VIVRE VITE - Carlos Saura

A PROPOS

Carlos Saura pose ici une regard très critique, sceptique, sur la société espagnole après  la mort de Franco ; sous ce dernier il filmait par métaphores cette société à l’idéologie conservatrice, nationale-catholique hypocrite ; il avait maille à partir avec la censure du régime. Avec « Vivre Vite » il renoue avec le film-enquête ; aucune concession n’est faite. Tout est filmé comme un reportage ; ici tout est brutal, le sujet, la réalisation, la photo, le cadre où se déroule l’action. Les jeunes vivent dans une banlieue, dans un désert, où se dressent des immeubles. La vie n’a aucun sens et la mort también ! C’est un film coup de poing ! Pour Saura c’est un film romantique, ces rebelles ressemblent à ceux du XIXème siècle qui se maintenaient hors de la société et rejetaient ses normes. En rébellion contre elle ils en étaient le produit ; ils sont les enfants d’une Espagne qui manquent de repère après des années de répression de la dictature franquiste. La symbolique du train qui passe devant cette citée en est une parfaite métaphore, montrant la marginalité socioéconomique de cette jeunesse et ce manque de moralité qu’a créé l’Espagne. Le film date de 1981 ! Il est d’une extrême acuité par rapport à nos sociétés actuelles. Le type de vie que mène ces jeunes, faite de violence, de crimes ne peut hélas mener qu’à la tragédie ! Les acteurs, non professionnels, sont étonnants de vérité, ils ne jouent pas ils sont ! Ils font froid dans le dos !

Au bout de la fiction, la mort. Pessimisme ? Lucidité ? Telle est la question que Carlos Saura pose ici avec talent.

Il a résolu son problème, il ne fait plus que des films musicaux !

Pour la petite histoire, deux des acteurs principaux ont été arrêtés pour des faits criminels au cours du tournage, provoquant de vives réactions dans leur pays !

Ciné classique
dimanche 25 mars 2018 à 17h45

présenté par Richard Minguell, enseignant en espagnol

Soirée organisée en collaboration avec l'Université d'Angers, Canopé et Cinéma Parlant dans le cadre de la semaine de cinéma de langue espagnole


VIVRE VITE

de Carlos Saura

avec Jose Antonio Valdelomar, Jesus Arias Aranzeque, Jose Maria Hervas Roldan
ESPAGNE - 1981 - 1h39 - VOST

Un groupe de jeunes voyous vit de menus larcins. Après un vol de voiture, ils se retrouvent dans un café où Angela, la serveuse, séduit Pablo, le leader. Malgré les réticences de Sebas, la jeune fille suit bientôt les délinquants dans leurs escapades nocturnes, de plus en plus violentes. Attaques à main armée et méfaits en tout genre se succèdent. Avec le butin, les apprentis voleurs louent un appartement en bord de mer. Drogue et alcool rythment leur quotidien, tandis que s'épuisent les réserves et qu'il faut à nouveau trouver de l'argent. La bande décide de frapper fort et organise tant bien que mal l'attaque d'une banque...

A PROPOS

Carlos Saura pose ici une regard très critique, sceptique, sur la société espagnole après  la mort de Franco ; sous ce dernier il filmait par métaphores cette société à l’idéologie conservatrice, nationale-catholique hypocrite ; il avait maille à partir avec la censure du régime. Avec « Vivre Vite » il renoue avec le film-enquête ; aucune concession n’est faite. Tout est filmé comme un reportage ; ici tout est brutal, le sujet, la réalisation, la photo, le cadre où se déroule l’action. Les jeunes vivent dans une banlieue, dans un désert, où se dressent des immeubles. La vie n’a aucun sens et la mort también ! C’est un film coup de poing ! Pour Saura c’est un film romantique, ces rebelles ressemblent à ceux du XIXème siècle qui se maintenaient hors de la société et rejetaient ses normes. En rébellion contre elle ils en étaient le produit ; ils sont les enfants d’une Espagne qui manquent de repère après des années de répression de la dictature franquiste. La symbolique du train qui passe devant cette citée en est une parfaite métaphore, montrant la marginalité socioéconomique de cette jeunesse et ce manque de moralité qu’a créé l’Espagne. Le film date de 1981 ! Il est d’une extrême acuité par rapport à nos sociétés actuelles. Le type de vie que mène ces jeunes, faite de violence, de crimes ne peut hélas mener qu’à la tragédie ! Les acteurs, non professionnels, sont étonnants de vérité, ils ne jouent pas ils sont ! Ils font froid dans le dos !

Au bout de la fiction, la mort. Pessimisme ? Lucidité ? Telle est la question que Carlos Saura pose ici avec talent.

Il a résolu son problème, il ne fait plus que des films musicaux !

Pour la petite histoire, deux des acteurs principaux ont été arrêtés pour des faits criminels au cours du tournage, provoquant de vives réactions dans leur pays !