une authentique communauté Emmaüs, qui offre une seconde vie aux objets (et à ceux qui les réparent). Ce bric-à-brac géant les inspire : leur mise en scène a rarement été aussi élégante et poétique. Chaque plan est minutieusement composé. Les montagnes de vieux cintres ou de vélos où les bénévoles travaillent semblent sortis d’un vieux Polaroid de notre enfance, toujours en état de marche… Dans sa forme même, cette fable grinçante proclame que tout se recycle, reste utile et beau.

Le propos mêle dénonciation du mythe de la réussite individuelle et manifeste pour la beauté intérieure. La solidarité de Monique, bonne âme disciple de l’abbé Pierre (Yolande ­Moreau, planante), se confronte à la psychose libérale de son frère. Car Jacques est malade : en peignoir de bain et mules ou en costard d’occasion, seul sous la pluie, il soliloque, enfilant les formules entrepreneuriales comme des perles absurdes. C’est un grand rôle pour Jean Dujardin. Devenu expert en abrutis, l’acteur donne à son personnage une subtilité pathétique inédite, avec, dans le regard, une fixité inquiétante. Il faut soigner ce type, quitte à s’y mettre à plusieurs. Le choc aura finalement lieu dans un pays de l’ex-Union soviétique, où Delépine et Kervern mêlent les cendres des idéologies au comique le plus gore. Avant une surprise finale, enthousiasmante, qui donne une furieuse envie d’un autre monde…

Guillemette Odicino (Télérama)