LE CHÂTEAU DE L'ARAIGNÉE - Akira Kurosawa

A PROPOS

Une transposition de "Macbeth" dans l'univers du Nô doublée d'une métaphore sur l'histoire récente du Japon  

Fervent admirateur du cinéma de son compatriote Kenji Mizoguchi, Akira Kurosawa alterne lui aussi films contemporains et films historiques. Près de dix ans après Orson Welles, le cinéaste nippon transpose à son tour la célèbre tragédie de Shakespeare, Macbeth,en la situant dans le Japon du XVIe siècle. En effet, l’universalité des thèmes abordés dans la pièce – la conquête du pouvoir, les guerres de clans, la trahison et la vengeance – peut s’appliquer aussi bien au contexte occidental qu’oriental. Toutefois, Kurosawa va opter pour une forme typiquement japonaise en ayant recours aux codes du nô : des comédiens qui se déplacent peu à l’écran, et dont l’expressivité se trouve concentrée sur leur visage. Mais si le réalisateur se réfère à ce genre théâtral, il n’en oublie pas pour autant de soigner sa mise en scène cinématographique, privilégiant largement les plans d’ensemble et multipliant les scènes d’action spectaculaires. Les décors extérieurs, dont le fameux château de l’Araignée, ont été construits au pied du mont Fuji : la brume constante qui s’en dégage rapproche parfois le film du genre expressionniste, voire gothique, de même que les quelques séquences situées dans la mystérieuse forêt hantée. Dans Le Château de l’Araignée, Kurosawa dresse également un parallèle entre le Japon féodal et contemporain, dont les velléités conquérantes et l’illusion d’immortalité lui ont valu de perdre la guerre. À nouveau, le réalisateur de Rashômon excelle dans la représentation de la folie humaine, prouvant ainsi qu’il est bien l’illustre descendant du grand dramaturge britannique.

Soirée rencontre
mardi 6 mars 2018 à 20h00

en présence de Wilfried Thierry, réalisateur et chargé de communication, Le Quai

Soirée organisée autour de la création de « La tragédie de Macbeth », mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia Le Quai-CDN
"Le château de l’araignée » est une adaptation de MACBETH


LE CHÂTEAU DE L'ARAIGNÉE

de Akira Kurosawa

avec Toshirô Mifune, Isuzu Yamada, Minoru Chiaki
Japon - 1957 - 1h40 - VOST - Version restaurée inédite

Dans le Japon féodal, alors que les guerres civiles font rage, les généraux Washizu et Miki rentrent victorieux chez leur seigneur Tsuzuki. Ils traversent une mystérieuse forêt et rencontrent un esprit qui leur annonce leur destinée : Washizu deviendra seigneur du château de l’Araignée, mais ce sera le fils de Miki qui lui succèdera. Troublé par cette prophétie, Washizu se confie à sa femme, Asaji. Celle-ci lui conseille de forcer le destin en assassinant Tsuzuki…

A PROPOS

Une transposition de "Macbeth" dans l'univers du Nô doublée d'une métaphore sur l'histoire récente du Japon  

Fervent admirateur du cinéma de son compatriote Kenji Mizoguchi, Akira Kurosawa alterne lui aussi films contemporains et films historiques. Près de dix ans après Orson Welles, le cinéaste nippon transpose à son tour la célèbre tragédie de Shakespeare, Macbeth,en la situant dans le Japon du XVIe siècle. En effet, l’universalité des thèmes abordés dans la pièce – la conquête du pouvoir, les guerres de clans, la trahison et la vengeance – peut s’appliquer aussi bien au contexte occidental qu’oriental. Toutefois, Kurosawa va opter pour une forme typiquement japonaise en ayant recours aux codes du nô : des comédiens qui se déplacent peu à l’écran, et dont l’expressivité se trouve concentrée sur leur visage. Mais si le réalisateur se réfère à ce genre théâtral, il n’en oublie pas pour autant de soigner sa mise en scène cinématographique, privilégiant largement les plans d’ensemble et multipliant les scènes d’action spectaculaires. Les décors extérieurs, dont le fameux château de l’Araignée, ont été construits au pied du mont Fuji : la brume constante qui s’en dégage rapproche parfois le film du genre expressionniste, voire gothique, de même que les quelques séquences situées dans la mystérieuse forêt hantée. Dans Le Château de l’Araignée, Kurosawa dresse également un parallèle entre le Japon féodal et contemporain, dont les velléités conquérantes et l’illusion d’immortalité lui ont valu de perdre la guerre. À nouveau, le réalisateur de Rashômon excelle dans la représentation de la folie humaine, prouvant ainsi qu’il est bien l’illustre descendant du grand dramaturge britannique.