ON ACHEVE BIEN LES CHEVAUX - Sydney Pollack

A PROPOS

Grande Dépression
L'histoire se passe au moment critique de la Grande Dépression économique américaine des années 30, où la crise touche tout le monde et installe les citoyens dans un état de désillusion tel que c'est tout le système de valeurs à la fois morales et économiques qui est durement remis en cause. C'est ainsi qu'il faut voir de la part d'Horace McCoy, auteur du livre dont est tiré le film, le gigantesque bal comme la mise en abime cruelle d'une société où l'argent (facile) devient le seul prisme de référence d'une communauté qui n'en a plus que le nom. C'est d'ailleurs cette métaphore implacable qui a motivé le choix du réalisateur Sydney Pollack, qui, avec le recul de trente ans écoulés depuis les événements, a pu mettre le doigt sur l'une des dérives dangereuse d'un modèle de société qui donne à ce point à l'être humain la condition d'esclave. Une Amérique qui se violente toute seule, qui s’enfonce dans le précipice sans personne d'autre qu’elle-même pour l’y pousser.

Intensité et étouffement

Alors que le film se passe dans sa globalité à l'intérieur d'une seule salle, le nombre de personnages et leurs mouvements de danse perpétuels, partage le spectateur entre la sensation d'étouffement digne d'un huis-clos et une intensité, rare, d'action. Ainsi cette impressionnante séquence d'un sprint de 10 minutes autour d’une piste de danse où le cinéaste, armé de patins à roulettes pour donner au spectateur le même sentiment de tournis qu'à ses personnages, les expose à l’épuisement mortifère, la torture physique et mentale, jamais rendus aussi sensibles à l’écran et aussi irrémédiablement insupportables.

Chef d'oeuvre et histoires d'Oscars

Ce film, pourtant engagé sur sujet social assez dur, reçoit un accueil critique tel qu'il devient par surprise la tête de gondole de la cérémonie des Oscars cette année-là. Il concourt à la prestigieuse compétition avec pas moins de neuf nominations, ce qui fait alors de lui l'un des plus remarqués dans l'histoire de l'Académie. Sa véritable singularité reste qu'il ne l'est pas pour le meilleur film, une situation unique pour un film pourtant si plébiscité ! Il ne repart finalement qu'avec une seule statuette pour la performance de Gig Young récompensé pour son second rôle. De l'avis du plus grand nombre, ce film reste dans l'histoire comme le chef d'œuvre incontesté du réalisateur, jugé autrement trop inégal.

Ciné Danse
mardi 23 mai 2017 à 20h15

Présenté par Claire Rousier, directrice adjointe du CNDC 



ON ACHEVE BIEN LES CHEVAUX

de Sydney Pollack

Avec Jane Fonda, Michael Sarrazin, Susannah York, Gig Young, Red Buttons, Bonnie Bedelia
USA - 1969 - 2h09 - Version originale sous-titrée

USA, 1932. Au coeur de la grande Dépression, des hommes et des femmes qui cherchent par tous les moyens à s'en sortir s'inscrivent à des marathons de danse mis sur pied par des organisateurs de spectacles sans scrupules pour un public cruel et... payant. Logés et nourris, les concurrents espèrent décrocher la prime de 1 500 dollars récompensant le couple qui restera en piste le plus longtemps.

http://www.acaciasfilms.com/index.php?page=on-ach%C3%A8ve-bien-les-chevaux

A PROPOS

Grande Dépression
L'histoire se passe au moment critique de la Grande Dépression économique américaine des années 30, où la crise touche tout le monde et installe les citoyens dans un état de désillusion tel que c'est tout le système de valeurs à la fois morales et économiques qui est durement remis en cause. C'est ainsi qu'il faut voir de la part d'Horace McCoy, auteur du livre dont est tiré le film, le gigantesque bal comme la mise en abime cruelle d'une société où l'argent (facile) devient le seul prisme de référence d'une communauté qui n'en a plus que le nom. C'est d'ailleurs cette métaphore implacable qui a motivé le choix du réalisateur Sydney Pollack, qui, avec le recul de trente ans écoulés depuis les événements, a pu mettre le doigt sur l'une des dérives dangereuse d'un modèle de société qui donne à ce point à l'être humain la condition d'esclave. Une Amérique qui se violente toute seule, qui s’enfonce dans le précipice sans personne d'autre qu’elle-même pour l’y pousser.

Intensité et étouffement

Alors que le film se passe dans sa globalité à l'intérieur d'une seule salle, le nombre de personnages et leurs mouvements de danse perpétuels, partage le spectateur entre la sensation d'étouffement digne d'un huis-clos et une intensité, rare, d'action. Ainsi cette impressionnante séquence d'un sprint de 10 minutes autour d’une piste de danse où le cinéaste, armé de patins à roulettes pour donner au spectateur le même sentiment de tournis qu'à ses personnages, les expose à l’épuisement mortifère, la torture physique et mentale, jamais rendus aussi sensibles à l’écran et aussi irrémédiablement insupportables.

Chef d'oeuvre et histoires d'Oscars

Ce film, pourtant engagé sur sujet social assez dur, reçoit un accueil critique tel qu'il devient par surprise la tête de gondole de la cérémonie des Oscars cette année-là. Il concourt à la prestigieuse compétition avec pas moins de neuf nominations, ce qui fait alors de lui l'un des plus remarqués dans l'histoire de l'Académie. Sa véritable singularité reste qu'il ne l'est pas pour le meilleur film, une situation unique pour un film pourtant si plébiscité ! Il ne repart finalement qu'avec une seule statuette pour la performance de Gig Young récompensé pour son second rôle. De l'avis du plus grand nombre, ce film reste dans l'histoire comme le chef d'œuvre incontesté du réalisateur, jugé autrement trop inégal.