LOU ET L'ÎLE AUX SIRÈNES - Masaaki Yuasa

A PROPOS

Kai broie du noir. Après la séparation de ses parents, il a quitté Tokyo pour vivre à Hinoshi, un port de pêche sur la mer du Japon. Pour échapper à la mélancolie de cette petite ville morne que le soleil n’éclaire jamais, le jeune ado se réfugie dans la musique. Et ses compositions ­finissent par attirer l’attention de Lou, une toute jeune sirène qui n’aime rien tant que chanter et danser. Inévitable, leur rencontre va chambouler leurs existences, les préjugés et l’ordre établi… Hormis sa queue de poisson et une très belle voix, Lou n’a pas grand-chose de commun avec les créatures cruelles qui, dans la mythologie grecque, attiraient les navigateurs sur des récifs pour se repaître de leurs dépouilles. Concentré de vie, de joie et d’innocence, cette petite sirène-là recherche la compagnie des hommes pour s’amuser et faire la fête. Trait qu’elle partage avec Ponyo, l’héroïne aquatique du film du même nom de Hayao Miyazaki. Les scènes où elle entraîne Kai dans les profondeurs sous-marines, leur amitié houleuse, ses métamorphoses physiques ont d’ailleurs un air de famille avec l’œuvre des studios Ghibli.

Mais Masaaki Yuasa n’est pas un suiveur. Après un long métrage renversant, littéralement psychédélique, Mind Game (2004), il a gardé le goût des audaces formelles. Lou et l’île aux sirènes regorge d’énergie et de trouvailles visuelles, tant dans les couleurs que dans la représentation de l’eau. Les amateurs d’Abyss, où James Cameron se livrait à d’étranges manipulations aquatiques, apprécieront l’hommage. Touffu, bien ficelé, délibérément destiné à un public familial, le scénario vaut aussi par ses à-côtés. Le cinéaste a peaufiné les personnages secondaires, et sa peinture d’un petit port de pêche est particulièrement convaincante. Crise économique, trafics, querelles entre générations, cancans, retour amer de ceux qui ont tenté leur chance dans la capitale : sous leurs jolis atours, les rivages de Lou et l’île aux sirènes sont jonchés de débris de coquilles… Cristal du long métrage au festival d’Annecy 2017.

Stéphane Jarno (Télérama)

Ciné manga
lundi 5 mars 2018 à 13h15

présenté par Romain Ollivier, librairie Azu Manga

Séance organisée dans le cadre du festival Télérama enfants


LOU ET L'ÎLE AUX SIRÈNES

de Masaaki Yuasa

Film d'animation
JAPON - 2017 - 1h52 - en français - à partir de 8 ans

À la suite du divorce de ses parents, Kai, un collégien solitaire, quitte Tokyo pour un petit village de pêcheurs. Pour occuper son temps, il compose de la musique électronique et rejoint un peu à contre coeur le groupe formé par ses deux camarades de lycée, Yûho et Kunio. Il accepte d'aller répéter avec eux sur une île mystérieuse. C’est alors que sa vie monotone bascule quand, grâce à sa musique, il rencontre en secret Lou, une sirène qui devient son amie. Lou se révèle une chanteuse et danseuse hors pair, et bientôt elle se joint au groupe. Le secret ne tarde pas à exploser au grand jour et les habitants du village découvrent avec stupeur l’existence de Lou. Hélas, les légendes sont tenaces et certains villageois y voient un signe annonciateur de catastrophes… Kai et Lou arriveront ils à rassurer les villageois ? 
https://www.facebook.com/louaucinema/

A PROPOS

Kai broie du noir. Après la séparation de ses parents, il a quitté Tokyo pour vivre à Hinoshi, un port de pêche sur la mer du Japon. Pour échapper à la mélancolie de cette petite ville morne que le soleil n’éclaire jamais, le jeune ado se réfugie dans la musique. Et ses compositions ­finissent par attirer l’attention de Lou, une toute jeune sirène qui n’aime rien tant que chanter et danser. Inévitable, leur rencontre va chambouler leurs existences, les préjugés et l’ordre établi… Hormis sa queue de poisson et une très belle voix, Lou n’a pas grand-chose de commun avec les créatures cruelles qui, dans la mythologie grecque, attiraient les navigateurs sur des récifs pour se repaître de leurs dépouilles. Concentré de vie, de joie et d’innocence, cette petite sirène-là recherche la compagnie des hommes pour s’amuser et faire la fête. Trait qu’elle partage avec Ponyo, l’héroïne aquatique du film du même nom de Hayao Miyazaki. Les scènes où elle entraîne Kai dans les profondeurs sous-marines, leur amitié houleuse, ses métamorphoses physiques ont d’ailleurs un air de famille avec l’œuvre des studios Ghibli.

Mais Masaaki Yuasa n’est pas un suiveur. Après un long métrage renversant, littéralement psychédélique, Mind Game (2004), il a gardé le goût des audaces formelles. Lou et l’île aux sirènes regorge d’énergie et de trouvailles visuelles, tant dans les couleurs que dans la représentation de l’eau. Les amateurs d’Abyss, où James Cameron se livrait à d’étranges manipulations aquatiques, apprécieront l’hommage. Touffu, bien ficelé, délibérément destiné à un public familial, le scénario vaut aussi par ses à-côtés. Le cinéaste a peaufiné les personnages secondaires, et sa peinture d’un petit port de pêche est particulièrement convaincante. Crise économique, trafics, querelles entre générations, cancans, retour amer de ceux qui ont tenté leur chance dans la capitale : sous leurs jolis atours, les rivages de Lou et l’île aux sirènes sont jonchés de débris de coquilles… Cristal du long métrage au festival d’Annecy 2017.

Stéphane Jarno (Télérama)