PETIT PAYSAN - Hubert Charuel

A PROPOS

Voilà un film qui plairait à Jacques Chirac tellement il est filmé à hauteur de cul des vaches. Il se trouve qu’il séduit aussi le citadin peu familier du purin que nous sommes. Le “petit paysan”, c’est Pierre, la trentaine, fraîchement diplômé d’études agricoles, qui prend en main l’exploitation familiale de vaches laitières. Quand l’une de ses têtes de bétail est touchée par la maladie de la vache folle, Pierre préfère sacrifier lui-même sa bête en loucedé par crainte que les services vétérinaires ne suppriment tout son cheptel.

Bien documenté, le film nous enseigne qu’il n’est pas si simple de supprimer une vache : chaque bestiaux est ultra fiché et dissimuler une possible épidémie est passible de prison. Si Hubert Charruel distillait quelques éclats de comédie au début de son film, la suite prend plutôt des allures de thriller, mixant engrenage fatal, suspens et ambiguité morale : on entre en empathie avec Pierre, sa solitude, ses difficultés économiques, sa peur existentielle, même si l’on sait pertinemment qu’il enfreint la loi. Pierre, c’est Swann Arlaud, remarquable comédien à la beauté singulière, visage triangulaire et regard bridé : traite des bêtes, accouchement d’un veau, conduite de tracteur, multiples tâches épuisantes, l’investissement physique et mental a été total du côté de chez Swann. Excellemment écrit, mené et joué, mêlant adroitement naturalisme et cinéma de genre, Petit paysan est une modeste mais réelle réussite.

Serge Kaganski (Les Inrocks)

Avant-première / Les Ateliers d'Angers
samedi 26 août 2017 à 20h15

Projection suivie d'une rencontre avec le réalisateur et Claude Le Pape, scénariste

Le scénario a été développé aux Ateliers d'Angers en 2015, sous le titre Bloody Milk. Il a reçu le prix du public des lectures de scénarios à Premiers Plans en 2016 et a été sélectionné cette année à la Semaine de la Critique à Cannes. Il a reçu le soutien de la Fondation Gan pour le Cinéma.

Soirée organisée en collaboration avec l'association "Premiers Plans"


PETIT PAYSAN

de Hubert Charuel

avec Swann Arlaud, Sara Giraudeau, Bouli Lanners
FRANCE - 2017 - 1h30 - Cannes 2017

Pierre, la trentaine, est éleveur de vaches laitières. Sa vie s'organise autour de sa ferme, sa soeur vétérinaire et ses parents dont il a repris l'exploitation. Alors que les premiers cas d'une épidémie se déclarent en France, Pierre découvre que l'une de ses bêtes est infectée. Il ne peut se résoudre à perdre ses vaches. Il n'a rien d'autre et ira jusqu'au bout pour les sauver.
http://distrib.pyramidefilms.com/pyramide-distribution-prochainement/petit-paysan.html

A PROPOS

Voilà un film qui plairait à Jacques Chirac tellement il est filmé à hauteur de cul des vaches. Il se trouve qu’il séduit aussi le citadin peu familier du purin que nous sommes. Le “petit paysan”, c’est Pierre, la trentaine, fraîchement diplômé d’études agricoles, qui prend en main l’exploitation familiale de vaches laitières. Quand l’une de ses têtes de bétail est touchée par la maladie de la vache folle, Pierre préfère sacrifier lui-même sa bête en loucedé par crainte que les services vétérinaires ne suppriment tout son cheptel.

Bien documenté, le film nous enseigne qu’il n’est pas si simple de supprimer une vache : chaque bestiaux est ultra fiché et dissimuler une possible épidémie est passible de prison. Si Hubert Charruel distillait quelques éclats de comédie au début de son film, la suite prend plutôt des allures de thriller, mixant engrenage fatal, suspens et ambiguité morale : on entre en empathie avec Pierre, sa solitude, ses difficultés économiques, sa peur existentielle, même si l’on sait pertinemment qu’il enfreint la loi. Pierre, c’est Swann Arlaud, remarquable comédien à la beauté singulière, visage triangulaire et regard bridé : traite des bêtes, accouchement d’un veau, conduite de tracteur, multiples tâches épuisantes, l’investissement physique et mental a été total du côté de chez Swann. Excellemment écrit, mené et joué, mêlant adroitement naturalisme et cinéma de genre, Petit paysan est une modeste mais réelle réussite.

Serge Kaganski (Les Inrocks)