L'INTRUSA - Leonardo Di Costanzo

A PROPOS

L’Intrusa, de Leonardo Di Costanzo, est le deuxième film italien, après l’excellent A Ciambra, de Jonas Carpignano, que l’on rencontre à la Quinzaine des réalisateurs, et il n’en est pas moins recommandable. Le sud de la Péninsule (Naples après la Calabre), la question sociale y afférent, et une approche très documentée témoignent des affinités entre les deux films.

L’action se situe ici au sein d’une structure d’aide aux enfants démunis, une sorte de sanctuaire à fort idéal social et animé par des bénévoles qui tentent de soustraire certaines zones de la ville à la double et désastreuse emprise du néolibéralisme et de la Mafia qui la mettent sous coupe réglée. Dirigée par Giovanna (interprétée par la danseuse et chorégraphe Raffaella Giordano), l’institution va du jour au lendemain se retrouver confrontée à une question qui remet en cause son éthique solidaire et sa profession de foi politique. L’épouse d’un criminel de la Camorra et sa fillette viennent d’y trouver refuge, quand une descente de police révèle que son mari se cachait avec elle, l’homme étant jeté en prison.
Limites de l’utopie

Confrontée à l’inquiétude de la police de la ville, du conseil d’administration du centre de loisirs et des parents des autres enfants, Giovanna doit lutter pied à pied pour les convaincre de garder la femme et sa fillette, en dépit de la tromperie que celle-ci a fomentée et de l’entorse grave faite aux valeurs du centre que leur présence constitue. La négociation s’avère d’autant plus délicate que certaines familles ont été victimes de la violence de l’homme emprisonné et que sa femme reste confinée dans un retrait agressif. La fillette, pourtant, s’acclimate.

C’est à un cas d’école sur les limites de l’utopie, à un vrai dilemme moral incarné que nous confronte ce film sensible et intelligent. Cette belle gravité, cette ouverture à la complexité des choses, cette manière de prendre à cœur des questions qui concernent urgemment nos sociétés agissent, dans un contexte cannois furieusement perché, comme l’élixir du retour à la réalité.

Jacques Mandelbaum (Le Monde)

Avant-première / Les Ateliers d'Angers
dimanche 27 août 2017 à 20h15

Projection suivie d'une rencontre avec le réalisateur

L'intrusa a été sélectionné cette année à Cannes, à la Quinzaine des Réalisateurs. En 2013, Leonardo Di Costanzo était venu à Angers pour présenter son premier long métrage, L'intervallo.

Soirée organisée en collaboration avec l'association "Premiers Plans"


L'INTRUSA

de Leonardo Di Costanzo

avec Raffaella Giordano, Valentina Vannino, Marcello Fonte
ITALIE - 1h35 - 2017 - VOST - Cannes 2017

Naples. Aujourd’hui. Giovanna, travailleuse sociale combative de 60 ans, fait face à une criminalité omniprésente. Elle gère un centre qui s’occupe d’enfants défavorisés et offre ainsi une alternative à la domination mafieuse de la ville. Un jour, l’épouse d’un criminel impitoyable de la Camorra, la jeune Maria, en fuite avec ses deux enfants, se réfugie dans ce centre. Lorsqu’elle lui demande sa protection, Giovanna se retrouve confrontée, telle une Antigone moderne, à un dilemme moral qui menace de détruire son travail et sa vie.
http://www.capricci.fr/intrusa-l-2017-leonardo-di-costanzo-422.html

A PROPOS

L’Intrusa, de Leonardo Di Costanzo, est le deuxième film italien, après l’excellent A Ciambra, de Jonas Carpignano, que l’on rencontre à la Quinzaine des réalisateurs, et il n’en est pas moins recommandable. Le sud de la Péninsule (Naples après la Calabre), la question sociale y afférent, et une approche très documentée témoignent des affinités entre les deux films.

L’action se situe ici au sein d’une structure d’aide aux enfants démunis, une sorte de sanctuaire à fort idéal social et animé par des bénévoles qui tentent de soustraire certaines zones de la ville à la double et désastreuse emprise du néolibéralisme et de la Mafia qui la mettent sous coupe réglée. Dirigée par Giovanna (interprétée par la danseuse et chorégraphe Raffaella Giordano), l’institution va du jour au lendemain se retrouver confrontée à une question qui remet en cause son éthique solidaire et sa profession de foi politique. L’épouse d’un criminel de la Camorra et sa fillette viennent d’y trouver refuge, quand une descente de police révèle que son mari se cachait avec elle, l’homme étant jeté en prison.
Limites de l’utopie

Confrontée à l’inquiétude de la police de la ville, du conseil d’administration du centre de loisirs et des parents des autres enfants, Giovanna doit lutter pied à pied pour les convaincre de garder la femme et sa fillette, en dépit de la tromperie que celle-ci a fomentée et de l’entorse grave faite aux valeurs du centre que leur présence constitue. La négociation s’avère d’autant plus délicate que certaines familles ont été victimes de la violence de l’homme emprisonné et que sa femme reste confinée dans un retrait agressif. La fillette, pourtant, s’acclimate.

C’est à un cas d’école sur les limites de l’utopie, à un vrai dilemme moral incarné que nous confronte ce film sensible et intelligent. Cette belle gravité, cette ouverture à la complexité des choses, cette manière de prendre à cœur des questions qui concernent urgemment nos sociétés agissent, dans un contexte cannois furieusement perché, comme l’élixir du retour à la réalité.

Jacques Mandelbaum (Le Monde)