ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

KIKI LA PETITE SORCIERE - Ciné Manga - 2025-09-07

Ciné Manga - dimanche 07 septembre à 16h00

KIKI LA PETITE SORCIERE de Hayao Miyazaki

CHRONIQUES D'HAÏFA - HISTOIRES PALESTINIENNES - Soirée Rencontre - 2025-09-08

Soirée Rencontre - lundi 08 septembre à 20h00

CHRONIQUES D'HAÏFA - HISTOIRES PALESTINIENNES de Scandar Copti

LA PLANÈTE DES SINGES - Plans Cultes - 2025-09-16

Plans Cultes - mardi 16 septembre à 20h00

LA PLANÈTE DES SINGES de Franklin J. Schaffner

LA TERRE DES VERTUS - Ciné Doc - 2025-09-18

Ciné Doc - jeudi 18 septembre à 20h00

LA TERRE DES VERTUS de Vincent Lapize

LOUP Y ES-TU ? - Ciné Doc - 2025-09-23

Ciné Doc - mardi 23 septembre à 20h00

LOUP Y ES-TU ? de Clara Bouffartigue

SAUVE QUI PEUT - Ciné Doc - 2025-09-25

Ciné Doc - jeudi 25 septembre à 20h00

SAUVE QUI PEUT de Alexe Poukine

CLASSE MOYENNE - Cap ciné - 2025-09-26

Cap ciné - vendredi 26 septembre à 19h45

CLASSE MOYENNE de Antony Cordier

CLASSE MOYENNE - Cap ciné - 2025-09-26

Cap ciné - vendredi 26 septembre à 14h00

CLASSE MOYENNE de Antony Cordier

UN SIMPLE ACCIDENT - Avant Première - 2025-09-30

Avant Première - mardi 30 septembre à 20h15

UN SIMPLE ACCIDENT de Jafar Panahi

L'INCONNU DE LA GRANDE ARCHE - Avant première / Rencontre - 2025-10-06

Avant première / Rencontre - lundi 06 octobre à 20h00

L'INCONNU DE LA GRANDE ARCHE de Stéphane Demoustier

EFFACER L'HISTORIQUE - Ciné Rencontre - 2025-10-06

Ciné Rencontre - lundi 06 octobre à 20h00

EFFACER L'HISTORIQUE de Benoit Delepine & Gustave Kervern

REQUIEM FOR A DREAM - Plans Cultes - 2025-10-07

Plans Cultes - mardi 07 octobre à 20h00

REQUIEM FOR A DREAM de Darren Aronofsky

L'INCROYABLE FEMME DES NEIGES - Avant première / Rencontre - 2025-10-13

Avant première / Rencontre - lundi 13 octobre à 20h00

L'INCROYABLE FEMME DES NEIGES de Sébastien Betbeder

13 / DANCING DAYDREAM / L'AMALGAME / EXEUNT / LE PETIT PHOTOGRAPHE - Courts métrages - 2025-10-18

Courts métrages - samedi 18 octobre à 09h45

13 / DANCING DAYDREAM / L'AMALGAME / EXEUNT / LE PETIT PHOTOGRAPHE

LE VIVANT QUI SE DÉFEND - Ciné Doc - 2025-10-27

Ciné Doc - lundi 27 octobre à 20h00

LE VIVANT QUI SE DÉFEND de Vincent Verzat

PARANORMAL ACTIVITY - Plans Cultes - 2025-10-31

Plans Cultes - vendredi 31 octobre à 20h00

PARANORMAL ACTIVITY de Oren Peli

REC de Jaume Balaguero & Paco Plaza

RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE - Plans Cultes - 2025-11-18

Plans Cultes - mardi 18 novembre à 20h00

RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE de Steven Spielberg

THE TRUMAN SHOW - Plans Cultes - 2025-12-16

Plans Cultes - mardi 16 décembre à 20h00

THE TRUMAN SHOW de Peter Weir

THE MASK de Chuck Russell

ORANGE MÉCANIQUE - Plans Cultes - 2026-01-13

Plans Cultes - mardi 13 janvier à 20h00

ORANGE MÉCANIQUE de Stanley Kubrick

LE MAGNIFIQUE - Plans Cultes - 2026-03-10

Plans Cultes - mardi 10 mars à 20h00

LE MAGNIFIQUE de Philippe de Broca

LE PROFESSIONNEL de Georges Lautner

L ÉTAIT UNE FOIS DANS L'OUEST - Plans Cultes - 2026-04-07

Plans Cultes - mardi 07 avril à 20h00

L ÉTAIT UNE FOIS DANS L'OUEST de Sergio Leone

IL ÉTAIT UNE FOIS LA RÉVOLUTION - Plans Cultes - 2026-04-14

Plans Cultes - mardi 14 avril à 20h00

IL ÉTAIT UNE FOIS LA RÉVOLUTION de Sergio Leone

IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE - Plans Cultes - 2026-04-21

Plans Cultes - mardi 21 avril à 20h00

IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE de Sergio Leone

BOOGIE NIGHTS - Plans Cultes - 2026-05-05

Plans Cultes - mardi 05 mai à 20h00

BOOGIE NIGHTS de Paul Thomas Anderson

CONG BINH, LA LONGUE NUIT INDOCHINOISE - Lam Lê

A PROPOS

Avant la Seconde Guerre, 20 000 Vietnamiens ont été arrachés à leur famille pour remplacer les ouvriers mobilisés. Une histoire enterrée.
On a forcément l’air un peu stupide lorsque l’on prend connaissance, plus de soixante-dix ans après, d’un drame historique dont la France est responsable mais qu’elle n’a jamais reconnu.

Aussi, le premier effet produit par Công Binh est celui d’un hébétement massif devant les faits : avant la Seconde Guerre mondiale, 20 000 jeunes hommes vietnamiens ont été arrachés à leur famille et déportés en France pour y remplacer, en principe, les ouvriers en partance pour le front. En réalité, ils vont servir de main-d’œuvre corvéable à merci. Il était prévu d’en faire venir quatre fois plus, mais la débâcle a mis un terme à cette ambition. Placés sous la responsabilité d’une structure appelée Main-d’œuvre indigène (MOI), ces «Công Binh», littéralement des «ouvriers-soldats», seront loués à des prix dérisoires, soumis aux tâches les plus difficiles, parqués comme du bétail et finalement oubliés de tous.

Leur sort a ceci de particulièrement tragique qu’ils sont depuis considérés comme des parias en France et comme des traîtres au Vietnam, où on les tient pour des collabos, des sortes de harkis de l’intérieur, alors qu’aucun n’a jamais été volontaire (1).

Pudeur. En retrouvant la trace, ici et là-bas, de certains d’entre eux, en leur donnant in extremis la parole (la moyenne d’âge tourne autour de 94 ans et beaucoup sont déjà disparus), le cinéaste Lam Lê fait beaucoup mieux qu’une œuvre de salubrité publique. Egalement né au Vietnam dont il fut lui aussi exilé par les secousses de l’histoire, Lam Lê non seulement enregistre, pour l’enrichissement de notre mémoire collective, leur inestimable témoignage, mais les fait dialoguer par-dessus les océans par la grâce d’un montage d’une délicatesse insigne.

Le plus troublant, et parfois le plus émouvant, c’est en effet la réserve extrême, la pudeur toujours intacte, avec lesquelles s’expriment ces personnages. Pas la moindre acrimonie ou amertume ne suinte des images de Công Binh, juste le chagrin d’une jeunesse volée et la plaie d’une injustice que la France n’a jamais officiellement admise. Avec émotion mais aussi humour, parfois avec une franche ironie, ils peignent un portrait très peu flatteur de ce pays mais ne semblent jamais réclamer autre chose que de la considération. Sous-titré la Longue nuit indochinoise, ce film en apparence si feutré, si retenu, donne en réalité le sentiment de faire briller les torches de la vérité au cœur même des ténèbres, juste avant la grande nuit de l’oubli.

«Bambou». Nul doute qu’il se trouvera des voix pour accuser un tel film de plonger une nouvelle fois la France dans les affres de la «repentance», ce qu’un témoin anticipe déjà : «Je n’aurais jamais pensé que la France puisse s’intéresser à cette histoire, qui n’est pas glorieuse pour la République des droits de l’homme. C’est comme si elle se donnait un coup de bambou, non ?» Si, mais certaines gifles sont salutaires.

(1) En 2009, le journaliste Pierre Daum a publié la première véritable enquête sur cette page de notre histoire: «Immigrés de force, les travailleurs indochinois en France (1939-1952)», Actes Sud, pp. 278, 23,40 €.

Olivier Séguret (Libération)

Soirée rencontre
jeudi 31 mai 2018 à 20h00

En présence de Béatrice Nguyen Van, fille de travailleurs indochinois


CONG BINH, LA LONGUE NUIT INDOCHINOISE

de Lam Lê

Documentaire
FRANCE - 2012 - 1h56

A la veille de la Seconde Guerre mondiale, 20 000 Vietnamiens étaient recrutés de force dans l’Indochine française pour venir suppléer dans les usines d’armement les ouvriers français partis sur le front allemand. Pris à tort pour des soldats, bloqués en France après la défaite de 1940, livrés à la merci des occupants allemands et des patrons collabos, ces ouvriers civils appelés Cong Binh menaient une vie de parias sous l’Occupation. Ils étaient les pionniers de la culture du riz en Camargue. Considérés injustement comme des traîtres au Viet Nam, ils étaient pourtant tous derrière Ho Chi Minh pour l’Indépendance du pays en 1945.
Le film a retrouvé une vingtaine de survivants au Viet Nam et en France. Cinq sont décédés pendant le montage du film. Ils racontent aujourd’hui le colonialisme vécu au quotidien et témoignent de opprobre qui a touché même leurs enfants. Une page de l’histoire entre la France et le Viet Nam honteusement occultée de la mémoire collective. 
https://www.facebook.com/congbinhlalonguenuitindochinoise?fref=ts

A PROPOS

Avant la Seconde Guerre, 20 000 Vietnamiens ont été arrachés à leur famille pour remplacer les ouvriers mobilisés. Une histoire enterrée.
On a forcément l’air un peu stupide lorsque l’on prend connaissance, plus de soixante-dix ans après, d’un drame historique dont la France est responsable mais qu’elle n’a jamais reconnu.

Aussi, le premier effet produit par Công Binh est celui d’un hébétement massif devant les faits : avant la Seconde Guerre mondiale, 20 000 jeunes hommes vietnamiens ont été arrachés à leur famille et déportés en France pour y remplacer, en principe, les ouvriers en partance pour le front. En réalité, ils vont servir de main-d’œuvre corvéable à merci. Il était prévu d’en faire venir quatre fois plus, mais la débâcle a mis un terme à cette ambition. Placés sous la responsabilité d’une structure appelée Main-d’œuvre indigène (MOI), ces «Công Binh», littéralement des «ouvriers-soldats», seront loués à des prix dérisoires, soumis aux tâches les plus difficiles, parqués comme du bétail et finalement oubliés de tous.

Leur sort a ceci de particulièrement tragique qu’ils sont depuis considérés comme des parias en France et comme des traîtres au Vietnam, où on les tient pour des collabos, des sortes de harkis de l’intérieur, alors qu’aucun n’a jamais été volontaire (1).

Pudeur. En retrouvant la trace, ici et là-bas, de certains d’entre eux, en leur donnant in extremis la parole (la moyenne d’âge tourne autour de 94 ans et beaucoup sont déjà disparus), le cinéaste Lam Lê fait beaucoup mieux qu’une œuvre de salubrité publique. Egalement né au Vietnam dont il fut lui aussi exilé par les secousses de l’histoire, Lam Lê non seulement enregistre, pour l’enrichissement de notre mémoire collective, leur inestimable témoignage, mais les fait dialoguer par-dessus les océans par la grâce d’un montage d’une délicatesse insigne.

Le plus troublant, et parfois le plus émouvant, c’est en effet la réserve extrême, la pudeur toujours intacte, avec lesquelles s’expriment ces personnages. Pas la moindre acrimonie ou amertume ne suinte des images de Công Binh, juste le chagrin d’une jeunesse volée et la plaie d’une injustice que la France n’a jamais officiellement admise. Avec émotion mais aussi humour, parfois avec une franche ironie, ils peignent un portrait très peu flatteur de ce pays mais ne semblent jamais réclamer autre chose que de la considération. Sous-titré la Longue nuit indochinoise, ce film en apparence si feutré, si retenu, donne en réalité le sentiment de faire briller les torches de la vérité au cœur même des ténèbres, juste avant la grande nuit de l’oubli.

«Bambou». Nul doute qu’il se trouvera des voix pour accuser un tel film de plonger une nouvelle fois la France dans les affres de la «repentance», ce qu’un témoin anticipe déjà : «Je n’aurais jamais pensé que la France puisse s’intéresser à cette histoire, qui n’est pas glorieuse pour la République des droits de l’homme. C’est comme si elle se donnait un coup de bambou, non ?» Si, mais certaines gifles sont salutaires.

(1) En 2009, le journaliste Pierre Daum a publié la première véritable enquête sur cette page de notre histoire: «Immigrés de force, les travailleurs indochinois en France (1939-1952)», Actes Sud, pp. 278, 23,40 €.

Olivier Séguret (Libération)