FRANTZ - François Ozon

A PROPOS

Ozon a hésité à adapter le drame L'Homme que j'ai tué, conçu dans l'entre-deux-guerres par Maurice Rostand, que Lubitsch avait déjà porté à l'écran en 1932. Il innove cependant en inversant le point de vue : au lieu de suivre le soldat français venu rechercher en Allemagne la paix de l'âme, il s'attache au deuil de la jeune femme, ce qui permet de ne découvrir que plus tard la vérité de la situation et d'entretenir, à défaut d'un véritable suspense, une perpétuelle ambiguïté. Il prolonge également le récit au-delà du retour d'Adrien : cela lui permet, tout en transposant, par un effet de miroir, l'action en France, d'enrichir le personnage d'Anna.

Le réalisateur est connu pour la diversité des genres et des sujets qu'il aborde. Il nous propose ici un film d'époque mis en valeur par un somptueux noir et blanc, émaillé de bouffées de couleurs, qui entre parfaitement en résonnance avec le thème et avec la période, même s'il aurait été imposé pour des raisons économiques. On ne peut pas ne pas penser aux images du Ruban blanc, ou encore à la délicatesse des chroniques de Heimat.

On retrouve, à côté d'un superbe portrait de femme, le thème du deuil, de l'absence qui irrigue nombre de films d'Ozon (Sous le sable, Le Temps qui reste ou Refuge ). Il y est aussi question, comme dans L'Amant double, d'un alter ego dissimulé. Mais c'est avant tout l'affirmation d'un pacifisme précaire mais nécessaire qui se fait jour à travers l'évolution des sentiments. 

Cinélégende
mardi 20 février 2018 à 20h15

Présentation et débat en présence d'Alain Jacobzone, historien et chercheur

Séance organisée en collaboration avec l'association Cinélégende


FRANTZ

de François Ozon

avec Pierre Niney, Paula Beer, Ernst Stötzner
FRANCE - ALLEMAGNE - 2016 - 1h53 - VOST

Au lendemain de la première guerre mondiale, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, mort sur le front en France. Mais ce jour-là, un français est venu, lui aussi, fleurir la tombe de son ami allemand. 
http://www.marsdistribution.com/film/frantz

A PROPOS

Ozon a hésité à adapter le drame L'Homme que j'ai tué, conçu dans l'entre-deux-guerres par Maurice Rostand, que Lubitsch avait déjà porté à l'écran en 1932. Il innove cependant en inversant le point de vue : au lieu de suivre le soldat français venu rechercher en Allemagne la paix de l'âme, il s'attache au deuil de la jeune femme, ce qui permet de ne découvrir que plus tard la vérité de la situation et d'entretenir, à défaut d'un véritable suspense, une perpétuelle ambiguïté. Il prolonge également le récit au-delà du retour d'Adrien : cela lui permet, tout en transposant, par un effet de miroir, l'action en France, d'enrichir le personnage d'Anna.

Le réalisateur est connu pour la diversité des genres et des sujets qu'il aborde. Il nous propose ici un film d'époque mis en valeur par un somptueux noir et blanc, émaillé de bouffées de couleurs, qui entre parfaitement en résonnance avec le thème et avec la période, même s'il aurait été imposé pour des raisons économiques. On ne peut pas ne pas penser aux images du Ruban blanc, ou encore à la délicatesse des chroniques de Heimat.

On retrouve, à côté d'un superbe portrait de femme, le thème du deuil, de l'absence qui irrigue nombre de films d'Ozon (Sous le sable, Le Temps qui reste ou Refuge ). Il y est aussi question, comme dans L'Amant double, d'un alter ego dissimulé. Mais c'est avant tout l'affirmation d'un pacifisme précaire mais nécessaire qui se fait jour à travers l'évolution des sentiments. 



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