I FEEL GOOD - Benoit Delepine & Gustave Kervern

A PROPOS

Gustave Kevern et Benoît Delépine forment un duo de joyeux doux-dingues dont le cinéma se balance entre drôlerie ubuesque, tendre humanité et féroce étude sociale. Dans I Feel Good, leur nouveau long-métrage trois ans après Saint-Amour, la star Jean Dujardin y incarne un petit arnaqueur désespéré de ne pas trouver « l’idée » qui le rendrait riche. N’importe quoi, juste le truc auquel personne n’a jamais pensé comme la roulette pour découper les pizzas ou le post-it. Quand Jacques la tient enfin, il vient se ressourcer dans le refuge Emmaüs où vit sa sœur (Yolande Moreau) pour mettre ses idées au clair. Et éventuellement embarquer les locaux dans son affaire fumante.

Fidèles à leur cinéma toujours aussi délicieusement singulier, Gustav Kervern et Benoît Delépine régalent. I Feel Good est une comédie décapante généreuse en rires, capable de touches d’émotion quand elle s’émeut du pathétisme humain, et dont la délicate folie gentiment timbrée est une assise pour un commentaire sur les dysfonctionnements de nos sociétés modernes égoïstes où le soi a anéanti le nous, où l’argent a gangréné les valeurs essentielles, où le besoin de réussir pour exister à atteint un tel seuil de cynisme qu’il est en passe de forcer les ultimes brèches nous protégeant de la déshumanisation du capitalisme total. Pamphlet comique très engagé (à gauche), I Feel Good a l’intelligence de ne jamais tomber dans la diatribe invectivante aveuglée, et la lucidité qui l’anime lui permet de garder le cap d’une œuvre pertinente, qui dénonce sans sombrer dans la caricature grotesque qu’aurait pu facilement drainer son ton décalé. A l’arrivée, une farce savoureuse écrite avec beaucoup d’inspiration et menée par un tandem au sommet de son art. Kervern et Delépine signent probablement leur meilleur film à ce jour, en s’appuyant sur un Dujardin qui fait du Dujardin, ce qui sied parfaitement au film et à son propos.
Nicolas Rieux (Mondociné)

Ciné Cosy
jeudi 4 octobre 2018 à 13h15

Séance adaptée aux parents avec leur bébé, avec son adouci, mise à disposition d'une table à langer, d'un chauffe biberon...


I FEEL GOOD

de Benoit Delepine & Gustave Kervern

avec Jean Dujardin, Yolande Moreau, Jean-Benoît Ugeux
FRANCE - 2018 - 1h43

Monique dirige une communauté Emmaüs près de Pau. Après plusieurs années d'absence, elle voit débarquer son frère, Jacques, un bon à rien qui n'a qu'une obsession : trouver l'idée qui le rendra riche. Plus que des retrouvailles familiales, ce sont deux visions du monde qui s'affrontent.
http://www.advitamdistribution.com/films/i-feel-good/

A PROPOS

Gustave Kevern et Benoît Delépine forment un duo de joyeux doux-dingues dont le cinéma se balance entre drôlerie ubuesque, tendre humanité et féroce étude sociale. Dans I Feel Good, leur nouveau long-métrage trois ans après Saint-Amour, la star Jean Dujardin y incarne un petit arnaqueur désespéré de ne pas trouver « l’idée » qui le rendrait riche. N’importe quoi, juste le truc auquel personne n’a jamais pensé comme la roulette pour découper les pizzas ou le post-it. Quand Jacques la tient enfin, il vient se ressourcer dans le refuge Emmaüs où vit sa sœur (Yolande Moreau) pour mettre ses idées au clair. Et éventuellement embarquer les locaux dans son affaire fumante.

Fidèles à leur cinéma toujours aussi délicieusement singulier, Gustav Kervern et Benoît Delépine régalent. I Feel Good est une comédie décapante généreuse en rires, capable de touches d’émotion quand elle s’émeut du pathétisme humain, et dont la délicate folie gentiment timbrée est une assise pour un commentaire sur les dysfonctionnements de nos sociétés modernes égoïstes où le soi a anéanti le nous, où l’argent a gangréné les valeurs essentielles, où le besoin de réussir pour exister à atteint un tel seuil de cynisme qu’il est en passe de forcer les ultimes brèches nous protégeant de la déshumanisation du capitalisme total. Pamphlet comique très engagé (à gauche), I Feel Good a l’intelligence de ne jamais tomber dans la diatribe invectivante aveuglée, et la lucidité qui l’anime lui permet de garder le cap d’une œuvre pertinente, qui dénonce sans sombrer dans la caricature grotesque qu’aurait pu facilement drainer son ton décalé. A l’arrivée, une farce savoureuse écrite avec beaucoup d’inspiration et menée par un tandem au sommet de son art. Kervern et Delépine signent probablement leur meilleur film à ce jour, en s’appuyant sur un Dujardin qui fait du Dujardin, ce qui sied parfaitement au film et à son propos.
Nicolas Rieux (Mondociné)