LES RÉFUGIÉS DE SAINT-JOUIN - Ariane Doublet

A PROPOS

À Saint-Jouin-Bruneval, paisible commune normande, le maire s'est porté volontaire pour accueillir des réfugiés. Entre inertie administrative, bonnes volontés des uns et inquiétudes des autres, une drolatique chronique documentaire à la Tati.

Saint-Jouin-Bruneval, sa plage de galets, son Proxi, sa charcuterie… Située entre Le Havre et Étretat, cette paisible commune du pays de Caux est brusquement rattrapée par l’actualité quand son maire convainc le conseil municipal d’accueillir une famille de réfugiés, au nom des valeurs de la République. Bientôt, des bénévoles se mobilisent avec une ardeur candide pour repeindre et aménager un appartement vacant ("les musulmans aiment les tapis, ils mangent parfois à même le sol"), tandis que d’autres redoutent l'irruption des étrangers dans leur quotidien. Sur une porte, un graffiti rappelle aussi la présence du Front national, devenu la première force électorale. Alors que l’attente se prolonge, en raison des atermoiements de la préfecture, le garde champêtre, sanglé dans son uniforme "police rurale", recueille en silence mais sans en penser moins les réactions au projet. Jusqu’à l’installation des réfugiés syriens reconnaissants : le père, ancien journaliste déjà opposant à Hafez el-Assad, la mère, leur fils, son épouse et leur bébé.

Loin de toute dramatisation, Ariane Doublet capte, d’une caméra tranquille et amusée, les réactions, au fil d’une chronique drolatique aux accents de Tati. Aux préjugés enthousiastes ou hostiles succède l’étonnement charmant de la rencontre. Car cette famille ouverte, curieuse et cultivée – un père francophile épris de poésie et une mère à l’humour contagieux – conquiert promptement la petite communauté, partageant avec pudeur sa douloureuse expérience comme ses premières impressions normandes. La crainte des différences glisse alors vers une confiance joyeuse en soi-même et en l’autre, offrant le visage hospitalier d’une République terre d’asile. (Arte)

Ciné doc
mardi 13 novembre 2018 à 20h15

en présence du journaliste syrien Muaoya Hamoud, protagoniste du film, avec sa famille, Ariane Doublet réalisatrice et sous l’expertise de la journaliste du Monde Julia Pascual (sous réserve)

Soirée organisée dans le cadre du Press’tiv@l INFO du Pays de Château-Gontier

Entrée gratuite sans réservation


LES RÉFUGIÉS DE SAINT-JOUIN

de Ariane Doublet

Documentaire
FRANCE - 2017 - 58 min

En septembre 2015, la commune de Saint-Jouin-Bruneval se porte volontaire pour accueillir une famille de réfugiés. Une partie des habitants s’organise et rénove un appartement de fond en comble. Et puis, plus rien. Commence une période incertaine, une longue attente. Le maire se heurte à la mauvaise volonté de l'État français et le logement proposé reste vide, pendant des mois. L’hostilité sourde et anonyme s’exprime, mais grâce à la ténacité de certains villageois, enfin, la famille Hammoud arrive de Syrie

A PROPOS

À Saint-Jouin-Bruneval, paisible commune normande, le maire s'est porté volontaire pour accueillir des réfugiés. Entre inertie administrative, bonnes volontés des uns et inquiétudes des autres, une drolatique chronique documentaire à la Tati.

Saint-Jouin-Bruneval, sa plage de galets, son Proxi, sa charcuterie… Située entre Le Havre et Étretat, cette paisible commune du pays de Caux est brusquement rattrapée par l’actualité quand son maire convainc le conseil municipal d’accueillir une famille de réfugiés, au nom des valeurs de la République. Bientôt, des bénévoles se mobilisent avec une ardeur candide pour repeindre et aménager un appartement vacant ("les musulmans aiment les tapis, ils mangent parfois à même le sol"), tandis que d’autres redoutent l'irruption des étrangers dans leur quotidien. Sur une porte, un graffiti rappelle aussi la présence du Front national, devenu la première force électorale. Alors que l’attente se prolonge, en raison des atermoiements de la préfecture, le garde champêtre, sanglé dans son uniforme "police rurale", recueille en silence mais sans en penser moins les réactions au projet. Jusqu’à l’installation des réfugiés syriens reconnaissants : le père, ancien journaliste déjà opposant à Hafez el-Assad, la mère, leur fils, son épouse et leur bébé.

Loin de toute dramatisation, Ariane Doublet capte, d’une caméra tranquille et amusée, les réactions, au fil d’une chronique drolatique aux accents de Tati. Aux préjugés enthousiastes ou hostiles succède l’étonnement charmant de la rencontre. Car cette famille ouverte, curieuse et cultivée – un père francophile épris de poésie et une mère à l’humour contagieux – conquiert promptement la petite communauté, partageant avec pudeur sa douloureuse expérience comme ses premières impressions normandes. La crainte des différences glisse alors vers une confiance joyeuse en soi-même et en l’autre, offrant le visage hospitalier d’une République terre d’asile. (Arte)