BORN TO BE BLUE - Robert Budreau

A PROPOS

Le Los Angeles de 1966, le jazz, les volutes de fumée, l'héroïne... Et un junkie : le trompettiste de légende Chet Baker. Son dealer lui a fracassé la mâchoire, mais, porté par l'amour d'une actrice, Jane, le musicien tente de remonter la pente. Ethan Hawke, qui tient le rôle, est fébrile, grandiose dans sa fragilité, porté par une mise en scène élégante, une photographie alternant couleur et noir et blanc. La quête de résurrection de ce perdant magnifique nous fait visiter le mythique Bird­land, à New York, club où l'on croise Miles Davis et Dizzy Gillespie... De quoi faire fantasmer les amateurs de jazz et fasciner les autres.

Born to be blue, d'un bleu couleur spleen, est avant tout l'histoire d'un homme hanté par ses démons, aimanté par les abîmes. L'intrigue, sans fioritures, sert une réflexion sur les ressorts de l'inspiration artistique. Chet Baker n'est pas un maestro de la technique, mais il crée ce son qui n'appartient qu'à lui. Dès lors qu'il improvise, ses notes s'envolent. Sa virtuosité est-elle innée ou déclenchée par l'usage de la drogue ? Question épineuse, sulfureuse, qu'heureusement ce film délicat ne tranche jamais.

Pierre-Julien Marest (Télérama)

Soirée Chet Baker
mardi 21 mars 2017 à 19h45

Soirée Chet Baker
Born to be blue à 19h45
Let's get lost à 21h45


BORN TO BE BLUE

de Robert Budreau

Avec Ethan Hawke, Carmen Ejogo, Callum Keith Rennie
ANGLETERRE - CANADA - USA - 2015 - 1h37 - Version originale sous-titrée

Afin de lui rendre hommage, un producteur de Hollywood propose à Chet Baker, le légendaire trompettiste de jazz des années 1960, de tenir le premier rôle dans un long métrage consacré à sa vie. Pendant le tournage, Chet tombe éperdument amoureux de Jane, sa partenaire afro-américaine. Malheureusement, la production est arrêtée le jour où, sur un parking, Chet est passé à tabac.
Anéanti, les mâchoires fracassées, l'artiste se replie sur lui-même, et son passé ravive ses démons. Jane réussit néanmoins à le convaincre d'aller de l'avant, de rester sobre et, grâce à la musique, de regagner la reconnaissance de ses pairs.

http://www.kinovista.com/film-born-to-be-blue.html

A PROPOS

Le Los Angeles de 1966, le jazz, les volutes de fumée, l'héroïne... Et un junkie : le trompettiste de légende Chet Baker. Son dealer lui a fracassé la mâchoire, mais, porté par l'amour d'une actrice, Jane, le musicien tente de remonter la pente. Ethan Hawke, qui tient le rôle, est fébrile, grandiose dans sa fragilité, porté par une mise en scène élégante, une photographie alternant couleur et noir et blanc. La quête de résurrection de ce perdant magnifique nous fait visiter le mythique Bird­land, à New York, club où l'on croise Miles Davis et Dizzy Gillespie... De quoi faire fantasmer les amateurs de jazz et fasciner les autres.

Born to be blue, d'un bleu couleur spleen, est avant tout l'histoire d'un homme hanté par ses démons, aimanté par les abîmes. L'intrigue, sans fioritures, sert une réflexion sur les ressorts de l'inspiration artistique. Chet Baker n'est pas un maestro de la technique, mais il crée ce son qui n'appartient qu'à lui. Dès lors qu'il improvise, ses notes s'envolent. Sa virtuosité est-elle innée ou déclenchée par l'usage de la drogue ? Question épineuse, sulfureuse, qu'heureusement ce film délicat ne tranche jamais.

Pierre-Julien Marest (Télérama)

LET'S GET LOST - Bruce Weber

A PROPOS

Pendant les noires années d'une lente descente aux enfers dont il signa la fin, au mois de mai 1988, en passant par la fenêtre d'un hôtel miteux d'Amsterdam, Chet Baker n'est jamais parvenu à ruiner son image de jeune prince d'un éternel été. Au pays d'Elvis et de James Dean, l'apparition de Chet Baker fut un coup de foudre contre lequel le temps ne peut rien. Sa voix et sa musique fredonnaient un romantisme abyssal et sa gueule d'amour était à tomber : « Il avait l'air d'un boxeur angélique », a dit le photographe William Claxton, qui immortalisa l'émergence de la jeune star.

C'est après cette icône en noir et blanc que courait le photographe de mode Bruce Weber quand il s'est mis en tête de réaliser son fascinant documentaire. « J'ai toujours rêvé de ressembler à un type comme ça, raconte Weber. J'ai grandi dans les campagnes de Pennsylvanie et, dans ses disques, j'ai trouvé le son qui m'a poussé à partir à l'ouest, celui qu'on perçoit au bord de l'océan, sur la plage, tard dans l'après-midi... » Peu avare de son temps, de son argent et de ses mensonges pour signer un film à la hauteur de ses fantasmes, Bruce Weber a accompagné le trompettiste drogué dans la « ballade » poignante et pathétique de ses derniers mois. Let's get lost était au montage quand on a trouvé le corps sans vie de Chet Baker. L'éclat funèbre de cette actualité en fait un film unique sur le mythe du « loser magnifique ». Et les mélodies restent — My funny Valentine, The thrill is gone... Chet Baker est le plus beau fantôme qui pouvait nous apparaître.

Laurent Rigoulet (Télérama)

LET'S GET LOST

de Bruce Weber

Chet Baker, William Claxton, Flea, Carroll Baker, Chris Isaak, Lisa Marie, Viggo Mortensen, Vera Baker.
USA - 1988 - 2h00 - Version originale sous-titrée

Chet Baker, décédé en 1988 à Amsterdam, était l'un des géants du jazz. Sa vie était jalonnée de hasards et de drames. Son père, banjoïste amateur, le destine au trombone. Mais Chet, déjà fasciné par la trompette, s'empresse d'échanger le trombone que lui offre son père contre l'instrument de ses rêves. Des années plus tard, il découvre le bugle à Paris, parce qu'on lui a volé sa trompette. Il vécut une existence chaotique, entre l'Amérique et l'Europe. Restent aujourd'hui de lui les sonorités délicates, fragiles, à la limite de la cassure, de sa trompette et de son chant, ses deux modes d'expression favoris, étonnamment proches l'un de l'autre...

A PROPOS

Pendant les noires années d'une lente descente aux enfers dont il signa la fin, au mois de mai 1988, en passant par la fenêtre d'un hôtel miteux d'Amsterdam, Chet Baker n'est jamais parvenu à ruiner son image de jeune prince d'un éternel été. Au pays d'Elvis et de James Dean, l'apparition de Chet Baker fut un coup de foudre contre lequel le temps ne peut rien. Sa voix et sa musique fredonnaient un romantisme abyssal et sa gueule d'amour était à tomber : « Il avait l'air d'un boxeur angélique », a dit le photographe William Claxton, qui immortalisa l'émergence de la jeune star.

C'est après cette icône en noir et blanc que courait le photographe de mode Bruce Weber quand il s'est mis en tête de réaliser son fascinant documentaire. « J'ai toujours rêvé de ressembler à un type comme ça, raconte Weber. J'ai grandi dans les campagnes de Pennsylvanie et, dans ses disques, j'ai trouvé le son qui m'a poussé à partir à l'ouest, celui qu'on perçoit au bord de l'océan, sur la plage, tard dans l'après-midi... » Peu avare de son temps, de son argent et de ses mensonges pour signer un film à la hauteur de ses fantasmes, Bruce Weber a accompagné le trompettiste drogué dans la « ballade » poignante et pathétique de ses derniers mois. Let's get lost était au montage quand on a trouvé le corps sans vie de Chet Baker. L'éclat funèbre de cette actualité en fait un film unique sur le mythe du « loser magnifique ». Et les mélodies restent — My funny Valentine, The thrill is gone... Chet Baker est le plus beau fantôme qui pouvait nous apparaître.

Laurent Rigoulet (Télérama)