SOUVENIR - Bavo Defurne

A PROPOS

Liliane s’appelait autrefois Laura. C’était à l’époque, désormais révolue, où elle était une chanteuse à succès. Aujourd’hui, elle vit solitaire, entre son emploi dans une usine de fabrication de charcuteries industrielles et ses soirées vides avec l’alcool comme seul compagnon. La chanson, c’est du passé. Elle ne veut plus en entendre parler.
Pourtant, sa carrière a marqué les esprits. Son visage n’est pas étranger à un tout jeune boxeur, dont le père a été et demeure un fervent admirateur de la chanteuse oubliée. Il l’aborde et décide de lui faire connaître à nouveau le succès, malgré ses réticences. Si le couple peut d’abord paraître bien mal assorti, on comprend, grâce à une progression narrative toute en finesse qu’il va permettre à l’une de retrouver sa part de rêve et à l’autre de franchir enfin la porte du monde des adultes. Le talent conjugué du duo Azaïs/Huppert nous convainc d’emblée de la crédibilité de cette association surprenante et crée une empathie sans réserve.

Démarré dans l’univers froid de l’usine, symbole d’une classe ouvrière laborieuse et oubliée, référence aux frères Dardenne, comme aime le souligner le réalisateur flamand Bavo Defurne, le récit quitte peu à peu la dureté du film social pour nous transporter dans l’univers pailleté et artificiel du showbiz. Avec bienveillance, le réalisateur s’attarde sur la naïveté touchante d’un Jean à la découverte d’un monde dont il ignore tous les codes pendant que l’on assiste, avec bonheur, à la transformation lumineuse de Liliane, dépouillée de son quotidien pesant. Si, dans un premier temps, la mise en scène joue la carte de la routine, elle s’achemine subtilement vers des horizons plus chaleureux, se mettant ainsi au diapason des personnages.
En emballant son intrigue dans une joyeuse ambiance rétro, le réalisateur en fait un conte intemporel, dont l’univers décalé et surprenant est encore renforcé par le choix des chansons hors du temps de Pink Martini et par un stylisme grandiose. Les robes créées par la stylise bruxelloise Johanne Riss sont magiques et subliment le personnage de cette chanteuse renaissante, incarnée avec une grâce infinie par une Isabelle Huppert que l’on ne se lasse pas d’entendre nous chanter son titre fétiche « Joli garçon ».

L’arrivée dans la deuxième partie du film du charismatique Johan Leysen, dans la peau de l’imprésario tout-puissant, caractéristique d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, enrichit un casting déjà harmonieusement assorti.
Dans la même veine que le Quand j’étais chanteur de Xavier Giannoli, cette chronique sentimentale placée sous le signe de l’amour et de la musique se déguste délicieusement.

Claudine Levanneur (aVoiraLire.com)

Cap ciné
vendredi 23 décembre 2016 à 19h30

Séances sous-titrées en français

Exceptionnellement il n'y aura pas d'audiodescription

La séance de 19h30 est présentée par Louis Mathieu, président de l'association Cinéma Parlant

Séance organisée en collaboration avec Cinéma Parlant et Premiers Plans


SOUVENIR

de Bavo Defurne

avec Isabelle Huppert, Kévin Azaïs, Johan Leysen
FRANCE - 2016 - 1h30

 Une chanteuse oubliée, qui a autrefois participé à l'Eurovision, rencontre un jeune boxeur qui va la convaincre de tenter un come-back.

http://www.arpselection.com/category/tous-nos-films/comedie/souvenir-377.html#team

A PROPOS

Liliane s’appelait autrefois Laura. C’était à l’époque, désormais révolue, où elle était une chanteuse à succès. Aujourd’hui, elle vit solitaire, entre son emploi dans une usine de fabrication de charcuteries industrielles et ses soirées vides avec l’alcool comme seul compagnon. La chanson, c’est du passé. Elle ne veut plus en entendre parler.
Pourtant, sa carrière a marqué les esprits. Son visage n’est pas étranger à un tout jeune boxeur, dont le père a été et demeure un fervent admirateur de la chanteuse oubliée. Il l’aborde et décide de lui faire connaître à nouveau le succès, malgré ses réticences. Si le couple peut d’abord paraître bien mal assorti, on comprend, grâce à une progression narrative toute en finesse qu’il va permettre à l’une de retrouver sa part de rêve et à l’autre de franchir enfin la porte du monde des adultes. Le talent conjugué du duo Azaïs/Huppert nous convainc d’emblée de la crédibilité de cette association surprenante et crée une empathie sans réserve.

Démarré dans l’univers froid de l’usine, symbole d’une classe ouvrière laborieuse et oubliée, référence aux frères Dardenne, comme aime le souligner le réalisateur flamand Bavo Defurne, le récit quitte peu à peu la dureté du film social pour nous transporter dans l’univers pailleté et artificiel du showbiz. Avec bienveillance, le réalisateur s’attarde sur la naïveté touchante d’un Jean à la découverte d’un monde dont il ignore tous les codes pendant que l’on assiste, avec bonheur, à la transformation lumineuse de Liliane, dépouillée de son quotidien pesant. Si, dans un premier temps, la mise en scène joue la carte de la routine, elle s’achemine subtilement vers des horizons plus chaleureux, se mettant ainsi au diapason des personnages.
En emballant son intrigue dans une joyeuse ambiance rétro, le réalisateur en fait un conte intemporel, dont l’univers décalé et surprenant est encore renforcé par le choix des chansons hors du temps de Pink Martini et par un stylisme grandiose. Les robes créées par la stylise bruxelloise Johanne Riss sont magiques et subliment le personnage de cette chanteuse renaissante, incarnée avec une grâce infinie par une Isabelle Huppert que l’on ne se lasse pas d’entendre nous chanter son titre fétiche « Joli garçon ».

L’arrivée dans la deuxième partie du film du charismatique Johan Leysen, dans la peau de l’imprésario tout-puissant, caractéristique d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, enrichit un casting déjà harmonieusement assorti.
Dans la même veine que le Quand j’étais chanteur de Xavier Giannoli, cette chronique sentimentale placée sous le signe de l’amour et de la musique se déguste délicieusement.

Claudine Levanneur (aVoiraLire.com)