L'HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE - John Ford

A PROPOS

S’il fallait une preuve que l’époque de la frontière est définitivement révolue, on la trouverait dans ce film. Imaginez un temps où le directeur d’un journal se pose en champion du mythe par rapport à la vérité, et décide de faire l’impasse sur un scoop qui pourtant fait la lumière sur des événements qui se sont passés autrefois dans sa ville. Son credo : "When the legend becomes fact, print the legend." La légende donc, et le mythe, au cœur de l’un des derniers films de John Ford, bourré d’une énorme nostalgie encore amplifiée par le choix du cinéaste de tourner en noir et blanc.
Ce film sonne, au même titre que Les Cheyennes, comme un testament. J’ai passé ma vie à vous raconter des histoires du temps jadis, semble dire John Ford, et maintenant je vous raconte comment ce monde a disparu. Fin des hors-la-loi, fin des héros discrets, l’heure est venue de la toute-puissance politicienne. Une nouvelle Amérique est née, moins glorieuse, moins humaine, plus terre à terre. Ainsi va l’histoire, médite le cinéaste vieillissant, qui ne pense pas qu’il faille s’en réjouir...
Noir et blanc, donc, pour un film crépusculaire. Pas de grands espaces. Pas de ces spectaculaires paysages auxquels Ford nous a habitués. Un film tourné entièrement en studio. Un huis clos en long flashback. Avec une brochette de comédiens magnifiques. Wayne d’abord - ce sera son dernier film avec l’ami Ford - dans un "petit rôle" (au nombre de lignes) mais tout de même celui de véritable héros, un de ces personnages archétypaux, aussi mutiques qu’intègres, qu’il a su si bien incarner tout au long de sa carrière. Dans le rôle de l’homme de loi et politicien Stoddard, James Stewart est tout aussi convaincant. Mais celui qui crève l’écran en hors-la-loi cynique et cruel est un acteur qui jusqu’alors ne sévissait qu’en série B. Le formidable Lee Marwin signe ici une composition haute en couleurs qui le hissera bien vite tout en haut de l’affiche.
Un trio de haute volée pour un film qui ne l’est pas moins. Western atypique dans lequel Ford revient sur tous les thèmes qui ont fait sa renommée, mais pour les détourner subtilement. Une œuvre d’une grande force, un de ses meilleurs films, c’est certain.
Marianne Spozio (Avoiralire.com)

Le 7ème Art & la Manière
lundi 6 mars 2017 à 20h00

Suivi d'une rencontre avec Jean Charles Fitoussi, cinéaste et critique


L'HOMME QUI TUA LIBERTY VALANCE

de John Ford

James Stewart, Lee Marvin, John Wayne
USA - 1961 - 2h03 - VOST

Un homme politique reconnu, Ransom Stoddad, assiste à l'enterrement de son ami Tom Doniphon avec sa femme. C'est pour lui l'occasion de revenir avec un journaliste sur les moments importants de sa vie, notament son arrivée dans l'Ouest, l'arrestation de sa diligeance par le célèbre bandit Liberty Valance, sa volonté de se venger de celui-ci. Jadis, Donophon était devenu son allié...
http://www.swashbuckler-films.com/homme-qui-tua-liberty-valance2c-l27.html

A PROPOS

S’il fallait une preuve que l’époque de la frontière est définitivement révolue, on la trouverait dans ce film. Imaginez un temps où le directeur d’un journal se pose en champion du mythe par rapport à la vérité, et décide de faire l’impasse sur un scoop qui pourtant fait la lumière sur des événements qui se sont passés autrefois dans sa ville. Son credo : "When the legend becomes fact, print the legend." La légende donc, et le mythe, au cœur de l’un des derniers films de John Ford, bourré d’une énorme nostalgie encore amplifiée par le choix du cinéaste de tourner en noir et blanc.
Ce film sonne, au même titre que Les Cheyennes, comme un testament. J’ai passé ma vie à vous raconter des histoires du temps jadis, semble dire John Ford, et maintenant je vous raconte comment ce monde a disparu. Fin des hors-la-loi, fin des héros discrets, l’heure est venue de la toute-puissance politicienne. Une nouvelle Amérique est née, moins glorieuse, moins humaine, plus terre à terre. Ainsi va l’histoire, médite le cinéaste vieillissant, qui ne pense pas qu’il faille s’en réjouir...
Noir et blanc, donc, pour un film crépusculaire. Pas de grands espaces. Pas de ces spectaculaires paysages auxquels Ford nous a habitués. Un film tourné entièrement en studio. Un huis clos en long flashback. Avec une brochette de comédiens magnifiques. Wayne d’abord - ce sera son dernier film avec l’ami Ford - dans un "petit rôle" (au nombre de lignes) mais tout de même celui de véritable héros, un de ces personnages archétypaux, aussi mutiques qu’intègres, qu’il a su si bien incarner tout au long de sa carrière. Dans le rôle de l’homme de loi et politicien Stoddard, James Stewart est tout aussi convaincant. Mais celui qui crève l’écran en hors-la-loi cynique et cruel est un acteur qui jusqu’alors ne sévissait qu’en série B. Le formidable Lee Marwin signe ici une composition haute en couleurs qui le hissera bien vite tout en haut de l’affiche.
Un trio de haute volée pour un film qui ne l’est pas moins. Western atypique dans lequel Ford revient sur tous les thèmes qui ont fait sa renommée, mais pour les détourner subtilement. Une œuvre d’une grande force, un de ses meilleurs films, c’est certain.
Marianne Spozio (Avoiralire.com)