L'AUTRE CÔTÉ DE L'ESPOIR - Aki Kaurismaki

A PROPOS

Dans la note d’intention du film, le réalisateur finlandais Aki Kaurismäki explique avoir voulu manipuler les émotions des spectateurs pour une noble cause, celle de l’accueil des migrants en Finlande. C’est peu d’écrire qu’il a atteint son but : non seulement «L’autre côté de l’espoir» est une fable poétique souvent irrésistible comme lui seul sait les écrire, mais il nous questionne aussi sur le sort que l’on réserve aux réfugiés dans nos (riches) pays occidentaux, appuyant là où cela nous fait mal, cette gêne coupable que l’on éprouve toujours quand un tribunal renvoie dans son pays d’origine un homme (ou une femme) qui a risqué sa vie pour quitter l’Enfer.

Dans «De l’autre côté de l’espoir», deux récits s’entrechoquent : le premier est du Kaurismäki pur Salmiakki, avec ce représentant de commerce qui quitte sa femme alcoolique, joue et gagne au poker pour acheter un restaurant miteux de la capitale – le rêve finlandais en quelque sorte. Le spectateur-fan est dans ses petits chaussons : la mise en scène façon faux-sitcom décalé fait des merveilles et la musique nostalgique nous donne envie de danser jusqu’au bout de la nuit sur un air de rockabilly.

Et puis, au milieu de la nuit, un homme se dresse au milieu d’un tas de charbon – l’une des images les plus fortes de l’année. Cet homme c’est Khaled, un jeune garçon d’Alep qui se bat depuis des semaines et des mois pour retrouver la trace de sa sœur, qui a tenté, comme lui, de prendre le chemin de l’exode. Toute sa trajectoire vous serrera le cœur, de son amitié avec un réfugié irakien, à cette scène, sublime, où il s’empare d’un Oud pour chanter le blues de son pays. Et si le raccord entre les deux parties paraît un peu artificiel, il s’en dégage une telle humanité, une telle empathie, que l’on a envie d’aider son prochain et de prendre la vie toujours du bon côté, malgré les coups de couteau et les mauvais sushis au hareng.

Yannick Vely (Paris Match)

Avant première
jeudi 2 mars 2017 à 21h00


L'AUTRE CÔTÉ DE L'ESPOIR

de Aki Kaurismaki

Avec Janne Hyytiäinen, Sakari Kuosmanen, Kati Outinen
FINLANDE - 2017 - 1h38 - Version originale sous-titrée

Helsinki. Deux destins  qui se croisent. Wikhström, la cinquantaine, décide de changer de vie en quittant sa femme alcoolique et son travail de représentant de commerce pour ouvrir un restaurant. Khaled est quant à lui un  jeune réfugié syrien, échoué dans la capitale par accident. Il voit sa demande d'asile rejetée mais décide de rester malgré tout.  Un soir, Wikhström le trouve dans la cour de son restaurant. Touché par le jeune homme, il décide de le prendre sous son aile.

http://diaphana.fr/film/lautre-cote-de-lespoir

A PROPOS

Dans la note d’intention du film, le réalisateur finlandais Aki Kaurismäki explique avoir voulu manipuler les émotions des spectateurs pour une noble cause, celle de l’accueil des migrants en Finlande. C’est peu d’écrire qu’il a atteint son but : non seulement «L’autre côté de l’espoir» est une fable poétique souvent irrésistible comme lui seul sait les écrire, mais il nous questionne aussi sur le sort que l’on réserve aux réfugiés dans nos (riches) pays occidentaux, appuyant là où cela nous fait mal, cette gêne coupable que l’on éprouve toujours quand un tribunal renvoie dans son pays d’origine un homme (ou une femme) qui a risqué sa vie pour quitter l’Enfer.

Dans «De l’autre côté de l’espoir», deux récits s’entrechoquent : le premier est du Kaurismäki pur Salmiakki, avec ce représentant de commerce qui quitte sa femme alcoolique, joue et gagne au poker pour acheter un restaurant miteux de la capitale – le rêve finlandais en quelque sorte. Le spectateur-fan est dans ses petits chaussons : la mise en scène façon faux-sitcom décalé fait des merveilles et la musique nostalgique nous donne envie de danser jusqu’au bout de la nuit sur un air de rockabilly.

Et puis, au milieu de la nuit, un homme se dresse au milieu d’un tas de charbon – l’une des images les plus fortes de l’année. Cet homme c’est Khaled, un jeune garçon d’Alep qui se bat depuis des semaines et des mois pour retrouver la trace de sa sœur, qui a tenté, comme lui, de prendre le chemin de l’exode. Toute sa trajectoire vous serrera le cœur, de son amitié avec un réfugié irakien, à cette scène, sublime, où il s’empare d’un Oud pour chanter le blues de son pays. Et si le raccord entre les deux parties paraît un peu artificiel, il s’en dégage une telle humanité, une telle empathie, que l’on a envie d’aider son prochain et de prendre la vie toujours du bon côté, malgré les coups de couteau et les mauvais sushis au hareng.

Yannick Vely (Paris Match)