CARRIE - Brian de Palma

A PROPOS

En pervertissant les codes du teenage movie, Brian De Palma signe un film d’horreur culte, charge féroce contre l’Amérique puritaine.
Le décor est celui, gentiment rassurant, d’un teenage movie : lycée (nommé "Bates High School", tiens, tiens), bal de fin d’année, élection du roi et de la reine de la promo, apparition de John Travolta dans l’un de ses tout premiers rôles. Mais en adaptant le premier roman de Stephen King, Brian De Palma va faire plier ce genre labellisé US vers l’horreur. La jeune Carrie (Sissy Spacek) commence par être terrorisée par ses premières règles. Sa mère, hystériquement bigote et possessive, ne lui a rien expliqué et elle est la risée de ses camarades de classe. De Palma s’amuse à pervertir les figures imposées des teenage movies. Ainsi, le bal de l’école est piégé : quand Carrie est nommée reine de la promo, l’une de ses camarades lui fait tomber un baquet de sang sur la tête. Mais attention, il ne faut pas trop chatouiller Carrie : elle dispose d’exceptionnelles facultés paranormales… De Palma ne se contente pas de ridiculiser les codes du teenage movie ; il passe à la moulinette le puritanisme américain dans un style aussi respectueux des maîtres (il rend hommage à Hitchcock dans la scène de douche) que précurseur (le ralenti, le split screen). Sissy Spacek, l’une des meilleures actrices américaines, déjà repérée dans Badlands de Terrence Malick, porte le film bien au-delà des clichés, par son interprétation exceptionnellement subtile. Elle parvient, au sein d’un film d’horreur, à montrer que la véritable horreur, intérieure, est la puberté. Chaudement recommandé aux gamins qui croient avoir atteint le sommet de la terreur avec la série des Scream.

Olivier Nicklaus (Les Inrocks)

Plans cultes / L'épouvantable soirée
mardi 31 octobre 2017 à 20h00

20h : CARRIE  de Brian De Palma
22h : THE LAST GIRL de Colm Mc Carthy

Tarif spécial soirée : 9€ les 2 films sinon tarifs habituels


CARRIE

de Brian de Palma

avec Sissy Spacek, Piper Laurie, Amy Irving
USA - 1976 - 1h37 - VOST - Réédition - Version restaurée - Interdit aux moins de 12 ans

Tourmentée par une mère névrosée et tyrannique, la vie n'est pas rose pour Carrie. D'autant plus qu'elle est la tête de turc des filles du collège. Elle ne fait que subir et ne peut rendre les coups, jusqu'à ce qu'elle ne se découvre un étrange pouvoir surnaturel.

http://www.splendor-films.com/items/item/504

A PROPOS

En pervertissant les codes du teenage movie, Brian De Palma signe un film d’horreur culte, charge féroce contre l’Amérique puritaine.
Le décor est celui, gentiment rassurant, d’un teenage movie : lycée (nommé "Bates High School", tiens, tiens), bal de fin d’année, élection du roi et de la reine de la promo, apparition de John Travolta dans l’un de ses tout premiers rôles. Mais en adaptant le premier roman de Stephen King, Brian De Palma va faire plier ce genre labellisé US vers l’horreur. La jeune Carrie (Sissy Spacek) commence par être terrorisée par ses premières règles. Sa mère, hystériquement bigote et possessive, ne lui a rien expliqué et elle est la risée de ses camarades de classe. De Palma s’amuse à pervertir les figures imposées des teenage movies. Ainsi, le bal de l’école est piégé : quand Carrie est nommée reine de la promo, l’une de ses camarades lui fait tomber un baquet de sang sur la tête. Mais attention, il ne faut pas trop chatouiller Carrie : elle dispose d’exceptionnelles facultés paranormales… De Palma ne se contente pas de ridiculiser les codes du teenage movie ; il passe à la moulinette le puritanisme américain dans un style aussi respectueux des maîtres (il rend hommage à Hitchcock dans la scène de douche) que précurseur (le ralenti, le split screen). Sissy Spacek, l’une des meilleures actrices américaines, déjà repérée dans Badlands de Terrence Malick, porte le film bien au-delà des clichés, par son interprétation exceptionnellement subtile. Elle parvient, au sein d’un film d’horreur, à montrer que la véritable horreur, intérieure, est la puberté. Chaudement recommandé aux gamins qui croient avoir atteint le sommet de la terreur avec la série des Scream.

Olivier Nicklaus (Les Inrocks)

THE LAST GIRL - CELLE QUI A TOUS LES DONS - Colm McCarthy

A PROPOS

"The Last Girl" creuse le sillon des zombies qui sont partout et prolifèrent sur les écrans, petits ou grands. On n’attendait pas Glenn Close dans un film d’horreur qui tire sur une corde à priori usée. Cela serait sans compter sur nos zombies présentés sous un jour inattendu, subtil et efficace.

L’introduction du film qui le situe dans un camp pénitentiaire d’enfants dont on ne connaît pas la raison d'incarcération, intrigue. La conduite de ces enfants est de plus en plus suspecte, tout comme l'est celle de leurs geôliers, brutaux et sans pitié, qui les tiennent constamment en joue et leur hurlent dessus. Quand les zombies attaquent en nombre ce qui s’avère être un complexe médico-militaire, on comprend la dangerosité potentielle des enfants. Une attaque à la "fort Alamo" qui entraîne la fuite de Melanie, une des enfants, avec son professeur, deux soldats et une biologiste.

Un film odyssée s’enchaîne, traversant la campagne anglaise pour rejoindre Londres, dévasté par l’épidémie qui a détruit la plus grande partie de l’humanité. On pense à "28 jours plus tard" (2003), son cadre britannique aidant, un 3e opus étant dans les tuyaux, toujours avec Dany Boyle aux commandes. Film apocalyptique, "The Last Girl" prend un thème classique et constant du fantastique pour en faire une métaphore sur l’éducation.

La découverte d’enfants zombifiés au milieu des ruines, dans "The Last Girl", montre un groupe d’instinct grégaire, avec un embryon de hiérarchie et des luttes internes, qui rappellent "Sa Majesté des mouches ", le roman de William Golding, adapté au cinéma par Peter Brook en 1965. Un groupe d’enfants échoués sur une île déserte y créé une société tribale où deux groupes s’affrontent, l’un reposant sur la force, l’autre sur l’intelligence.

Une métaphore sociétale semblable habite le film. Le thème éducatif est introduit dès le début, car si tout commence par l’univers carcéral des enfants, il comprend en priorité une classe où ils sont rassemblés pour apprendre des connaissances et les valeurs de la vie en société. La conclusion qui met en miroir cette introduction et la fin, est le fondement du film, sa raison d’être. Très bien vu.

"The Last Girl" est construit comme un vrai film d’action horrifique. Avec son lot d’affrontements entre humains et morts-vivants. Mais sur un mode original, pas seulement avec des hordes de zombies hallucinés et violents, mais parfois apathiques, immobiles, autour desquels il faut se faufiler sans émettre un son, de crainte de les réveiller… La vision de Londres recouvert de végétation est très aboutie, l’idée des spores qui propagent la maladie, excellente, avec une visualisation forte. De vraies idées narratives et visuelles, poétiques jalonnent le film.

Les zombies à l'écran ont souvent des sous-textes politiques ou sociaux. A l’origine, on y décèle un discours sur la lutte des classes ("White Zombie", 1932), puis sur le droits civiques ("La Nuit des morts-vivants", 1968), sur la guerre du Vietnam ("Le Mort-vivant", 1974), ou sur la surconsommation ("Zombies", 1983). Aujourd’hui, le prétexte est sanitaire : le Sida est passé par là. On trouve également le thème dans "Lifeforce" (1985), ou la nouvelle franchise de "La Planète des singes" depuis 2011 (le 3e film sort le 30 juillet). "The Last Girl" élargit le sous-texte à l’éducation et la culture. Comme des manques qui font de nos enfants des zombies hypnotisés par les technologies nouvelles. De l’art de transmettre un message fort, contemporain, dans un film de genre. Génial !

Jacky Bornet (Culturebox)

THE LAST GIRL - CELLE QUI A TOUS LES DONS

de Colm McCarthy

avec Gemma Arterton, Glenn Close, Paddy Considine
GB - USA - 2016 - 1h51 - VOST - Interdit aux moins de 12 ans - Prix du Public Festival du Film Fantastique de Gérardmer 2017

Au fin fond de la campagne anglaise, une base militaire héberge et retient prisonniers un groupe d’enfants peu ordinaires qui, malgré le fait d’avoir été infectés par un agent pathogène « zombie » qui a décimé la planète, demeurent capables de penser et de ressentir des émotions. Lorsque la base est attaquée, Melanie, qui semble être la plus surdouée d’entre eux, réussit à s’échapper en compagnie de son professeur, de deux soldats et d’une biologiste qui ne voit en elle qu’un cobaye indispensable à la découverte d’un vaccin. Dans une Angleterre dévastée, Melanie doit découvrir qui elle est vraiment et décider ainsi de son propre sort comme celui de l’humanité tout entière. 
https://www.la-belle-company.com/prochainement-en-salle/the-last-girl-le-film.html

A PROPOS

"The Last Girl" creuse le sillon des zombies qui sont partout et prolifèrent sur les écrans, petits ou grands. On n’attendait pas Glenn Close dans un film d’horreur qui tire sur une corde à priori usée. Cela serait sans compter sur nos zombies présentés sous un jour inattendu, subtil et efficace.

L’introduction du film qui le situe dans un camp pénitentiaire d’enfants dont on ne connaît pas la raison d'incarcération, intrigue. La conduite de ces enfants est de plus en plus suspecte, tout comme l'est celle de leurs geôliers, brutaux et sans pitié, qui les tiennent constamment en joue et leur hurlent dessus. Quand les zombies attaquent en nombre ce qui s’avère être un complexe médico-militaire, on comprend la dangerosité potentielle des enfants. Une attaque à la "fort Alamo" qui entraîne la fuite de Melanie, une des enfants, avec son professeur, deux soldats et une biologiste.

Un film odyssée s’enchaîne, traversant la campagne anglaise pour rejoindre Londres, dévasté par l’épidémie qui a détruit la plus grande partie de l’humanité. On pense à "28 jours plus tard" (2003), son cadre britannique aidant, un 3e opus étant dans les tuyaux, toujours avec Dany Boyle aux commandes. Film apocalyptique, "The Last Girl" prend un thème classique et constant du fantastique pour en faire une métaphore sur l’éducation.

La découverte d’enfants zombifiés au milieu des ruines, dans "The Last Girl", montre un groupe d’instinct grégaire, avec un embryon de hiérarchie et des luttes internes, qui rappellent "Sa Majesté des mouches ", le roman de William Golding, adapté au cinéma par Peter Brook en 1965. Un groupe d’enfants échoués sur une île déserte y créé une société tribale où deux groupes s’affrontent, l’un reposant sur la force, l’autre sur l’intelligence.

Une métaphore sociétale semblable habite le film. Le thème éducatif est introduit dès le début, car si tout commence par l’univers carcéral des enfants, il comprend en priorité une classe où ils sont rassemblés pour apprendre des connaissances et les valeurs de la vie en société. La conclusion qui met en miroir cette introduction et la fin, est le fondement du film, sa raison d’être. Très bien vu.

"The Last Girl" est construit comme un vrai film d’action horrifique. Avec son lot d’affrontements entre humains et morts-vivants. Mais sur un mode original, pas seulement avec des hordes de zombies hallucinés et violents, mais parfois apathiques, immobiles, autour desquels il faut se faufiler sans émettre un son, de crainte de les réveiller… La vision de Londres recouvert de végétation est très aboutie, l’idée des spores qui propagent la maladie, excellente, avec une visualisation forte. De vraies idées narratives et visuelles, poétiques jalonnent le film.

Les zombies à l'écran ont souvent des sous-textes politiques ou sociaux. A l’origine, on y décèle un discours sur la lutte des classes ("White Zombie", 1932), puis sur le droits civiques ("La Nuit des morts-vivants", 1968), sur la guerre du Vietnam ("Le Mort-vivant", 1974), ou sur la surconsommation ("Zombies", 1983). Aujourd’hui, le prétexte est sanitaire : le Sida est passé par là. On trouve également le thème dans "Lifeforce" (1985), ou la nouvelle franchise de "La Planète des singes" depuis 2011 (le 3e film sort le 30 juillet). "The Last Girl" élargit le sous-texte à l’éducation et la culture. Comme des manques qui font de nos enfants des zombies hypnotisés par les technologies nouvelles. De l’art de transmettre un message fort, contemporain, dans un film de genre. Génial !

Jacky Bornet (Culturebox)



Plans Cultes - SAISON 2023-2024
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mardi 10 octobre à 20h00
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