TUEURS NÉS - Oliver Stone

A PROPOS

Sulfureuse charge au vitriol contre le sensationnalisme des médias, le film créa un énorme scandale à sa sortie en salles, renforcé par les nombreuses affaires criminelles dans lesquelles le film a été accusé d'avoir inspiré les suspects. C'est sans doute aussi en grande partie cette aura trouble qui a contribué à la postérité du film, qui fait encore partie des films les plus controversés de son époque. Mais si cette histoire de film d'Oliver Stone est bien connue de tous, celle de la genèse de Tueurs Nés est tout aussi tumultueuse et passionnante. Elle implique au passage deux cinéastes majeurs du cinéma américain contemporain, Quentin Tarantino et Oliver Stone, le projet du premier étant au final devenu celui du second.Alors que Tarantino vient de terminer son premier long-métrage, Reservoir Dogs, il vend en parallèle deux de ses scénarios à Hollywood : le premier sera celui du True Romance de Tony Scott et le second celui de Tueurs Nés, vendu pour dix mille dollars aux producteurs Jane Hamsher et Don Murphy. Très impliqué et passionné par son projet, il tente alors de proposer ses services pour réaliser lui-même le film avec un cachet de cinq cent mille dollars. Sa proposition est alors refusée et le script atterrit chez Warner Bros., qui en supervise dès lors l'adaptation.Au même moment, Oliver Stone sort de l'éprouvant tournage d'Entre ciel et terre, qui referme sa trilogie de la guerre du Vietnam (après Platoon et Né un 4 juillet). Il recherche alors un projet plus modeste et simple à réaliser et découvre le script de Tarantino, qui lui tape dans l'oeil. Il se positionne alors sur le projet et réécrit en profondeur le scénario avec l'aide de David Veloz et Richard Rutowski, modifiant notamment la tonalité accordée au film.À l'origine, Tueurs nés était sous la plume de Tarantino un film d'action pur et dur. Mais à l'époque, les États-Unis sont secoués par plusieurs scandales qui remettent en cause le traitement de l'information par les médias nationaux : les émeutes de Los Angeles de 1992, l'agression de la patineuse Nancy Kerrigan par sa rivale Tonya Harding ou l'affaire O. J. Simpson, qui éclate quelques semaines avant la sortie du film. Stone amène dès lors le film sur le chemin du Bonnie and Clyde psychédélique que l'on connaît, doublé d'une satire corrosive envers le monde médiatique, tout en recentrant à l'inverse le point de vue du film sur le couple de tueurs et non sur le journaliste Wayne Gale (Robert Downey Jr.). Le script garde néanmoins quelques traces de l'implication de Tarantino, notamment dans les noms de certains personnages déjà aperçus dans Reservoir Dogs (Jack Scagnetti, Gerald Nash...)Les réécritures sont si importantes qu'elles sont suffisantes pour justifier la dépossession de la paternité du scénario à Tarantino, dont le nom n'est dès lors plus associé qu'à la création de l'histoire originale. Ce dernier avait déjà à l'époque pris ses distances avec le nouveau Tueurs nés, sans cependant en tenir rigueur à Oliver Stone. Néanmoins, Michael Madsen, contacté pour jouer le rôle de Mickey, refuse la proposition sur les conseils de Tarantino en personne. Ce n'est pas Woody Harrelson qui s'en plaindra.Le projet mis sur les rails ne sera pas de tout repos pour Stone, contrairement à ce qu'il avait espéré. Le tournage de Tueurs nés se déroule parfaitement en à peine 56 jours mais le passage à la table de montage prend des allures pharaoniques : le film contient plus de trois mille points de coupe, et le montage à lui seul durera plus de onze mois, coupant au passage plusieurs rôles dont celui de la jeune Ashley Judd, de Denis Leary ou du catcheur Bret Hart. Enfin terminé, le film sort en août 1994 aux États-Unis, et le 21 septembre de la même année en France. Avec à la clé le scandale que l'on sait...

Plans Cultes
jeudi 14 février 2019 à 19h45

SOIRÉE SAINT VALENTIN

19h45 : TUEURS NÉS
22h00 : LES TUEURS DE LA LUNE DE MIEL

Tarif spécial soirée : 9€ les 2 films sinon tarifs habituels


TUEURS NÉS

de Oliver Stone

avec Woody Harrelson, Juliette Lewis, Robert Downey Jr
USA - 1994 - 1h58 - VOST

Mallory et Mickey, deux jeunes gens victimes d'une enfance malheureuse, trouvent l'un en l'autre le reflet exact de leurs pulsions meurtrières. Ils commencent par assassiner la mère de Mallory puis se lancent sur les routes américaines, tuant au hasard de leurs rencontres pas moins de 52 innocentes victimes. Jack Scagnetti, un policier douteux, et Wayne Gale, un célèbre journaliste de télévision, les suivent à la trace, l'un pour les arrêter, l'autre pour les interviewer, tandis que l'Amérique se laisse fasciner par leurs tristes exploits. Finalement appréhendés, les deux meurtriers se retrouvent dans un pénitencier. Wayne Gale obtient enfin l'autorisation de les filmer...

A PROPOS

Sulfureuse charge au vitriol contre le sensationnalisme des médias, le film créa un énorme scandale à sa sortie en salles, renforcé par les nombreuses affaires criminelles dans lesquelles le film a été accusé d'avoir inspiré les suspects. C'est sans doute aussi en grande partie cette aura trouble qui a contribué à la postérité du film, qui fait encore partie des films les plus controversés de son époque. Mais si cette histoire de film d'Oliver Stone est bien connue de tous, celle de la genèse de Tueurs Nés est tout aussi tumultueuse et passionnante. Elle implique au passage deux cinéastes majeurs du cinéma américain contemporain, Quentin Tarantino et Oliver Stone, le projet du premier étant au final devenu celui du second.Alors que Tarantino vient de terminer son premier long-métrage, Reservoir Dogs, il vend en parallèle deux de ses scénarios à Hollywood : le premier sera celui du True Romance de Tony Scott et le second celui de Tueurs Nés, vendu pour dix mille dollars aux producteurs Jane Hamsher et Don Murphy. Très impliqué et passionné par son projet, il tente alors de proposer ses services pour réaliser lui-même le film avec un cachet de cinq cent mille dollars. Sa proposition est alors refusée et le script atterrit chez Warner Bros., qui en supervise dès lors l'adaptation.Au même moment, Oliver Stone sort de l'éprouvant tournage d'Entre ciel et terre, qui referme sa trilogie de la guerre du Vietnam (après Platoon et Né un 4 juillet). Il recherche alors un projet plus modeste et simple à réaliser et découvre le script de Tarantino, qui lui tape dans l'oeil. Il se positionne alors sur le projet et réécrit en profondeur le scénario avec l'aide de David Veloz et Richard Rutowski, modifiant notamment la tonalité accordée au film.À l'origine, Tueurs nés était sous la plume de Tarantino un film d'action pur et dur. Mais à l'époque, les États-Unis sont secoués par plusieurs scandales qui remettent en cause le traitement de l'information par les médias nationaux : les émeutes de Los Angeles de 1992, l'agression de la patineuse Nancy Kerrigan par sa rivale Tonya Harding ou l'affaire O. J. Simpson, qui éclate quelques semaines avant la sortie du film. Stone amène dès lors le film sur le chemin du Bonnie and Clyde psychédélique que l'on connaît, doublé d'une satire corrosive envers le monde médiatique, tout en recentrant à l'inverse le point de vue du film sur le couple de tueurs et non sur le journaliste Wayne Gale (Robert Downey Jr.). Le script garde néanmoins quelques traces de l'implication de Tarantino, notamment dans les noms de certains personnages déjà aperçus dans Reservoir Dogs (Jack Scagnetti, Gerald Nash...)Les réécritures sont si importantes qu'elles sont suffisantes pour justifier la dépossession de la paternité du scénario à Tarantino, dont le nom n'est dès lors plus associé qu'à la création de l'histoire originale. Ce dernier avait déjà à l'époque pris ses distances avec le nouveau Tueurs nés, sans cependant en tenir rigueur à Oliver Stone. Néanmoins, Michael Madsen, contacté pour jouer le rôle de Mickey, refuse la proposition sur les conseils de Tarantino en personne. Ce n'est pas Woody Harrelson qui s'en plaindra.Le projet mis sur les rails ne sera pas de tout repos pour Stone, contrairement à ce qu'il avait espéré. Le tournage de Tueurs nés se déroule parfaitement en à peine 56 jours mais le passage à la table de montage prend des allures pharaoniques : le film contient plus de trois mille points de coupe, et le montage à lui seul durera plus de onze mois, coupant au passage plusieurs rôles dont celui de la jeune Ashley Judd, de Denis Leary ou du catcheur Bret Hart. Enfin terminé, le film sort en août 1994 aux États-Unis, et le 21 septembre de la même année en France. Avec à la clé le scandale que l'on sait...

LES TUEURS DE LA LUNE DE MIEL - Leonard Kastle

A PROPOS

Film culte des années 70, basé sur un cas judiciaire réel, cette chronique s’inscrit dans le cadre d’un certain cinéma de la violence, celui des Peckinpah et des Penn, qui constitua un pavé dans la mare du classicisme hollywoodien. Le récit frappe à la fois par son extrême économie de moyens (noir et blanc sobre, montage minimaliste) et son ton délibérément provocant dans le contexte de cette période. Les meurtres des candidates au mariage (et d’une enfant), crus pour l’époque, sembleront aujourd’hui un modèle d’ellipse et de suggestion, tant le hors-champ s’avère ici un élément central de la mise en scène. Loin du glamour du couple Faye Dunaway-Warren Beatty de Bonnie and Clyde, Shirley Stoler et Tony Lo Bianco forment un duo d’antistars assez surprenant. La passion amoureuse qui les relie n’est pas la trame principale du film mais apparaît en filigrane de plusieurs séquences (la belle scène de la crise de jalousie dans la mer ou celle, très « tragédie antique », de l’aveu de grossesse de l’une des victimes). Les Tueurs de la lune de miel fut l’unique métrage de Leonard Kastle. On ne peut que regretter que ce météore de l’histoire du cinéma n’ait pas poursuivi une filmographie après ce coup d’essai transformé en coup de maître.

Gérard Crespo (Avoiralire.com)

LES TUEURS DE LA LUNE DE MIEL

de Leonard Kastle

avec Shirley Stoler, Tony Lo Bianco, Mary Higby
USA - 1969 - 1h47 - VOST

Martha Beck n’est qu’une inoffensive infirmière aux formes généreuses. Du moins jusqu’au jour où elle répond à l’annonce matrimoniale des "Cœurs solitaires" de Raymond Fernandez, gigolo et arnaqueur au mariage. Désormais inséparables, liés par la même passion subversive, ils écument les Etats-Unis, piègent veuves et femmes seules pour les voler d’abord, et les assassiner sauvagement ensuite.
http://www.cinemaeternel.fr/2018/02/13/les-tueurs/

A PROPOS

Film culte des années 70, basé sur un cas judiciaire réel, cette chronique s’inscrit dans le cadre d’un certain cinéma de la violence, celui des Peckinpah et des Penn, qui constitua un pavé dans la mare du classicisme hollywoodien. Le récit frappe à la fois par son extrême économie de moyens (noir et blanc sobre, montage minimaliste) et son ton délibérément provocant dans le contexte de cette période. Les meurtres des candidates au mariage (et d’une enfant), crus pour l’époque, sembleront aujourd’hui un modèle d’ellipse et de suggestion, tant le hors-champ s’avère ici un élément central de la mise en scène. Loin du glamour du couple Faye Dunaway-Warren Beatty de Bonnie and Clyde, Shirley Stoler et Tony Lo Bianco forment un duo d’antistars assez surprenant. La passion amoureuse qui les relie n’est pas la trame principale du film mais apparaît en filigrane de plusieurs séquences (la belle scène de la crise de jalousie dans la mer ou celle, très « tragédie antique », de l’aveu de grossesse de l’une des victimes). Les Tueurs de la lune de miel fut l’unique métrage de Leonard Kastle. On ne peut que regretter que ce météore de l’histoire du cinéma n’ait pas poursuivi une filmographie après ce coup d’essai transformé en coup de maître.

Gérard Crespo (Avoiralire.com)



Plans Cultes - SAISON 2023-2024
mardi 19 septembre à 20h00
mardi 10 octobre à 20h00
DÉLIVRANCE de John Boorman
mardi 31 octobre à 20h00
UNE NUIT EN ENFER de Robert Rodriguez
mardi 14 novembre à 19h00
LA TRILOGIE CORNETTO de Edgar Wright
mardi 12 décembre à 19h45
ALIENS LE RETOUR de James Cameron
mardi 9 janvier à 20h00
FARGO de Joel & Ethan Coen
mercredi 14 février à 20h00
GREASE de Randal Kleiser
mercredi 14 février à 22h00
GREASE de Randal Kleiser
mardi 12 mars à 20h00
GHOST IN THE SHELL de Mamoru Oshii
PAPRIKA de Satoshi Kon
mardi 16 avril à 20h00
mardi 14 mai à 20h00
CASINO de Martin Scorsese