ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

RBG - Julie Cohen & Betsy West

A PROPOS

Portrait revigorant de Ruth Bader Ginsburg, juge à la Cour suprême, égérie de la cause des femmes et icône de l’Amérique traumatisée par Trump.

Connaissez-vous Ruth Bader Ginsburg alias « Notorious RBG » ? Probablement pas. Mais aux Etats-Unis, cette juge octogénaire jouit d’une célébrité légendaire. Deuxième femme de l’histoire à avoir intégré la Cour suprême, en 1993, elle est récemment devenue une icône progressiste auprès de jeunes Américains traumatisés par la présidence Trump. Ses nombreux détracteurs la surnomment « le zombie ».

Il y a un peu des deux Simone, Veil et Beauvoir, chez cette vaillante petite femme portant lunettes et chignon. A la voir soulever de la fonte entre deux dossiers, on comprend pourquoi le très populaire show télé Saturday night live la croque en impitoyable distributrice de scuds vitriolés. Sans que cela diminue le mérite des deux réalisatrices, Ginsburg est donc un sujet en or. Tout en elle est inspirant : son parcours de pionnière — à l’instar de Virginia Woolf dans Une chambre à soi, elle s’était vu refuser l’accès à la bibliothèque de Harvard dans les années 1950 —, sa façon de faire avancer la cause des femmes à coups d’arguments juridiques et sa glorieuse vieillesse de dissidente. Quant à sa longue histoire d’amour avec feu son mari, un avocat fiscaliste boute-en-train qui a sacrifié pour elle sa brillante carrière, elle est habilement utilisée par le film pour désamorcer les critiques antiféministes sur une prétendue haine des hommes.

Ce documentaire a beau être de facture classique, on en sort remonté(e) à bloc. Certes, la perspective historique permet de relativiser : « Quand les temps sont durs pour les femmes, dit RBG, souvenez-vous de ce qu’était le passé. » Mais les soupçons de viols qui pèsent toujours sur le candidat de Trump à la Cour suprême prouvent que rien n’est gagné.

Mathilde Blottière (Télérama)

Ciné Fac
lundi 10 décembre 2018 à 19h45

présenté par Sabrina Sebti, enseignante d'anglais à l'UFR Sciences de l'Université d'Angers et Louis Mathieu, Cinéma Parlant

Soirée organisée en collaboration avec Cinéma Parlant dans le cadre de la semaine de cinéma de langue anglaise


RBG

de Julie Cohen & Betsy West

Documentaire
USA - 2018 - 1h38 - VOST

À 85 ans, Ruth Bader Ginsburg est devenue une icône de la pop culture. Juge à la Cour Suprême des Etats-Unis, elle a construit un incroyable héritage juridique. Guerrière, elle s'est battue pour l'égalité hommes/femmes, et toutes formes de discrimination. Son aura transgénérationnelle dépasse tous les clivages, elle est aujourd'hui l'une des femmes les plus influentes au monde et le dernier rempart anti-Trump. Betsy West et Julie Cohen nous font découvrir la fascinante vie de celle que l'on nomme désormais "Notorious RBG".
https://www.facebook.com/RBGlefilm/

A PROPOS

Portrait revigorant de Ruth Bader Ginsburg, juge à la Cour suprême, égérie de la cause des femmes et icône de l’Amérique traumatisée par Trump.

Connaissez-vous Ruth Bader Ginsburg alias « Notorious RBG » ? Probablement pas. Mais aux Etats-Unis, cette juge octogénaire jouit d’une célébrité légendaire. Deuxième femme de l’histoire à avoir intégré la Cour suprême, en 1993, elle est récemment devenue une icône progressiste auprès de jeunes Américains traumatisés par la présidence Trump. Ses nombreux détracteurs la surnomment « le zombie ».

Il y a un peu des deux Simone, Veil et Beauvoir, chez cette vaillante petite femme portant lunettes et chignon. A la voir soulever de la fonte entre deux dossiers, on comprend pourquoi le très populaire show télé Saturday night live la croque en impitoyable distributrice de scuds vitriolés. Sans que cela diminue le mérite des deux réalisatrices, Ginsburg est donc un sujet en or. Tout en elle est inspirant : son parcours de pionnière — à l’instar de Virginia Woolf dans Une chambre à soi, elle s’était vu refuser l’accès à la bibliothèque de Harvard dans les années 1950 —, sa façon de faire avancer la cause des femmes à coups d’arguments juridiques et sa glorieuse vieillesse de dissidente. Quant à sa longue histoire d’amour avec feu son mari, un avocat fiscaliste boute-en-train qui a sacrifié pour elle sa brillante carrière, elle est habilement utilisée par le film pour désamorcer les critiques antiféministes sur une prétendue haine des hommes.

Ce documentaire a beau être de facture classique, on en sort remonté(e) à bloc. Certes, la perspective historique permet de relativiser : « Quand les temps sont durs pour les femmes, dit RBG, souvenez-vous de ce qu’était le passé. » Mais les soupçons de viols qui pèsent toujours sur le candidat de Trump à la Cour suprême prouvent que rien n’est gagné.

Mathilde Blottière (Télérama)