ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS

Ce que je cherche ne se trouve ni dans les actes, ni dans les événements mais quelque part au plus profond de l’homme. C’est là un jour que j’aimerais bien aller avec la caméra." Ainsi parlait Krzysztof Kieslowski de ses aspirations au cinéma : une volonté de filmer l’abstrait, de capter une sensation, de saisir un sentiment...

On disait Kieslowski agnostique, pessimiste voire défaitiste. Il démontre pourtant à travers Le décalogue tout son amour et sa pitié pour le genre humain. Avec cette œuvre, ce cycle de la vie, Kieslowski imprime sur sa pellicule, avec une justesse désarmante, les âmes en perdition.

Le décalogue n’est pas une illustration classique des Dix Commandements ; Krzysztof Kieslowski les utilise - les détourne même parfois -, comme trame narrative dans le seul but de soulever des interrogations morales. Il impose ainsi à ses personnages des dilemmes cruciaux, des vérités douloureuses qui alimentent leur foi ou réduisent à néant leur intime conviction.

Kieslowski ne juge pas, il se contente de saisir, au gré du hasard (le grand tout)... Il filme le désespoir d’un père orphelin de son fils, la peur d’un condamné à mort, la passion dévorante de deux philatélistes, le départ d’une mère oubliée... Des destins anodins qui se révèlent uniques par la beauté de leur simplicité et par la force de leur dénouement.

Pour parvenir à cette réussite, le cinéaste polonais ne s’embarrasse pas d’une réalisation pleine d’artifice. Son expérience de documentariste l’amène plus à poser sa caméra, dans un souci d’authenticité. Toujours cette volonté absolue de chercher la vérité. Une vérité trouvée...

Edgar Hourrière (avoiralire.com)