ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

NOUS, LES INTRANQUILLES - Nicolas Contant & Groupe Cinéma du Centre Artaud

A PROPOS

Il y a sans doute un autre regard à porter sur la folie, que celui d’une forte croyance collective liée à la peur, l’ignorance, véhiculée par les médias, les politiciens mais aussi la médecine. Sans doute un regard différent à aller chercher dans des lieux peu conventionnels comme la clinique Laborde, initié par Jean Oury, figure de la psychothérapie institutionnelle, ou encore le centre de jour Antonin-Artaud à Reims, où le fondateur Patrick Chemla, militant dans le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, intègre ses patients à cette réflexion qui les concerne en premier lieu : quel est le sort que l’on réserve aux fous dans notre société ?

Ce n’était pourtant pas l’ambition du réalisateur Nicolas Contant que de répondre à cette question. Au départ, il était question de faire un film d’ordre politique, de trouver un collectif qui œuvre avec la vision d’une société non-hiérarchique et une certaine teneur intellectuelle. Si l’on peut s’étonner du choix du réalisateur sur un centre psychiatrique pour évoquer une initiative citoyenne et solidaire, c’est parce que le lieu est aussi propice à amorcer une aventure participative dans la fabrication d’un film.

Au centre Artaud, il n’y a ni blouse blanche, ni pyjama. Les médicaments, seulement si nécessaire, ne sont qu’un des éléments de la thérapie proposée par l’équipe de Patrick Chemla. L’enjeu est ici de tisser une relation les uns avec les autres qui permette une insertion à long terme dans la ville et dans la vie. En s’emparant tous ensemble du projet artistique, les patients démontrent alors par l’exemple qu’un autre monde est possible tout en abordant leur réalité, la maladie, les soins qui revêtent de multiples formes : revues de presse, ateliers d’art, sorties ou simples temps de partage autour d’un café.

À travers leur autoportrait, ils vont chercher à donner une image humaine, sensible de la folie. Une image recréée au moyen du dispositif cinématographique qui rendra possible la transformation et la mise en lumière de cet « autre », fantasmé, caché, « intranquille », miroir de soi entre l’infiniment grand et l’infiniment petit .

Nous les intranquilles révèle alors des sensibilités d’âmes pour devenir peu à peu un film collectif, politique (agissant donc dans la cité) qui témoigne d’une utopie concrète au quotidien. Celle-ci nous rappelle cette citation du psychiatre Lucien Bonnafé, « on juge du degré de civilisation d’une société à la façon dont elle traite ses fous »

Ciné doc / rencontre
jeudi 23 novembre 2017 à 20h00

en présence de Nicolas Contant, réalisateur et l’association ACSM (Association culturelle en santé mentale)


NOUS, LES INTRANQUILLES

de Nicolas Contant & Groupe Cinéma du Centre Artaud

Documentaire
FRANCE - 2016 - 1h22

Nous les intranquilles commence au centre d’accueil psychothérapeutique Artaud. Le groupe cinéma du centre raconte la maladie, la thérapie, leur rapport au monde. Après un premier geste documentaire, le film devient participatif et met en scène son élaboration en collectif. Les personnages cherchent à donner une image humaine de la folie. Ils s’amusent des idées reçues pour mieux les subvertir. En s’emparant ensemble du projet artistique, ils montrent qu’un autre monde est possible.

https://www.facebook.com/nouslesintranquilles/

A PROPOS

Il y a sans doute un autre regard à porter sur la folie, que celui d’une forte croyance collective liée à la peur, l’ignorance, véhiculée par les médias, les politiciens mais aussi la médecine. Sans doute un regard différent à aller chercher dans des lieux peu conventionnels comme la clinique Laborde, initié par Jean Oury, figure de la psychothérapie institutionnelle, ou encore le centre de jour Antonin-Artaud à Reims, où le fondateur Patrick Chemla, militant dans le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, intègre ses patients à cette réflexion qui les concerne en premier lieu : quel est le sort que l’on réserve aux fous dans notre société ?

Ce n’était pourtant pas l’ambition du réalisateur Nicolas Contant que de répondre à cette question. Au départ, il était question de faire un film d’ordre politique, de trouver un collectif qui œuvre avec la vision d’une société non-hiérarchique et une certaine teneur intellectuelle. Si l’on peut s’étonner du choix du réalisateur sur un centre psychiatrique pour évoquer une initiative citoyenne et solidaire, c’est parce que le lieu est aussi propice à amorcer une aventure participative dans la fabrication d’un film.

Au centre Artaud, il n’y a ni blouse blanche, ni pyjama. Les médicaments, seulement si nécessaire, ne sont qu’un des éléments de la thérapie proposée par l’équipe de Patrick Chemla. L’enjeu est ici de tisser une relation les uns avec les autres qui permette une insertion à long terme dans la ville et dans la vie. En s’emparant tous ensemble du projet artistique, les patients démontrent alors par l’exemple qu’un autre monde est possible tout en abordant leur réalité, la maladie, les soins qui revêtent de multiples formes : revues de presse, ateliers d’art, sorties ou simples temps de partage autour d’un café.

À travers leur autoportrait, ils vont chercher à donner une image humaine, sensible de la folie. Une image recréée au moyen du dispositif cinématographique qui rendra possible la transformation et la mise en lumière de cet « autre », fantasmé, caché, « intranquille », miroir de soi entre l’infiniment grand et l’infiniment petit .

Nous les intranquilles révèle alors des sensibilités d’âmes pour devenir peu à peu un film collectif, politique (agissant donc dans la cité) qui témoigne d’une utopie concrète au quotidien. Celle-ci nous rappelle cette citation du psychiatre Lucien Bonnafé, « on juge du degré de civilisation d’une société à la façon dont elle traite ses fous »