ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

POWER TO CHANGE - LA RÉBELLION ÉNERGÉTIQUE - Carl-A. Fechner

A PROPOS

Une fois n’est pas coutume, voilà un titre en deux parties qui mérite son annexe. En lieu et place du prêche documentaire que l’on pouvait attendre du film engagé que l’allemand Carl A. Fechner consacre à la transition allemande et européenne vers les énergies renouvelables, Power to change se présente en galerie de portraits des acteurs de cette transition - et il faut avoir un instinct guerrier pour s’y engager comme ils le font! Si le film se plaît à l’exposé vibrant des avancées techniques (cultivant un certain lyrisme, à l’image et à la musique, lorsque l’entrepreneur d’abord malchanceux parvient enfin à mettre en place sa production de biomasse à base de déchets agricoles), il ne prétend pas montrer la transition comme une guerre technologique : cette guerre, on le comprend vite, est finie depuis longtemps. Toutes les cartes sont là, toutes les techniques, même celles du stockage des énergies renouvelables longtemps vu comme une chimère.

La transition est devenue une guerre d’hommes, écologistes contre lobbyistes. Ces derniers sont ici des ennemis sans visages : on vit la rébellion aux côtés des rebelles, dans leurs tentatives pour créer des alliances et susciter des vocations. On les suit parfois en pélerinage sur les ruines d’un monde ancien mais pas encore mort (des centrales nucléaires plus ou moins abandonnées – et leurs déchets avec), ou d’un monde en guerre au sens le plus simple – l’Ukraine – et peut-être le plus alarmant, tant il fait prendre avec acuité conscience que l’homme semble ne pas changer, et se bat pour du pétrole ou du gaz comme il se battait déjà il y a des siècles pour du sel, du charbon, de l’or.

Mais la force de ce film inégal formellement (le travail très raffiné de l’image n’efface pas l’impression que, par moments, le réalisateur à la poursuite de ces énergies invisibles ne sait plus quoi filmer) tient à son refus déterminé d’un désespoir que bien des chiffres (production de CO2 ou de méthane) ou des récits (transitions avortées suite au vote négatif d’une poignée de citoyens désinformés par les lobbies) suffiraient à susciter. Prenant le temps de capturer les sourires de satisfaction, les petits et grands mots d’espoir, Power to change donne à son tableau du progrès en marche un caractère d’inéluctabilité galvanisant, dans un sens quasi-hollywoodien : pourquoi ne suffirait-il pas, dans la vie comme au cinéma, d’une poignée de rebelles pour faire naître un nouvel espoir ?

Noémie Luciani (Le monde)

Ciné doc
mardi 28 février 2017 à 20h15

suivi d'une rencontre avec Julie Grelet, Agence Locale de l’Énergie et du Climat d'Angers Loire Métropole

Soirée organisée dans le cadre du dispositif de formation des artisans à la Rénovation énergétique complète et performante


POWER TO CHANGE - LA RÉBELLION ÉNERGÉTIQUE

de Carl-A. Fechner

Documentaire
ALLEMAGNE - 2016 - 1h30 - VOST

POWER TO CHANGE - La Rébellion Énergétique présente une vision d’avenir : un système de fourniture d’énergie démocratique, durable et d’un coût abordable, à partir de sources 100% renouvelables.
Le film nous entraîne dans un voyage à la découverte d’un pays où des centaines de milliers de personnes — les rebelles d’aujourd’hui — transforment cette vision en une réalité concrète. Des pionniers combatifs, des bricoleurs amateurs, luttant pour la révolution énergétique grâce à des technologies innovantes et surprenantes. Passionnés et pleins d’espoir, ils acceptent les revers et célèbrent leurs succès.
L’avenir de l’Énergie du Monde est lié à des sources décentralisées et propres, 100% renouvelables. Ce film est un plaidoyer impressionnant pour une mise en œuvre rapide de la révolution énergétique. 
http://www.jupiter-films.com/film-power-to-change-60.php

A PROPOS

Une fois n’est pas coutume, voilà un titre en deux parties qui mérite son annexe. En lieu et place du prêche documentaire que l’on pouvait attendre du film engagé que l’allemand Carl A. Fechner consacre à la transition allemande et européenne vers les énergies renouvelables, Power to change se présente en galerie de portraits des acteurs de cette transition - et il faut avoir un instinct guerrier pour s’y engager comme ils le font! Si le film se plaît à l’exposé vibrant des avancées techniques (cultivant un certain lyrisme, à l’image et à la musique, lorsque l’entrepreneur d’abord malchanceux parvient enfin à mettre en place sa production de biomasse à base de déchets agricoles), il ne prétend pas montrer la transition comme une guerre technologique : cette guerre, on le comprend vite, est finie depuis longtemps. Toutes les cartes sont là, toutes les techniques, même celles du stockage des énergies renouvelables longtemps vu comme une chimère.

La transition est devenue une guerre d’hommes, écologistes contre lobbyistes. Ces derniers sont ici des ennemis sans visages : on vit la rébellion aux côtés des rebelles, dans leurs tentatives pour créer des alliances et susciter des vocations. On les suit parfois en pélerinage sur les ruines d’un monde ancien mais pas encore mort (des centrales nucléaires plus ou moins abandonnées – et leurs déchets avec), ou d’un monde en guerre au sens le plus simple – l’Ukraine – et peut-être le plus alarmant, tant il fait prendre avec acuité conscience que l’homme semble ne pas changer, et se bat pour du pétrole ou du gaz comme il se battait déjà il y a des siècles pour du sel, du charbon, de l’or.

Mais la force de ce film inégal formellement (le travail très raffiné de l’image n’efface pas l’impression que, par moments, le réalisateur à la poursuite de ces énergies invisibles ne sait plus quoi filmer) tient à son refus déterminé d’un désespoir que bien des chiffres (production de CO2 ou de méthane) ou des récits (transitions avortées suite au vote négatif d’une poignée de citoyens désinformés par les lobbies) suffiraient à susciter. Prenant le temps de capturer les sourires de satisfaction, les petits et grands mots d’espoir, Power to change donne à son tableau du progrès en marche un caractère d’inéluctabilité galvanisant, dans un sens quasi-hollywoodien : pourquoi ne suffirait-il pas, dans la vie comme au cinéma, d’une poignée de rebelles pour faire naître un nouvel espoir ?

Noémie Luciani (Le monde)