MIELE - Valeria Golino

A PROPOS

Miele donne la mort. Ou plutôt la vend. C'est le métier et la cause de cette militante de l'euthanasie. Ses « clients » ? Une vieille femme en phase terminale, un garçon atteint d'une maladie génétique, un homme condamné à la dégénérescence. Pour se procurer les barbituriques nécessaires, interdits à la vente en Europe, la jeune femme fait régulièrement l'aller-retour entre l'Italie et le Mexique. Derrière Miele, douce maîtresse de cérémonies funèbres, se cache Irene, la trentaine solitaire, avide de sensations fortes — elle court et nage jusqu'à épuisement. Un jour, un client atypique, suicidaire malgré sa santé de fer, fait vaciller sa double vie. Pour son passage derrière la ­caméra, l'actrice Valeria Golino (Respiro) adapte un roman au sujet dérangeant. La réussite du film tient précisément à ce qu'elle ne le traite jamais comme tel : en pariant sur le mystère et le charisme d'un personnage à mi-chemin entre le garçon manqué et la femme fatale (vraiment fatale), elle joue le romanesque contre le film dossier. Délaisse le débat de société (euthanasie : pour ou contre) et s'empare d'un motif autrement plus intime et intemporel : la jeune fille et la mort. C'est dans ce face-à-face tragique entre Irene et son client que la réalisatrice aborde la complexité du sujet. La lucidité amère du vieil homme conduit la militante à douter de ses convictions les plus ancrées — pourquoi untel mériterait-il plus de mourir dignement que tel autre ? Au-delà de la justesse de cette relation tourmentée et des scènes de « suicide assisté », cliniques et glaçantes, l'atout majeur du film s'appelle Jasmine Trinca (La Chambre du fils, Nos meilleures années). Elle prête à son personnage d'ange de la mort une gravité bouleversante, presque enfantine.
Mathilde Blottière (Télérama)

Ciné fac
mardi 14 novembre 2017 à 19h45

présenté par Serena Cassella, professeur d'italien à l'UCO.
tarif spécial étudiant à 4.80 sur présentation du justificatif

Soirée organisée en collaboration avec l'Université d'Angers et Cinéma Parlant dans le cadre de la semaine de cinéma de langue italienne


MIELE

de Valeria Golino

avec Jasmine Trinca, Carlo Cecchi, Vinicio Marchioni
ITALIE - 2013 - 1h40 - VOST - Prix du Jury Oecuménique Cannes 2013

Irène vit seule dans une maison au bord de la mer non loin de Rome. Son père et son amant la croient étudiante. En réalité, sous le nom de code MIELE, elle aide clandestinement des personnes en phase terminale à mourir dignement en leur administrant un barbiturique puissant. Un jour elle procure une de ces doses mortelles à un nouveau "client", Monsieur Grimaldi. Elle découvre cependant quʼil est en parfaite santé mais quʼil veut mettre fin à ses jours, ayant perdu goût à la vie. Bien décidée à ne pas être responsable de ce suicide, elle va tout faire pour l’en empêcher. 
https://www.facebook.com/mielefilm?fref=ts

A PROPOS

Miele donne la mort. Ou plutôt la vend. C'est le métier et la cause de cette militante de l'euthanasie. Ses « clients » ? Une vieille femme en phase terminale, un garçon atteint d'une maladie génétique, un homme condamné à la dégénérescence. Pour se procurer les barbituriques nécessaires, interdits à la vente en Europe, la jeune femme fait régulièrement l'aller-retour entre l'Italie et le Mexique. Derrière Miele, douce maîtresse de cérémonies funèbres, se cache Irene, la trentaine solitaire, avide de sensations fortes — elle court et nage jusqu'à épuisement. Un jour, un client atypique, suicidaire malgré sa santé de fer, fait vaciller sa double vie. Pour son passage derrière la ­caméra, l'actrice Valeria Golino (Respiro) adapte un roman au sujet dérangeant. La réussite du film tient précisément à ce qu'elle ne le traite jamais comme tel : en pariant sur le mystère et le charisme d'un personnage à mi-chemin entre le garçon manqué et la femme fatale (vraiment fatale), elle joue le romanesque contre le film dossier. Délaisse le débat de société (euthanasie : pour ou contre) et s'empare d'un motif autrement plus intime et intemporel : la jeune fille et la mort. C'est dans ce face-à-face tragique entre Irene et son client que la réalisatrice aborde la complexité du sujet. La lucidité amère du vieil homme conduit la militante à douter de ses convictions les plus ancrées — pourquoi untel mériterait-il plus de mourir dignement que tel autre ? Au-delà de la justesse de cette relation tourmentée et des scènes de « suicide assisté », cliniques et glaçantes, l'atout majeur du film s'appelle Jasmine Trinca (La Chambre du fils, Nos meilleures années). Elle prête à son personnage d'ange de la mort une gravité bouleversante, presque enfantine.
Mathilde Blottière (Télérama)