ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
Soyons clairs : il n’est point nécessaire de connaître les soubassements de la BD éponyme de Frank Miller pour succomber aux histoires peu orthodoxes qui se trament dans cette ville interlope de Sin City (littéralement cité du péché). En surface, le film se présente comme une plongée dans une ville ravagée par la corruption, la violence et la luxure où tous les personnages sont constamment en danger de mort. En substance, ce sont des histoires d’amour qui se terminent très mal.
La première bonne nouvelle, c’est que Sin City n’est ni un pétard mouillé ni un gros blockbuster consensuel parce qu’il possède tous les symptômes du film potentiellement controversé. La seconde réside dans un scénario complexe et habile qui ménage beaucoup de surprises et entremêle tant les fils méandreux de son postulat qu’on finit par difficilement résoudre l’écheveau. Paradoxalement, les résolutions sont d’une simplicité inattendue avec une boucle bien bouclée, des rebondissements adéquats et des plans si léchés que rien ne finit par déborder. Trois histoires parallèles se passent à Sin City : celle d’un homme (Mickey Rourke), brute au visage fracassé et au cœur meurtri qui recherche le meurtrier de la prostituée qu’il aimait (la meilleure) ; une autre, fable adultérine avec Clive Owen et Britany Murphy (la moins réussie) ; et enfin une dernière avec Bruce Willis en flic qui sauve une enfant des mains d’un pédophile (la plus étrange). Respectivement, le film regroupe trois tomes de Sin City : le premier Sin City ; le troisième baptisé Le grand carnage (The Big Fat Kill) et le quatrième, That Yellow Bastard.
Son premier défaut vient de sa première qualité : une fidélité extrême au comic originel. Les répliques, la caractérisation des personnages, la noirceur cynique et l’absence de morale sont impeccablement respectées. La formule trahit l’influence de Tarantino qui est crédité comme co-réalisateur pour avoir signé une scène. Elle se ressent ne serait-ce que dans l’intrigue dont la structure s’apparente à celle de Pulp fiction (de multiples sous-intrigues qui se croisent dans la même histoire). En réalité, le bar est un repère où tous les personnages se croisent et qui existe déjà dans le comic. La mise en scène adopte l’immoralité de cette ville en filmant les situations avec une vraie complaisance pour retranscrire au plus juste le sentiment d’insécurité et de déliquescence. Le jeu sur le noir et blanc dont les teintes varient amplifie cette violence comme lors des apparitions du Yellow Bastard, ou lorsqu’il s’agit de simples giclées de sang. Du sang qui selon les circonstances est blanc, jaune ou rouge. D’aucuns trouveront certainement matière à pinailler sur le procédé ou l’intégration d’éléments réels dans un décor 3D, la réussite et la cohérence du bloc emportent le morceau. Dans la distribution pléthorique, Bruce Willis, Elijah Wood, Mickey Rourke, Clive Owen et même la très jeune Makenzie Vega (déjà repérée dans Saw où elle était exceptionnelle) profitent de l’occasion pour se distinguer. Dans les rôles secondaires, il faut saluer la prestation de Benicio Del Toro, définitivement méconnaissable de film en film, qui incarne un Jack Rafferty potentiellement parfait. Enfin, c’est un pied de nez à ceux qui prenaient plaisir à descendre gratuitement Robert Rodriguez, réalisateur maudit dont (il est vrai) les dernières productions généraient au mieux la perplexité (les insupportables Spy kids et le récent Once upon a time in Mexico). Or, ici, métamorphose absolue : il parvient par la concentration de ses moyens et la généreuse collaboration de Frank Miller au story-board et au scénario à signer ce qui ressemble à ce jour comme son film-gadget le plus ambitieux et le plus réussi.
Avoiralire.com
MADE IN AUSTIN
lundi 14 septembre
2015 à 19h30
Tarif spécial soirée : 9,40€ les 2 films sinon tarifs habituels
Soirée organisée en collaboration avec l'association Premiers Plans dans le cadre de Austin Angers Creative
SIN CITY
de Robert Rodriguez & Frank Miller
avec Bruce Willis, Mickey Rourke, Jessica Alba
USA - 2004 - 2h03 - version originale sous titrée - Interdit aux moins 12 ans
Sin City est une ville infestée de criminels, de flics ripoux et de femmes fatales. Hartigan s'est juré de protéger Nancy, une strip-teaseuse qui l'a fait craquer. Marv, un marginal brutal mais philosophe, part en mission pour venger la mort de son unique véritable amour, Goldie. Dwight est l'amant secret de Shellie. Il passe ses nuits à protéger Gail et les filles des bas quartiers de Jackie Boy, un flic pourri, violent et incontrôlable. Certains ont soif de vengeance, d'autres recherchent leur salut. Bienvenue à Sin City, la ville du vice et du péché.
A PROPOS
Soyons clairs : il n’est point nécessaire de connaître les soubassements de la BD éponyme de Frank Miller pour succomber aux histoires peu orthodoxes qui se trament dans cette ville interlope de Sin City (littéralement cité du péché). En surface, le film se présente comme une plongée dans une ville ravagée par la corruption, la violence et la luxure où tous les personnages sont constamment en danger de mort. En substance, ce sont des histoires d’amour qui se terminent très mal.
La première bonne nouvelle, c’est que Sin City n’est ni un pétard mouillé ni un gros blockbuster consensuel parce qu’il possède tous les symptômes du film potentiellement controversé. La seconde réside dans un scénario complexe et habile qui ménage beaucoup de surprises et entremêle tant les fils méandreux de son postulat qu’on finit par difficilement résoudre l’écheveau. Paradoxalement, les résolutions sont d’une simplicité inattendue avec une boucle bien bouclée, des rebondissements adéquats et des plans si léchés que rien ne finit par déborder. Trois histoires parallèles se passent à Sin City : celle d’un homme (Mickey Rourke), brute au visage fracassé et au cœur meurtri qui recherche le meurtrier de la prostituée qu’il aimait (la meilleure) ; une autre, fable adultérine avec Clive Owen et Britany Murphy (la moins réussie) ; et enfin une dernière avec Bruce Willis en flic qui sauve une enfant des mains d’un pédophile (la plus étrange). Respectivement, le film regroupe trois tomes de Sin City : le premier Sin City ; le troisième baptisé Le grand carnage (The Big Fat Kill) et le quatrième, That Yellow Bastard.
Son premier défaut vient de sa première qualité : une fidélité extrême au comic originel. Les répliques, la caractérisation des personnages, la noirceur cynique et l’absence de morale sont impeccablement respectées. La formule trahit l’influence de Tarantino qui est crédité comme co-réalisateur pour avoir signé une scène. Elle se ressent ne serait-ce que dans l’intrigue dont la structure s’apparente à celle de Pulp fiction (de multiples sous-intrigues qui se croisent dans la même histoire). En réalité, le bar est un repère où tous les personnages se croisent et qui existe déjà dans le comic. La mise en scène adopte l’immoralité de cette ville en filmant les situations avec une vraie complaisance pour retranscrire au plus juste le sentiment d’insécurité et de déliquescence. Le jeu sur le noir et blanc dont les teintes varient amplifie cette violence comme lors des apparitions du Yellow Bastard, ou lorsqu’il s’agit de simples giclées de sang. Du sang qui selon les circonstances est blanc, jaune ou rouge. D’aucuns trouveront certainement matière à pinailler sur le procédé ou l’intégration d’éléments réels dans un décor 3D, la réussite et la cohérence du bloc emportent le morceau. Dans la distribution pléthorique, Bruce Willis, Elijah Wood, Mickey Rourke, Clive Owen et même la très jeune Makenzie Vega (déjà repérée dans Saw où elle était exceptionnelle) profitent de l’occasion pour se distinguer. Dans les rôles secondaires, il faut saluer la prestation de Benicio Del Toro, définitivement méconnaissable de film en film, qui incarne un Jack Rafferty potentiellement parfait. Enfin, c’est un pied de nez à ceux qui prenaient plaisir à descendre gratuitement Robert Rodriguez, réalisateur maudit dont (il est vrai) les dernières productions généraient au mieux la perplexité (les insupportables Spy kids et le récent Once upon a time in Mexico). Or, ici, métamorphose absolue : il parvient par la concentration de ses moyens et la généreuse collaboration de Frank Miller au story-board et au scénario à signer ce qui ressemble à ce jour comme son film-gadget le plus ambitieux et le plus réussi.
Avoiralire.com
A PROPOS
Réalisé en 1974 par le cinéaste américain Tobe Hooper, Massacre à la
tronçonneuse s’inspire en partie de la vie du meurtrier Ed Gein, connu
pour avoir profané de nombreuses sépultures et collectionné des restes
humains – Alfred Hitchcock s’en est également inspiré pour son
personnage de Norman Bates dans Psychose (1960). Le tournage du film est
particulièrement éprouvant : les acteurs – pour la plupart des inconnus
originaires du Texas – et les techniciens sont contraints de travailler
à un rythme effréné durant trente-deux jours afin de ne pas dépasser le
budget alloué de 65 000 dollars. Tobe Hooper livre ici un incroyable
chef-d’oeuvre d’épouvante tourné en 16 mm, dénonçant tout à la fois la
famille traditionnelle américaine, le « capitalisme cannibale » et les
mensonges répétés du gouvernement face à la débâcle de la guerre du
Vietnam. Le film sort en octobre 1974 aux États-Unis avec la mention « R
– Restricted », interdisant son visionnage aux mineurs de moins de 17
ans non accompagnés d’un adulte. Sa carrière internationale est encore
plus compliquée puisque le film est rapidement interdit de projection
dans de nombreux pays – dont la France – durant de longues années. Les
attaques répétées de la censure contribuent en grande partie à l’énorme
succès de Massacre à la tronçonneuse, unanimement considéré comme l’un
des meilleurs films d’horreur de tous les temps.
Avec ses
compatriotes George A. Romero (La Nuit des morts-vivants, 1968) et Wes
Craven (La Dernière Maison sur la gauche, 1972), Tobe Hooper est l’un
des précurseurs du slasher : leurs films font figure de modèles d’un
genre cinématographique ultra-influent (Souviens-toi… l’été dernier de
Jim Gillespie en 1997, La Colline a des yeux d’Alexandre Aja en 2006), à
l’origine de nombreuses franchises comme Halloween ou Vendredi 13.
Quarante ans plus tard, Massacre à la tronçonneuse est enfin de retour
au cinéma dans une sublime restauration 4K supervisée par le réalisateur
!
MASSACRE A LA TRONÇONNEUSE
de Tobe Hooper
avec Marilyn Burns, Allen Danziger, Teri McMinn
USA - 1974 - 1h23 - version originale sous titrée - Interdit aux moins 16 ans
Jeunes et insouciants, cinq amis traversent le Texas à bord d'un minibus. Ils s'aperçoivent bien vite qu'ils sont entrés dans un territoire étrange et malsain, à l'image du personnage qu'ils ont pris en stop, un être vicieux en proie à des obsessions morbides. Ce dernier ne tarde pas à se faire menaçant. Mais les cinq amis parviennent à s'en débarrasser.
Peu de temps après, une panne d'essence contraint le groupe à s'arrêter à une station-service. Non loin de là, une maison isolée attire leur attention. Deux d'entre eux décident de s'y aventurer, mais lorsqu'ils tentent de pénétrer à l'intérieur, un boucher masqué surgit et massacre les deux adolescents avec une tronçonneuse. Un de leur camarade, parti à leur recherche, subit le même sort. Il ne reste alors plus que deux survivants, et la nuit commence à tomber...
A PROPOS
Réalisé en 1974 par le cinéaste américain Tobe Hooper, Massacre à la
tronçonneuse s’inspire en partie de la vie du meurtrier Ed Gein, connu
pour avoir profané de nombreuses sépultures et collectionné des restes
humains – Alfred Hitchcock s’en est également inspiré pour son
personnage de Norman Bates dans Psychose (1960). Le tournage du film est
particulièrement éprouvant : les acteurs – pour la plupart des inconnus
originaires du Texas – et les techniciens sont contraints de travailler
à un rythme effréné durant trente-deux jours afin de ne pas dépasser le
budget alloué de 65 000 dollars. Tobe Hooper livre ici un incroyable
chef-d’oeuvre d’épouvante tourné en 16 mm, dénonçant tout à la fois la
famille traditionnelle américaine, le « capitalisme cannibale » et les
mensonges répétés du gouvernement face à la débâcle de la guerre du
Vietnam. Le film sort en octobre 1974 aux États-Unis avec la mention « R
– Restricted », interdisant son visionnage aux mineurs de moins de 17
ans non accompagnés d’un adulte. Sa carrière internationale est encore
plus compliquée puisque le film est rapidement interdit de projection
dans de nombreux pays – dont la France – durant de longues années. Les
attaques répétées de la censure contribuent en grande partie à l’énorme
succès de Massacre à la tronçonneuse, unanimement considéré comme l’un
des meilleurs films d’horreur de tous les temps.
Avec ses
compatriotes George A. Romero (La Nuit des morts-vivants, 1968) et Wes
Craven (La Dernière Maison sur la gauche, 1972), Tobe Hooper est l’un
des précurseurs du slasher : leurs films font figure de modèles d’un
genre cinématographique ultra-influent (Souviens-toi… l’été dernier de
Jim Gillespie en 1997, La Colline a des yeux d’Alexandre Aja en 2006), à
l’origine de nombreuses franchises comme Halloween ou Vendredi 13.
Quarante ans plus tard, Massacre à la tronçonneuse est enfin de retour
au cinéma dans une sublime restauration 4K supervisée par le réalisateur
!