OMBLINE - Stéphane Cazes

A PROPOS

Une longue préparation
Pour pouvoir faire un film proche de la réalité carcérale et de la situation de ces femmes mères en prison, toute l'équipe a dû énormément se préparer en amont, à commencer par le réalisateur qui réfléchissait à cette idée depuis longtemps : "Je cherchais à faire un film sur la maternité et, au cours d’une discussion avec ma mère il y a dix ans, j’ai appris qu’il y avait des bébés en prison, ce que j’ignorais", explique Stéphane Cazes. "Dès 2002, j’ai décidé que cela serait le thème de mon premier long métrage". Par la suite, le jeune cinéaste s'est investi totalement dans ce sujet : "Je me suis rapproché de nombreuses associations du milieu carcéral, j’ai vu pas mal de documentaires et j’ai lu tout ce qui existait sur le sujet". En conclusion de sa préparation, Stéphane Cazes s'est immergé dans l'enceinte même de la prison : "J’ai commencé à intervenir en prison à travers l’association Genépi pour faire du soutien scolaire : j’ai donc arrêté les courts métrages et pendant deux ans, je me suis rendu une à deux fois par semaine en prison."

Entre les barreaux

Le tournage d'Ombline s'est déroulé dans une vraie prison. Cette immersion entre les barreaux a fortement marqué l'équipe, comme l'explique Mélanie Thierry : "Il y faisait très froid et les murs transpiraient de violence. On y sentait toute la souffrance du lieu. On en ressort brisé, abattu, comme un animal", se souvient l'interprète de l'héroïne. Le tournage ne fut évidemment pas de tout repos pour l'actrice, souvent mise à rude épreuve par des conditions extrêmes : "Le pire, c’est lorsque j’ai tourné au mitard – c’était une expérience d’autant plus traumatisante qu’on se sent comme un animal égaré qui n’a pas vu la lumière pendant quarante jours."

Le point de vue d'Ombline

Pour Stéphane Cazes, il était évident que le point de vue d'Ombline était celui qu'il fallait adopter tout au long du film. Ce désir était tellement fort que le réalisateur a même pensé raconter son histoire sous forme de documentaire : "Au départ, je me demandais si j’allais faire un documentaire ou une fiction, mais si j’avais fait un documentaire, cela serait resté un regard extérieur sur une femme détenue et la caméra se serait arrêtée aux portes du mitard ou de la nursery", explique-t-il. Cependant, le cinéaste a conservé ce choix intact à travers la fiction : "Il n’y a qu’avec la fiction qu’on peut suivre sa trajectoire à chaque instant (...) ainsi, on vit la prison comme la protagoniste, à travers ses yeux, ses sensations."

Berceuse carcérale

Si Stéphane Cazes pensait au départ ne pas mettre de musique dans le film, il changea d'avis après sa rencontre avec le compositeur Cyrille Aufort : "Il a composé le thème Ombline/Lucas qui m’a fait pleurer, le seul qui était nécessaire pour moi". Pour le cinéaste, il était primordial que ce thème principal ne reflète pas l'univers carcéral mais plutôt une certaine douceur qui rappelle l'enfance et le sentiment de sécurité que crée la relation mère-fils : "Je tenais à ce que le thème principal ne fasse pas référence à un "film de prison", mais plutôt à une musique autour de la maternité et qu’elle fasse écho à une berceuse (...) je voulais que ce bien-être entre une mère et son fils soit perceptible."

Un bébé peut en cacher un autre

Pour interpréter le rôle de Lucas (l'enfant d'Ombline), un grand nombre de bébés a été requis, comme le raconte le réalisateur : "Il y en avait 21 en tout ! Rien que pour le rôle de Lucas, ils étaient 7, pour camper le personnage à des âges différents". Ces (très) jeunes acteurs apportaient une difficulté en plus sur le plateau, et nécessitaient une vigilance de tous les instants : "C’est très difficile car quand un bébé pleure, c’est impossible de tourner ! (...) Nous avons aussi été vigilants parce qu’on ne devait pas voir qu’on changeait de bébé", explique le réalisateur.

Un prénom évocateur

Ce n'est pas un hasard si l'héroïne du film porte le doux nom d'Ombline. Issu du latin "ombria", il signifie pierre précieuse. Cette définition est tout à fait en adéquation avec l'évolution du personnage qui va devoir changer de caractère, perdre de sa violence et s'adoucir au contact de son fils.

Un film primé

Ombline a remporté le prix Sopadin Junior du meilleur scénario. Le film a aussi été présenté au Festival de Cannes 2012, d'où il est reparti avec le Grand prix du Festival Écran Junior décerné par un jury de jeunes cinéphiles âgés de 13 à 15 ans.

Second rôle

En plus de Mélanie Thierry au casting d'Ombline, on peut souligner la présence de l'actrice Corinne Masiero, la révélation du film Louise Wimmer (2010), qui tient aussi un rôle dans le dernier film de Jacques Audiard, De rouille et d'os (2012).

Avant Ombline

Il s'agit du premier long métrage de Stéphane Cazes. Auparavant, il est sorti diplômé de l'ESRA en 2004 avant d'écrire, de réaliser et de produire son premier court métrage l'année suivante : L'Echange des regards. Le film a été sélectionné dans une trentaine de festivals.

Soirée rencontre
jeudi 2 juin 2016 à 20h15

En présence de Céline Buchaillet, médecin généraliste, Annette Larode, cadre de santé en milieu carcéral et Jules Mackowski, membre du GENEPI


OMBLINE

de Stéphane Cazes

Avec Mélanie Thierry, Nathalie Becue, Corinne Masiero
France - 2012 - 1h35

Alors qu'elle est enceinte de 2 mois, Ombline, une jeune femme d'une vingtaine d'années, est incarcérée pour une peine de 4 ans. Elle donne naissance à Lucas et le garde auprès d'elle en prison pendant les 18 mois autorisés par la loi. Elle va devoir l'élever et découvrir son rôle de mère au coeur de l'univers carcéral...

http://www.zed.fr/fr/cinema/distribution/catalogue/programme/ombline

A PROPOS

Une longue préparation
Pour pouvoir faire un film proche de la réalité carcérale et de la situation de ces femmes mères en prison, toute l'équipe a dû énormément se préparer en amont, à commencer par le réalisateur qui réfléchissait à cette idée depuis longtemps : "Je cherchais à faire un film sur la maternité et, au cours d’une discussion avec ma mère il y a dix ans, j’ai appris qu’il y avait des bébés en prison, ce que j’ignorais", explique Stéphane Cazes. "Dès 2002, j’ai décidé que cela serait le thème de mon premier long métrage". Par la suite, le jeune cinéaste s'est investi totalement dans ce sujet : "Je me suis rapproché de nombreuses associations du milieu carcéral, j’ai vu pas mal de documentaires et j’ai lu tout ce qui existait sur le sujet". En conclusion de sa préparation, Stéphane Cazes s'est immergé dans l'enceinte même de la prison : "J’ai commencé à intervenir en prison à travers l’association Genépi pour faire du soutien scolaire : j’ai donc arrêté les courts métrages et pendant deux ans, je me suis rendu une à deux fois par semaine en prison."

Entre les barreaux

Le tournage d'Ombline s'est déroulé dans une vraie prison. Cette immersion entre les barreaux a fortement marqué l'équipe, comme l'explique Mélanie Thierry : "Il y faisait très froid et les murs transpiraient de violence. On y sentait toute la souffrance du lieu. On en ressort brisé, abattu, comme un animal", se souvient l'interprète de l'héroïne. Le tournage ne fut évidemment pas de tout repos pour l'actrice, souvent mise à rude épreuve par des conditions extrêmes : "Le pire, c’est lorsque j’ai tourné au mitard – c’était une expérience d’autant plus traumatisante qu’on se sent comme un animal égaré qui n’a pas vu la lumière pendant quarante jours."

Le point de vue d'Ombline

Pour Stéphane Cazes, il était évident que le point de vue d'Ombline était celui qu'il fallait adopter tout au long du film. Ce désir était tellement fort que le réalisateur a même pensé raconter son histoire sous forme de documentaire : "Au départ, je me demandais si j’allais faire un documentaire ou une fiction, mais si j’avais fait un documentaire, cela serait resté un regard extérieur sur une femme détenue et la caméra se serait arrêtée aux portes du mitard ou de la nursery", explique-t-il. Cependant, le cinéaste a conservé ce choix intact à travers la fiction : "Il n’y a qu’avec la fiction qu’on peut suivre sa trajectoire à chaque instant (...) ainsi, on vit la prison comme la protagoniste, à travers ses yeux, ses sensations."

Berceuse carcérale

Si Stéphane Cazes pensait au départ ne pas mettre de musique dans le film, il changea d'avis après sa rencontre avec le compositeur Cyrille Aufort : "Il a composé le thème Ombline/Lucas qui m’a fait pleurer, le seul qui était nécessaire pour moi". Pour le cinéaste, il était primordial que ce thème principal ne reflète pas l'univers carcéral mais plutôt une certaine douceur qui rappelle l'enfance et le sentiment de sécurité que crée la relation mère-fils : "Je tenais à ce que le thème principal ne fasse pas référence à un "film de prison", mais plutôt à une musique autour de la maternité et qu’elle fasse écho à une berceuse (...) je voulais que ce bien-être entre une mère et son fils soit perceptible."

Un bébé peut en cacher un autre

Pour interpréter le rôle de Lucas (l'enfant d'Ombline), un grand nombre de bébés a été requis, comme le raconte le réalisateur : "Il y en avait 21 en tout ! Rien que pour le rôle de Lucas, ils étaient 7, pour camper le personnage à des âges différents". Ces (très) jeunes acteurs apportaient une difficulté en plus sur le plateau, et nécessitaient une vigilance de tous les instants : "C’est très difficile car quand un bébé pleure, c’est impossible de tourner ! (...) Nous avons aussi été vigilants parce qu’on ne devait pas voir qu’on changeait de bébé", explique le réalisateur.

Un prénom évocateur

Ce n'est pas un hasard si l'héroïne du film porte le doux nom d'Ombline. Issu du latin "ombria", il signifie pierre précieuse. Cette définition est tout à fait en adéquation avec l'évolution du personnage qui va devoir changer de caractère, perdre de sa violence et s'adoucir au contact de son fils.

Un film primé

Ombline a remporté le prix Sopadin Junior du meilleur scénario. Le film a aussi été présenté au Festival de Cannes 2012, d'où il est reparti avec le Grand prix du Festival Écran Junior décerné par un jury de jeunes cinéphiles âgés de 13 à 15 ans.

Second rôle

En plus de Mélanie Thierry au casting d'Ombline, on peut souligner la présence de l'actrice Corinne Masiero, la révélation du film Louise Wimmer (2010), qui tient aussi un rôle dans le dernier film de Jacques Audiard, De rouille et d'os (2012).

Avant Ombline

Il s'agit du premier long métrage de Stéphane Cazes. Auparavant, il est sorti diplômé de l'ESRA en 2004 avant d'écrire, de réaliser et de produire son premier court métrage l'année suivante : L'Echange des regards. Le film a été sélectionné dans une trentaine de festivals.